Dans la nuit de mardi à mercredi, la dernière garnison de militaires à ne pas avoir été touchée par les révoltes, celle du camp Ouezzin Coulibaly à Bobo Dioulasso, est entrée dans la danse. Comme lors des précédentes mutineries, les soldats sont sortis de leur caserne en semant la peur dans la ville, tirant en l’air et pillant plusieurs commerces. Neuf personnes ont été blessées, dont certaines par balles, selon des sources médicales.
Au cours des dix derniers jours, sept villes dont la capitale Ouagadougou ont été le théâtre de nouveaux mouvements d’humeur de militaires.
Le pouvoir burkinabè pensait pourtant avoir repris la main. Le président Blaise Compaoré, lui-même ancien militaire, s’était impliqué personnellement en prenant le ministère de la Défense d’un gouvernement remanié. Il avait accepté les exigences financières des militaires, avec le paiement de primes spécifiques et d’arriérés.
Prise d’otage
Blaise Compaoré avait aussi remanié le plus haut commandement de l’armée, nommant chef d’état-major son ancien aide de camp, le général Honoré Nabéré Traoré.
« On a l’impression que les militaires se sont dit : "L’État est affaibli, on peut avoir tout ce qu’on veut avec nos armes." », s’insurge un membre du gouvernement, dénonçant la « prise d’otage » du pays par les militaires.
Le quotidien d’État Sidwaya, qui n’a pas rendu compte des dernières mutineries, publie quant à lui depuis mardi des tribunes de citoyens appelant l’État « à prendre ses responsabilités » face au « spectacle » d’une « armée qui se désagrège » et « d’un commandement qui lui-même se désintègre ».
Mal gouvernance et vie chère
Certains officiers estiment cependant que les protestataires ne s’en prennent pas aux « fondements » de l’État mais veulent faire réparer des « injustices ».
Pour l’universitaire Fernand Sanou, la situation est explosive car l’insurrection des militaires rejoignent les demandes de certaines catégories de civils, comme les élèves, les professeurs, les commerçants ou les magistrats.
« Tout ce malaise militaro-civil généralisé part de la mal-gouvernance et de la vie chère. Quand les deux se rencontrent, ça devient explosif », met en garde le sociologue.
« Un jour, les militaires vont dire au pouvoir de satisfaire les doléances des civils, ne serait-ce que pour se réconcilier avec eux après ce qu’ils ont fait », prédit-il. (avec AFP)
source Jeune aFRIQUE
Au cours des dix derniers jours, sept villes dont la capitale Ouagadougou ont été le théâtre de nouveaux mouvements d’humeur de militaires.
Le pouvoir burkinabè pensait pourtant avoir repris la main. Le président Blaise Compaoré, lui-même ancien militaire, s’était impliqué personnellement en prenant le ministère de la Défense d’un gouvernement remanié. Il avait accepté les exigences financières des militaires, avec le paiement de primes spécifiques et d’arriérés.
Prise d’otage
Blaise Compaoré avait aussi remanié le plus haut commandement de l’armée, nommant chef d’état-major son ancien aide de camp, le général Honoré Nabéré Traoré.
« On a l’impression que les militaires se sont dit : "L’État est affaibli, on peut avoir tout ce qu’on veut avec nos armes." », s’insurge un membre du gouvernement, dénonçant la « prise d’otage » du pays par les militaires.
Le quotidien d’État Sidwaya, qui n’a pas rendu compte des dernières mutineries, publie quant à lui depuis mardi des tribunes de citoyens appelant l’État « à prendre ses responsabilités » face au « spectacle » d’une « armée qui se désagrège » et « d’un commandement qui lui-même se désintègre ».
Mal gouvernance et vie chère
Certains officiers estiment cependant que les protestataires ne s’en prennent pas aux « fondements » de l’État mais veulent faire réparer des « injustices ».
Pour l’universitaire Fernand Sanou, la situation est explosive car l’insurrection des militaires rejoignent les demandes de certaines catégories de civils, comme les élèves, les professeurs, les commerçants ou les magistrats.
« Tout ce malaise militaro-civil généralisé part de la mal-gouvernance et de la vie chère. Quand les deux se rencontrent, ça devient explosif », met en garde le sociologue.
« Un jour, les militaires vont dire au pouvoir de satisfaire les doléances des civils, ne serait-ce que pour se réconcilier avec eux après ce qu’ils ont fait », prédit-il. (avec AFP)
source Jeune aFRIQUE