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COLLOQUE INTERNATIONAL SUR L’EFFICACITE DE L’AIDE : Des experts de haut niveau à Dakar pour préparer Doha

Le méridien Président a abrité hier le Colloque international sur l’accélération des déboursements et l’efficacité de l’aide au développement. Initiative menée conjointement par Me Abdoulaye Wade et le président de la Fondation pour les études et recherches sur le développement international (FERDI), M Patrick Guillaumon, qui en ont présidé l’ouverture. La rencontre d’experts de haut niveau a également vu la participation de la vice-présidente de la Banque mondiale pour l’Afrique, Mme Obiageli Ezekwesili.


Rédigé par leral.net le Mercredi 29 Octobre 2008 à 05:22 | | 0 commentaire(s)|

COLLOQUE INTERNATIONAL SUR L’EFFICACITE DE L’AIDE : Des experts de haut niveau à Dakar pour préparer Doha
Faire le point des difficultés pour l’absorption des fonds annoncés dans les multiples engagements des bailleurs et partenaires du Sénégal et de l’Afrique en particulier, tel est le sujet de réflexion qui réunit à Dakar depuis hier, des experts de haut niveau des institutions financières internationales, avec des économistes universitaires et les autorités publiques. En effet, la faiblesse des taux de décaissements liée aux cadrages macroéconomique et aux capacités administratives des pays bénéficiaires, a attiré l’attention des deux côtés jusqu’à motiver diverses réunions dont celles de Paris (mars 20005) et Accra (septembre 2008). Le contexte est donc tout indiqué pour le Colloque de Dakar, alors que se prépare la conférence de Doha en novembre sur le financement du développement. Pour autant, l’idée n’est pas nouvelle, comme l’a rappelé M. Patrick Guillaumont qui se souvient de l’initiative du Président Wade lors de la rencontre de Monterrey en 2002 où les principaux bailleurs avaient pris des engagements qui ne sont quasiment pas concrétisés. Pour le Président de la FERDI d’ailleurs, on parle des « délais de l’aide » depuis plus d’un ? siècle, voire depuis les pionniers de l’économie du développement. Face à la crise financière mondiale, la question est d’un intérêt encore plus brûlant, d’autant qu’il estime que l’Afrique sera touchée ne serait-ce que par la chute des exportations du fait de celle des denrées de premières nécessité. D’où sa conclusion selon laquelle « la rapidité des décaissements sera une condition de leur efficacité ». Quant à Mme Obiageli Ezekwesili, Vice-présidente de la Banque mondiale pour la région Afrique, il faudra une détermination sans faille et une forte volonté politique de part et d’autre pour renforcer le partenariat en vue de trouver des solutions innovantes pour une aide plus efficace. Il faut, selon elle, renforcer les progrès accomplis depuis Accra, à travers des réformes opérationnelles et le renforcement des capacités. En prévision de la Conférence de Doha, Mme Ezekwesili pense qu’il faut tenir compte du contexte international particulièrement difficile afin d’éviter que la crise humanitaire ne soit occultée par la récession qui va certainement créer un déficit de ressources. A son avis, « l’aide est aussi opportune que le commerce ». D’où la nécessité de réformes économiques profondes et de renforcement des efforts en faveur des micros entreprises de femmes, des victimes du VIH, etc.

Auparavant, le Ministre d’Etat Ministre de l’Economie et des Finances, Abdoulaye Diop, a rappelé la déclaration de Paris sur la synergie nécessaire pour l’atteinte des OMD, en particulier pour les PPTE comme le Sénégal qui s’est pourtant engagé dans de grandes réformes budgétaires et financières qui ont abouti à l’adoption d’une gestion axée sur les résultats et en temps réel, du cadre de dépenses à moyen terme, d’un nouveau Code des marchés publics et de la méthodologie Pefa (Public Expenditure and Financial Accountability).

Le président Abdoulaye Wade qui avait ses côtés le Premier ministre Cheikh Haguibou Soumaré, a salué « l’importante fréquentation » dont le Premier ministre du Burkina Faso et la Directrice adjointe du FMI, a tenu à clarifier le débat sur la responsabilité des bénéficiaires et celle des bailleurs pour l’accélération des décaissements, à la lumière des « expériences vécues ». Pour Me Wade qui s’est voulu pragmatique, il y a eu trop d’engagement non respectés depuis 2000, y compris au niveau du G8, en passant par Monterrey et Paris. Il a rappelé les 4 conditions déclinées à Paris, à savoir l’appropriation par les bénéficiaires, l’alignement sur la stratégie des partenaires, l’harmonisation des procédures des bailleurs et la gestion axées sur les résultats. Le Président sénégalais estime que les Africains n’ont pas de stratégies, mais des options suivant les besoins et que les bailleurs qui prennent des engagements devraient les assortir de disponibilités de fonds. Sur la question des délais, les questions du financement des études de faisabilité et de formation des compétences requises ont attiré son attention, alors qu’il préconise de revoir les conditionnalités encore existantes. Pour Abdoulaye Wade, il faut revenir aux réalités africaines et éviter d’aller trop vite.

Fara Sambe
source le soleil

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