CHEIKH TIDIANE GADIO, ANCIEN MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES:« J’ai refusé 10.000 dollars de la Banque mondiale pour les 800 dollars du Sénégal »

« J’espère que Me Abdoulaye Wade sera satisfait de son investissement sur ma personne », a dit mercredi Cheikh Tidiane Gadio à la cérémonie de passation de services avec Me Madické Niang qui le remplace à la tête du ministère des Affaires étrangères. Mais le désormais ex-ministre des Affaires étrangères aime aussi se souvenir de son premier jour à la tête de la diplomatie sénégalaise. En effet, à l’en croire, « c’est timidement » qu’il s’est présenté, il y a 3470 jours, devant le personnel du ministère des Affaires étrangères. Et Gadio de raconter : « Le scepticisme habitait certains qui voyaient un journaliste, un communicateur refuser les 10.000 dollars de salaires ( 5 000 000 de francs CFA environ) proposés par la Banque mondiale pour préférer les 800 dollars (4 00 000 F Cfa environ) du Sénégal en tant ministre des Affaires étrangères. »

Seulement, après les 3470 jours de labeur passés à la tête de ce département, Cheikh Tidiane Gadio dit avoir, pendant cette longue période, esquivé les tirs de balles dans le maquis en Côte d’Ivoire. Il se souvient également avoir passé des nuits blanches en Mauritanie afin de trouver une solution de sortir de crise, mais aussi défendre « le leadership de Wade » au niveau de l’Union africaine par exemple. Toutefois, Cheikh Tidiane Gadio se garde d’évoquer la crise en Guinée. Une crise qui, selon certains, serait à l’origine de son différend avec Wade.

Cependant, Cheikh Tidiane Gadio semble quitter le ministère des Affaires étrangères sans regret. Puisqu’il se réjouit du fait que le scepticisme qu’avaient certains lors de son arrivée, s’est estompé. Ce que lui a certainement permis d’être « le plus temporairement inamovible du gouvernement » de Wade. D’ailleurs, dit-il, « le budget du département qui était de 19 milliards à mon arrivée est passé à 44 milliards à mon départ ». Mais Gadio pense qu’il est nécessaire de rationaliser le personnel expatrié du ministère des Affaires étrangères. Il révèle ainsi qu’un audit avait été commandité pour rationaliser ce personnel.