Brest. La mère du marié retenue à Dakar par le consul. Madeleine Kantoussan ne pourra pas non plus faire connaissance aujourd'hui avec son petit-fils, Anicet, 10 mois, (ci-contre dans les bras de ses parents).
Français d'origine sénégalaise, Magloire Nassalang, maçon à Brest, épouse, cet après-midi à Brest, Cécile Yven, chargée de communication à l'Institut universitaire européen de la mer. Deux heures auparavant, leur fils Anicet sera baptisé à la mairie de Saint-Pierre. La mère de Magloire - Madeleine Kantoussan, 65ans, de nationalité sénégalaise - n'assistera pas à ces deux cérémonies. La raison? Un refus catégorique du consulat de France à Dakar de lui accorder un visa court séjour pour l'occasion. Après avoir formé un recours contre cette décision auprès de la commission ad hoc à Nantes (durée moyenne pour obtenir un résultat: environ un an...), la mère de Magloire a intenté une action en référé auprès du tribunal administratif de Nantes le 19juillet. Le lendemain, soit mardi dernier, celui-ci a donné raison à la requérante, ordonnant la suspension de la décision du consul de France à Dakar et enjoignant au ministre de l'Immigration, de l'intégration et de l'identité nationale, Éric Besson, de délivrer à MmeKantoussan le document qu'elle sollicite. Le ministère s'est pourvu en cassation, mais son pourvoi n'est pas suspensif. La décision du tribunal administratif est donc exécutoire. Malgré tout, le consul de France à Dakar persiste à refuser l'attribution de ce visa.
«Déni de droit»
Indignation du Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples) qui a décidé de soutenir le combat de la mère de Magloire et des futurs époux: «Il s'agit d'un déni de droit, dénonce le président du Mrap à Brest, ArnaudHell. Nous sommes en face d'un ministère qui refuse d'appliquer une décision de justice. Il y a, à la fois, atteinte à l'article8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'Homme et des libertés fondamentales et non respect des lois de la République française par le ministre de l'Immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du développement solidaire. Pas de doute, l'affaire est politique!».
Fille d'un tirailleur sénégalais
Il est trop tard pour que la maman de Magloire soit présente aujourd'hui à Brest mais les deux futurs époux entendent bien réussir à accueillir prochainement Mme Kentoussan et aussi se faire rembourser les quelque 3.000 € que cette histoire leur a déjà coûtés, notamment en billets d'avion achetés pour rien. Magloire ne cache pas sa colère devant l'attitude de la France, à l'encontre d'une femme, «ma mère, qui est la fille d'un tirailleur sénégalais qui s'est battu pour la France entre1939 et1944...». Détail qui n'aurait pas forcément été considéré comme totalement anecdotique lors des fameux débats, d'il y a peu, autour du thème de l'identité nationale...
Patrice Le Berre letelegramme.com/
«Déni de droit»
Indignation du Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples) qui a décidé de soutenir le combat de la mère de Magloire et des futurs époux: «Il s'agit d'un déni de droit, dénonce le président du Mrap à Brest, ArnaudHell. Nous sommes en face d'un ministère qui refuse d'appliquer une décision de justice. Il y a, à la fois, atteinte à l'article8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'Homme et des libertés fondamentales et non respect des lois de la République française par le ministre de l'Immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du développement solidaire. Pas de doute, l'affaire est politique!».
Fille d'un tirailleur sénégalais
Il est trop tard pour que la maman de Magloire soit présente aujourd'hui à Brest mais les deux futurs époux entendent bien réussir à accueillir prochainement Mme Kentoussan et aussi se faire rembourser les quelque 3.000 € que cette histoire leur a déjà coûtés, notamment en billets d'avion achetés pour rien. Magloire ne cache pas sa colère devant l'attitude de la France, à l'encontre d'une femme, «ma mère, qui est la fille d'un tirailleur sénégalais qui s'est battu pour la France entre1939 et1944...». Détail qui n'aurait pas forcément été considéré comme totalement anecdotique lors des fameux débats, d'il y a peu, autour du thème de l'identité nationale...
Patrice Le Berre letelegramme.com/