Ah Charles! Charles Blé Goudé, le Génie du Kpô comme t’ont surnommé tes camarades, Blé la Machette comme t’ont également surnommé ceux qui ne t’aiment pas, le Buffle, comme t’appelait le poète Zadi Botey Mamkoussa dans ses Chroniques des temps qui tanguent. Toi, le chef des Jeunes patriotes de Côte d'Ivoire, tu auras réussi à me priver de ma sainte sieste. Je me trouvais au milieu d’un déjeuner tardif et rêvais de la sieste qui allait l’accompagner lorsque Pierre m’a annoncé que tu aurais été arrêté. Je te dirai plus tard qui est Pierre. Il voulait que j’aille te parler. J’ai essayé de botter en touche et de remettre cette rencontre à un autre jour, mais il a insisté. Plus tard j’ai appris que tu étais encore dans la nature. C’était trop tard. Ma sieste était déjà gâtée, comme on dit au pays.
Et puis, peu importe où tu te trouves. Dans tous les cas, tu es au bout de ta course. Et cette conversation que nous allons avoir ne sera pas inutile. Pousses-toi pour me faire un peu de place sur ton banc, Charles. Je sais, ton rêve était le fauteuil présidentiel. Mais pour le moment tu dois te contenter de ce petit banc sur lequel nous sommes obligés de nous coincer. Dans une de tes dernières interviews, tu disais que si tu ne devenais que Premier ministre, tu aurais raté ta vie. Oui, ton ambition était de devenir plus que Guillaume Soro, ton ancien ami devenu ton ennemi depuis qu’il a pris la tête de la rébellion, et surtout depuis que ton mentor a tenté de confisquer la démocratie ivoirienne. Et après que tu as réussi à mobiliser des centaines de milliers de tes compatriotes lors des manifestations contre l’accord de Linas-Marcoussis et contre la France, tu t’es pris à rêver d’un destin présidentiel. Sans doute que ton mentor Laurent Gbagbo t’y a encouragé, et sans doute te voulait-il vraiment pour lui succéder un jour. Mais voilà! J’ai bien peur qu’il ne te faille enterrer cette ambition qui, avouons-le, était trop démesurée pour toi. Et des accidents comme l’arrivée de Laurent Gbagbo à la tête de la Côte d’Ivoire mettent beaucoup de temps à se répéter.
Reprenons donc le fil de ta vie, Génie du Kpô, et tu comprendras pourquoi tu ne pouvais jamais devenir le président de la Côte d’Ivoire. Au fait, pourquoi t’a-t-on surnommé le Génie du Kpô? Tu ne veux pas me parler? Je te comprends. Je parlerai donc tout seul.
Jouer au foot avec Didier Drogba
Tu es donc né le 1er janvier 1972, dans un village de la région de Guibéroua, là où le futur footballeur Didier Drogba aussi a vu le jour. Tu as raconté dans ton livre Ma part de vérité que tu avais joué au ballon avec lui quand vous étiez petits. De nombreuses personnes ont mis en doute cette histoire à cause de l’écart d’âge entre Didier et toi. Des mauvaises langues ont même dit que tu ne portes pas tes vrais nom et âge, que tu aurais plutôt pris les papiers de l’un de tes parents pour aller à l’école, parce que tu étais déjà trop vieux pour la classe de CPI. Remarque que c’est chose très courante chez nous et je ne te jetterai pas la pierre pour cela si l’information était vraie.
Tu adhères à la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci) en 1990, dès sa création. Une année plus tard, tu obtiens ton bac et entres à la fac d’anglais. Il te faudra dix années pour obtenir ta licence dans des conditions sur lesquelles je reviendrai tout à l’heure. Je sais, tu étais trop pris par tes fonctions au sein de la Fesci qui avait abandonné ses objectifs syndicaux pour devenir le bras armé de l’opposition naissante. Tu en deviens le secrétaire à l’organisation en 1996, puis le secrétaire général en 1998, succédant ainsi à Guillaume Soro. Le pouvoir du président Henri Konan Bédié te mènera la vie dure durant ces années de militantisme. Il t’arrêtera huit fois entre 1994 et 1999. Tu deviendras une célébrité internationale lorsque tu seras photographié en août 1999, menotté par les pieds sur un lit d’hôpital. Le chanteur Alpha Blondy a mis cette image sur la pochette de l’un de ses albums et Bédié a été traité de dictateur, de tortionnaire.
C’est lorsqu’il tombe en 1999 que tu révèles, lors d’une émission télévisée, que la Fesci était en réalité l’appendice des partis d’opposition et non un syndicat d’étudiants, ce que tout le monde savait en réalité. C’est à ce moment aussi que votre mouvement se divise entre pro-Ouattara et pro-Gbagbo et que vous commencez à régler vos différends à coups de machettes. En octobre 2000, Laurent Gbagbo que tu soutenais devient président de la Côte d’Ivoire. Et quelques mois plus tard, tu obtiens ta licence en anglais. Tu t’envoles alors pour Manchester afin d’y poursuivre tes études. Mais à peine t’es tu envolé pour la Grande-Bretagne que l’on apprend que ta licence était bidon, que tu n’avais même pas composé. Le pauvre professeur Toro Séry qui te l’avait délivrée passe aux aveux et est sanctionné par l’université. Toi tu te mures dans le silence.
Général de la rue
Et voici que survient la rébellion de 2002. Elle est dirigée par ton ancien camarade Guillaume Soro. Tu rentres au pays, te proclames général de la rue et mobilises ceux qu’on a baptisés les Jeunes patriotes contre la rébellion et tous ceux qui sont soupçonnés de la soutenir. Je dois reconnaître que tu es véritablement doué dans l’art de faire vibrer les foules. Après l’accord de Linas-Marcoussis, tu réussis à mobiliser près d’un million de personnes sur la place de la République. Toutes les télévisions du monde te courent après. Tu deviens une star. Et tu te prends à rêver d’un destin aussi grand que celui de ton mentor Laurent Gbagbo. Ce dernier te couve et te choie. Tu deviens sa bouche, son instrument. C’est toi qui dis et fais ce que lui, l’homme politique, ne peut dire. C’est toi par exemple, qui accuses publiquement la France de soutenir la rébellion, qui décrètes la chasse aux Français, pendant que lui, Gbagbo, négocie et fait de très bonnes affaires avec les mêmes Français.
Mais les mauvaises langues racontent que tu fais du racket et même du chantage. Par exemple, tu demandes de l’argent à des entreprises sous la menace de les dénoncer comme soutenant la rébellion, ce qui à l’époque était très grave et pouvait valoir pillage et même meurtre. Tu deviens puissant. Tu fais entrer qui tu veux dans toutes les grandes écoles, dans toutes les administrations. Tu ne te déplaces plus sans une impressionnante garde. Tu déclares à la télévision que lorsque tu regardes Guillaume Soro, tu vois un cadavre. On te crédite d’une immense fortune et de biens immobiliers en France, notamment à Paris et sur la Côte d’Azur. On te soupçonne aussi d’entretenir une milice qui commet des meurtres et des viols. Tu fais peur à tous ceux qui ne sont pas du côté de Laurent Gbagbo.
En 2004, les forces françaises s’opposent à l’armée ivoirienne. Tu passes à la télévision et lances ta fameuse phrase: «Si tu manges, arrête de manger. Si tu dors, réveille-toi.» Des milliers de jeunes Ivoiriens descendent dans les rues pour faire face à l’armée française devant l’hôtel Ivoire.
En 2006, tu lances tes jeunes gens sur les installations de l’ONU. Celle-ci se fâche et te colle des sanctions. Elle t’accuse de beaucoup de choses: entraves à la paix, meurtres, viols entre autres. Tu ne peux plus sortir du pays et tes biens à l’étranger sont gelés. Tu te mues alors en colombe de la paix et n’hésites pas à te comparer à Gandhi ou Mandela. Personne ne te prend au sérieux. Tu aurais dû comprendre à ce moment-là qu’il en était fini de tes ambitions présidentielles. En 2007, Gbagbo signe son Accord de paix de Ouagadougou avec Guillaume Soro qui devient son Premier ministre. Ce dernier devient aussitôt ton meilleur ami et son chef de guerre Wattao et toi ne vous quittez plus. On te voit même à la télévision, allant l’accueillir au salon d’honneur de l’aéroport à son retour d’un voyage aux Etats-Unis.
Fidèle de Gbagbo jusqu'au bout
Il en est ainsi jusqu’à ce que Gbagbo décide de conserver le pouvoir malgré sa défaite à l’élection présidentielle. Il te nomme même ministre de la Jeunesse, de la Formation professionnelle et de l’Emploi. On te montre à la télévision, lors de votre premier conseil des ministres. Tu y croyais vraiment? Mais ni les Ivoiriens, ni la communauté internationale ne veulent avaliser votre coup de force. N’avais-tu pas alors compris qu’il en était fini du pouvoir de Laurent Gbagbo et par conséquent du tien?
Tu abandonnes alors les habits de Gandhi et de Mandela pour redevenir toi-même: le buffle qui fonce sans réfléchir. Tu mobilises à nouveau les jeunes. Ils sont de moins en moins nombreux. La situation s’envenime. On te voit distribuant des armes à tes jeunes gens. Nous sommes au bord de la guerre civile. Mais apparemment, aussi aveuglé que Laurent et Simone par leurs pasteurs aux bouches tordues, tu accordes une interview dans laquelle tu te vois toujours futur président de la Côte d’Ivoire. Laurent et toi n’aviez pas compris que vous ne pouviez pas vous battre contre le monde entier.
Aujourd’hui, Laurent Gbagbo est entre les mains de ces gens que vous aviez tant haïs. Et toi, tu n’as pas d’autre choix que de m’écouter retracer ta vie. Tu es fatigué, je le sais. Moi aussi. Les Ivoiriens aussi. Nous aspirons tous au repos et à la paix. Je te laisse, Charles. J’ai rendez-vous avec Laurent. J’ai aussi des choses à lui dire.
Venance Konan, Slateafrique.com
Et puis, peu importe où tu te trouves. Dans tous les cas, tu es au bout de ta course. Et cette conversation que nous allons avoir ne sera pas inutile. Pousses-toi pour me faire un peu de place sur ton banc, Charles. Je sais, ton rêve était le fauteuil présidentiel. Mais pour le moment tu dois te contenter de ce petit banc sur lequel nous sommes obligés de nous coincer. Dans une de tes dernières interviews, tu disais que si tu ne devenais que Premier ministre, tu aurais raté ta vie. Oui, ton ambition était de devenir plus que Guillaume Soro, ton ancien ami devenu ton ennemi depuis qu’il a pris la tête de la rébellion, et surtout depuis que ton mentor a tenté de confisquer la démocratie ivoirienne. Et après que tu as réussi à mobiliser des centaines de milliers de tes compatriotes lors des manifestations contre l’accord de Linas-Marcoussis et contre la France, tu t’es pris à rêver d’un destin présidentiel. Sans doute que ton mentor Laurent Gbagbo t’y a encouragé, et sans doute te voulait-il vraiment pour lui succéder un jour. Mais voilà! J’ai bien peur qu’il ne te faille enterrer cette ambition qui, avouons-le, était trop démesurée pour toi. Et des accidents comme l’arrivée de Laurent Gbagbo à la tête de la Côte d’Ivoire mettent beaucoup de temps à se répéter.
Reprenons donc le fil de ta vie, Génie du Kpô, et tu comprendras pourquoi tu ne pouvais jamais devenir le président de la Côte d’Ivoire. Au fait, pourquoi t’a-t-on surnommé le Génie du Kpô? Tu ne veux pas me parler? Je te comprends. Je parlerai donc tout seul.
Jouer au foot avec Didier Drogba
Tu es donc né le 1er janvier 1972, dans un village de la région de Guibéroua, là où le futur footballeur Didier Drogba aussi a vu le jour. Tu as raconté dans ton livre Ma part de vérité que tu avais joué au ballon avec lui quand vous étiez petits. De nombreuses personnes ont mis en doute cette histoire à cause de l’écart d’âge entre Didier et toi. Des mauvaises langues ont même dit que tu ne portes pas tes vrais nom et âge, que tu aurais plutôt pris les papiers de l’un de tes parents pour aller à l’école, parce que tu étais déjà trop vieux pour la classe de CPI. Remarque que c’est chose très courante chez nous et je ne te jetterai pas la pierre pour cela si l’information était vraie.
Tu adhères à la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci) en 1990, dès sa création. Une année plus tard, tu obtiens ton bac et entres à la fac d’anglais. Il te faudra dix années pour obtenir ta licence dans des conditions sur lesquelles je reviendrai tout à l’heure. Je sais, tu étais trop pris par tes fonctions au sein de la Fesci qui avait abandonné ses objectifs syndicaux pour devenir le bras armé de l’opposition naissante. Tu en deviens le secrétaire à l’organisation en 1996, puis le secrétaire général en 1998, succédant ainsi à Guillaume Soro. Le pouvoir du président Henri Konan Bédié te mènera la vie dure durant ces années de militantisme. Il t’arrêtera huit fois entre 1994 et 1999. Tu deviendras une célébrité internationale lorsque tu seras photographié en août 1999, menotté par les pieds sur un lit d’hôpital. Le chanteur Alpha Blondy a mis cette image sur la pochette de l’un de ses albums et Bédié a été traité de dictateur, de tortionnaire.
C’est lorsqu’il tombe en 1999 que tu révèles, lors d’une émission télévisée, que la Fesci était en réalité l’appendice des partis d’opposition et non un syndicat d’étudiants, ce que tout le monde savait en réalité. C’est à ce moment aussi que votre mouvement se divise entre pro-Ouattara et pro-Gbagbo et que vous commencez à régler vos différends à coups de machettes. En octobre 2000, Laurent Gbagbo que tu soutenais devient président de la Côte d’Ivoire. Et quelques mois plus tard, tu obtiens ta licence en anglais. Tu t’envoles alors pour Manchester afin d’y poursuivre tes études. Mais à peine t’es tu envolé pour la Grande-Bretagne que l’on apprend que ta licence était bidon, que tu n’avais même pas composé. Le pauvre professeur Toro Séry qui te l’avait délivrée passe aux aveux et est sanctionné par l’université. Toi tu te mures dans le silence.
Général de la rue
Et voici que survient la rébellion de 2002. Elle est dirigée par ton ancien camarade Guillaume Soro. Tu rentres au pays, te proclames général de la rue et mobilises ceux qu’on a baptisés les Jeunes patriotes contre la rébellion et tous ceux qui sont soupçonnés de la soutenir. Je dois reconnaître que tu es véritablement doué dans l’art de faire vibrer les foules. Après l’accord de Linas-Marcoussis, tu réussis à mobiliser près d’un million de personnes sur la place de la République. Toutes les télévisions du monde te courent après. Tu deviens une star. Et tu te prends à rêver d’un destin aussi grand que celui de ton mentor Laurent Gbagbo. Ce dernier te couve et te choie. Tu deviens sa bouche, son instrument. C’est toi qui dis et fais ce que lui, l’homme politique, ne peut dire. C’est toi par exemple, qui accuses publiquement la France de soutenir la rébellion, qui décrètes la chasse aux Français, pendant que lui, Gbagbo, négocie et fait de très bonnes affaires avec les mêmes Français.
Mais les mauvaises langues racontent que tu fais du racket et même du chantage. Par exemple, tu demandes de l’argent à des entreprises sous la menace de les dénoncer comme soutenant la rébellion, ce qui à l’époque était très grave et pouvait valoir pillage et même meurtre. Tu deviens puissant. Tu fais entrer qui tu veux dans toutes les grandes écoles, dans toutes les administrations. Tu ne te déplaces plus sans une impressionnante garde. Tu déclares à la télévision que lorsque tu regardes Guillaume Soro, tu vois un cadavre. On te crédite d’une immense fortune et de biens immobiliers en France, notamment à Paris et sur la Côte d’Azur. On te soupçonne aussi d’entretenir une milice qui commet des meurtres et des viols. Tu fais peur à tous ceux qui ne sont pas du côté de Laurent Gbagbo.
En 2004, les forces françaises s’opposent à l’armée ivoirienne. Tu passes à la télévision et lances ta fameuse phrase: «Si tu manges, arrête de manger. Si tu dors, réveille-toi.» Des milliers de jeunes Ivoiriens descendent dans les rues pour faire face à l’armée française devant l’hôtel Ivoire.
En 2006, tu lances tes jeunes gens sur les installations de l’ONU. Celle-ci se fâche et te colle des sanctions. Elle t’accuse de beaucoup de choses: entraves à la paix, meurtres, viols entre autres. Tu ne peux plus sortir du pays et tes biens à l’étranger sont gelés. Tu te mues alors en colombe de la paix et n’hésites pas à te comparer à Gandhi ou Mandela. Personne ne te prend au sérieux. Tu aurais dû comprendre à ce moment-là qu’il en était fini de tes ambitions présidentielles. En 2007, Gbagbo signe son Accord de paix de Ouagadougou avec Guillaume Soro qui devient son Premier ministre. Ce dernier devient aussitôt ton meilleur ami et son chef de guerre Wattao et toi ne vous quittez plus. On te voit même à la télévision, allant l’accueillir au salon d’honneur de l’aéroport à son retour d’un voyage aux Etats-Unis.
Fidèle de Gbagbo jusqu'au bout
Il en est ainsi jusqu’à ce que Gbagbo décide de conserver le pouvoir malgré sa défaite à l’élection présidentielle. Il te nomme même ministre de la Jeunesse, de la Formation professionnelle et de l’Emploi. On te montre à la télévision, lors de votre premier conseil des ministres. Tu y croyais vraiment? Mais ni les Ivoiriens, ni la communauté internationale ne veulent avaliser votre coup de force. N’avais-tu pas alors compris qu’il en était fini du pouvoir de Laurent Gbagbo et par conséquent du tien?
Tu abandonnes alors les habits de Gandhi et de Mandela pour redevenir toi-même: le buffle qui fonce sans réfléchir. Tu mobilises à nouveau les jeunes. Ils sont de moins en moins nombreux. La situation s’envenime. On te voit distribuant des armes à tes jeunes gens. Nous sommes au bord de la guerre civile. Mais apparemment, aussi aveuglé que Laurent et Simone par leurs pasteurs aux bouches tordues, tu accordes une interview dans laquelle tu te vois toujours futur président de la Côte d’Ivoire. Laurent et toi n’aviez pas compris que vous ne pouviez pas vous battre contre le monde entier.
Aujourd’hui, Laurent Gbagbo est entre les mains de ces gens que vous aviez tant haïs. Et toi, tu n’as pas d’autre choix que de m’écouter retracer ta vie. Tu es fatigué, je le sais. Moi aussi. Les Ivoiriens aussi. Nous aspirons tous au repos et à la paix. Je te laisse, Charles. J’ai rendez-vous avec Laurent. J’ai aussi des choses à lui dire.
Venance Konan, Slateafrique.com