leral.net | S'informer en temps réel

Mermoz, Point-E, Fann Résidence… : Voici les nouvelles villas que l’Etat va récupérer


Rédigé par leral.net le Mardi 11 Mars 2025 à 10:36 | | 0 commentaire(s)|

Mermoz, Point-E, Fann Résidence… : Voici les nouvelles villas que l’Etat va récupérer
L’affaire des villas de la Cité Fayçal n’est que la face visible de l’iceberg. Selon "Libération", la Société de gestion et d’exploitation du patrimoine bâti de l’État (Sogepa) a lancé une vaste offensive pour récupérer 54 villas appartenant à l’État et cédées sous forme de baux emphytéotiques. "Libération" souligne que la Sogepa a sommé 40 occupants de villas, appartenant à l’État et situées à la Cité Fayçal, de libérer les lieux. Contrairement à certaines informations, ces villas n’ont jamais fait l’objet de cession.

Pour la petite histoire, la Cité Fayçal avait été construite dans les années 90, par le milliardaire Djily Mbaye, en marge du sommet de l’OCI. Par la suite, il a cédé 46 de ces villas à l’État. Dans ce lot, deux villas ont été données comme logements de fonction aux représentants de la Coopération sénégalo-bissau-guinéenne et de la Banque islamique de développement (BID). Quatre autres villas servent aussi de logements de fonction à deux adjoints du gouverneur de Dakar et aux préfets de Guédiawaye et Pikine.

Les quarante autres logements restants, étaient occupés par des agents de l’État, des professeurs d’université, des ministres, des magistrats, entre autres. En 2000, à la faveur de l’alternance, certains occupants, qui gravitaient autour du cercle politique, avaient demandé à Me Abdoulaye Wade, de leur céder les 40 villas. Après un accord verbal, Me Wade avait saisi, par lettre, Abdoulaye Diop, alors ministre des Finances. Mais, selon "Libération", Abdoulaye Diop, connu pour sa forte tête, avait refusé d’exécuter cette instruction écrite, d’autant que la vente des biens de l’État devait être autorisée par une loi. En l’espèce, cette vente, même autorisée, devait être portée par la Direction du Patrimoine bâti de l’État, l’ancêtre de la Sogepa. Ainsi, cette lettre n’a connu aucune suite, relate "Libération".

À l’arrivée de Macky Sall au pouvoir, une alternative a été trouvée face à cet écueil juridique. "Libération" rapporte que les occupants des 40 villas ont bénéficié de baux emphytéotiques de 99 ans, avec des loyers très symboliques, variant entre 60 000 et 80 000 FCfa. En soi, ces contrats de bail étaient illégaux, et ce, pour une raison simple : selon les textes en vigueur, le contrat de bail emphytéotique doit être d’une durée de 30 ans, prorogeable dans la limite de 20 ans et renouvelable dans cette même durée. Mais dans ce cas précis, les « locataires » ont bénéficié d’office de baux de 99 ans, avec interdiction de procéder à des modifications des villas.

À la suite d’un audit du patrimoine bâti de l’État à Dakar, "Libération" indique que la Sogepa a établi que l’État, malgré tous ses biens, payait annuellement 2 milliards FCfa à des privés pour loger ses fonctionnaires. Pendant ce temps, il n’encaisse que 60 millions par an pour ses villas qu’il donne en location.

La Sogepa compte ainsi récupérer ces biens de l’État et y loger les fonctionnaires. L’audit a conduit à la résiliation de 54 baux situés à la Cité Fayçal, à Mermoz, au Point-E et à Fann Résidence, comme le rapporte "Libération".




Senenews

Mame Fatou Kébé