Près des logis, une dizaine de personnes s’est regroupée. Elles jouent au lido. Non loin, un couple contemple la mer. A l’horizon, s’aperçoivent, à peine, des personnes. L’effectif n’est pas élevé. Il ne touche même pas la vingtaine. Le soleil darde ses rayons. Il y va tellement fort au point que marcher pieds nus sur le sol devient impossible. Une chaleur de plomb règne sur le milieu. Ainsi est brièvement campé le décor d’un lieu naguère tant idolâtré le 15 août par des visiteurs, venus de partout. Refusant à l’accoutumée du monde la journée d’Assomption, la plage de l’hydrobase est tant solitaire en ce 12 heures du 15 août 2011. Le lieu est calme. La cohue et le brol des dernières années ont cédé leur place à une quiétude qui de temps en temps se voit perturbé par des voix fines et lointaines. Le bruit des vagues qui venaient mourir sur la côte offrait une tonalité brièvement agréable à l’endroit. Sinon, partout, c’est le calme plat.
Assis sous un abri en paille, le Monsieur était guetté par la curiosité. L’envie de découvrir la place du 15 août ayant coïncidé avec le Ramadan le tenaillait. Ainsi, s’est-il décidé à faire un tour à la plage et par la même occasion profiter de la brise de mer. ‘Je suis venu depuis ce matin pour prendre de l’air, en même temps visiter. Je voulais savoir ce à quoi allait ressembler la plage en ce jour et si ça allait avoir la même affluence’. La découverte ne surprend pratiquement point cet entrepreneur. Cette coïncidence peu ordinaire l’explique. Sapé d’un débardeur et short de couleur rouge et blanc, Abdoulaye Diouf visite ses souvenirs. Il se rappelle des temps où l’Assomption était marquée par une grande affluence vers ce lieu tant convoité. ‘Il y avait tellement de monde qu’on ne pouvait pas circuler librement sur la plage. La plage se remplissait de monde d’habitude à partir de 9 heures’. Mais cette année-ci, soutient-il, elle est vide. ‘C’est dû au mois de Ramadan’.
Le respect de cette norme religieuse, M. Diouf y trouve son explication. ‘A Saint-Louis, on respecte la religion, à telle enseigne que le plage est vide en ce jour. Il n’y a que quelques personnes qui sont là en train de tuer le temps’. Les orchestres tenaient en haleine, tout au long de la journée, le public. Les sponsors occupaient ce vaste espace…, ce quarantenaire s’en souvient également.
Assise au bord de la plage, Adji Fall n’est nullement gênée par le Ramadan. Elle ne l’a jamais été, d’ailleurs, depuis le début du mois béni. La jeune fille est une habituée du milieu. ‘Notre maman a un campement sur la plage. C’est pourquoi, on vient ici tous les jours profiter de la mer’. Leur présence n’est pas, ainsi, liée à la fête. Il n’y a pas du monde aujourd’hui, contrairement aux dernières années, fait-elle constater. Pour elle, la plage était plus animée l’an dernier, même si la fête était aussi tombée en ce mois de Ramadan. ’Il y avait un peu plus de monde l’an dernier’, lance-t-elle. ‘Pratiquement tous ceux qui sont ici aujourd’hui habitent les campements’, renchérit-elle. Elle est en compagnie de ses deux sœurs. Adji Fall est l’aînée. Aucune des trois n’a jeûné. Chacune d’entre elles sort ses prétextes. Les empêchements ont une appellation commune : la maladie. Habillées toutes trois en short et maillot cachant à peine leurs parties intimes, les filles déambulent au bord de la mer. Tantôt elles se lancent dans une baignade. Tantôt le groupuscule bivouaque et papote.
La sensation des hôteliers
Les effets du 15 août coïncident avec le Ramadan ne se limitent pas uniquement à l’hydrobase. Les hôtels de la ville, plus particulièrement ceux installés auprès de la plage en ont une sensation. Aliou Sow ne dira pas le contraire. Ce maître d’hôtel a vu son chiffre d’affaires du jour à la baisse, contrairement aux autres 15 août. Au temps où le Ramadan ne coïncidait pas avec le 15 août l’hôtel se remplissait facilement, dit-il. ’Il y avait plus de 15 mille personnes sur la plage. On avait un apport en clientèle’. Mais ces deux ans, où l’Assomption se fait en période de Ramadan, sa clientèle a baissé. ‘Nous sommes dans un pays à 90 % musulmans. Cela a une répercussion sur la clientèle et les taux de fréquentation des hôtels’, explique Aliou Sow.
Du point de vue de la fréquentation, c’est à la baisse. ‘Nous sommes à 20 chambres sur 42 alors qu’on faisait le plein en pareille période’. D’après lui, les mois de juillet et août faisaient les bonnes affaires. ‘On travaillait beaucoup le mois de juillet et le mois d’août’. Aussi grande que puisse être la répercussion sur les hôteliers, ce maître d’hôtel ne se plaint pas du tout. Il a su compenser ce gap. ‘On a eu une colonie de vacances en juillet, donc on a compensé. On a quelques touristes’. M. Sow avait reçu des clients qui étaient de Dakar pour la fête, ‘mais lorsqu’ils ont vu l’état des lieux, ils sont repartis’, dit-t-il.
Par ailleurs, comme chaque année, l'Association de soutien aux activités islamiques (Ascai) a tenu une conférence religieuse à la Place Faidherbe. Une manière de contrecarrer la fête de l'Assomption qui était marquée par une ruée à la plage.Le jeûne a réussi à dissiper la fête !
Aïda Coumba DIOP
Source WALF.SN
Assis sous un abri en paille, le Monsieur était guetté par la curiosité. L’envie de découvrir la place du 15 août ayant coïncidé avec le Ramadan le tenaillait. Ainsi, s’est-il décidé à faire un tour à la plage et par la même occasion profiter de la brise de mer. ‘Je suis venu depuis ce matin pour prendre de l’air, en même temps visiter. Je voulais savoir ce à quoi allait ressembler la plage en ce jour et si ça allait avoir la même affluence’. La découverte ne surprend pratiquement point cet entrepreneur. Cette coïncidence peu ordinaire l’explique. Sapé d’un débardeur et short de couleur rouge et blanc, Abdoulaye Diouf visite ses souvenirs. Il se rappelle des temps où l’Assomption était marquée par une grande affluence vers ce lieu tant convoité. ‘Il y avait tellement de monde qu’on ne pouvait pas circuler librement sur la plage. La plage se remplissait de monde d’habitude à partir de 9 heures’. Mais cette année-ci, soutient-il, elle est vide. ‘C’est dû au mois de Ramadan’.
Le respect de cette norme religieuse, M. Diouf y trouve son explication. ‘A Saint-Louis, on respecte la religion, à telle enseigne que le plage est vide en ce jour. Il n’y a que quelques personnes qui sont là en train de tuer le temps’. Les orchestres tenaient en haleine, tout au long de la journée, le public. Les sponsors occupaient ce vaste espace…, ce quarantenaire s’en souvient également.
Assise au bord de la plage, Adji Fall n’est nullement gênée par le Ramadan. Elle ne l’a jamais été, d’ailleurs, depuis le début du mois béni. La jeune fille est une habituée du milieu. ‘Notre maman a un campement sur la plage. C’est pourquoi, on vient ici tous les jours profiter de la mer’. Leur présence n’est pas, ainsi, liée à la fête. Il n’y a pas du monde aujourd’hui, contrairement aux dernières années, fait-elle constater. Pour elle, la plage était plus animée l’an dernier, même si la fête était aussi tombée en ce mois de Ramadan. ’Il y avait un peu plus de monde l’an dernier’, lance-t-elle. ‘Pratiquement tous ceux qui sont ici aujourd’hui habitent les campements’, renchérit-elle. Elle est en compagnie de ses deux sœurs. Adji Fall est l’aînée. Aucune des trois n’a jeûné. Chacune d’entre elles sort ses prétextes. Les empêchements ont une appellation commune : la maladie. Habillées toutes trois en short et maillot cachant à peine leurs parties intimes, les filles déambulent au bord de la mer. Tantôt elles se lancent dans une baignade. Tantôt le groupuscule bivouaque et papote.
La sensation des hôteliers
Les effets du 15 août coïncident avec le Ramadan ne se limitent pas uniquement à l’hydrobase. Les hôtels de la ville, plus particulièrement ceux installés auprès de la plage en ont une sensation. Aliou Sow ne dira pas le contraire. Ce maître d’hôtel a vu son chiffre d’affaires du jour à la baisse, contrairement aux autres 15 août. Au temps où le Ramadan ne coïncidait pas avec le 15 août l’hôtel se remplissait facilement, dit-il. ’Il y avait plus de 15 mille personnes sur la plage. On avait un apport en clientèle’. Mais ces deux ans, où l’Assomption se fait en période de Ramadan, sa clientèle a baissé. ‘Nous sommes dans un pays à 90 % musulmans. Cela a une répercussion sur la clientèle et les taux de fréquentation des hôtels’, explique Aliou Sow.
Du point de vue de la fréquentation, c’est à la baisse. ‘Nous sommes à 20 chambres sur 42 alors qu’on faisait le plein en pareille période’. D’après lui, les mois de juillet et août faisaient les bonnes affaires. ‘On travaillait beaucoup le mois de juillet et le mois d’août’. Aussi grande que puisse être la répercussion sur les hôteliers, ce maître d’hôtel ne se plaint pas du tout. Il a su compenser ce gap. ‘On a eu une colonie de vacances en juillet, donc on a compensé. On a quelques touristes’. M. Sow avait reçu des clients qui étaient de Dakar pour la fête, ‘mais lorsqu’ils ont vu l’état des lieux, ils sont repartis’, dit-t-il.
Par ailleurs, comme chaque année, l'Association de soutien aux activités islamiques (Ascai) a tenu une conférence religieuse à la Place Faidherbe. Une manière de contrecarrer la fête de l'Assomption qui était marquée par une ruée à la plage.Le jeûne a réussi à dissiper la fête !
Aïda Coumba DIOP
Source WALF.SN