Face à sa cour élargie, très attentive aux paroles du maître dans le salon d’honneur de l’aéroport de Dakar, le chef de l’Etat a exhibé son «cadeau» de voyage pour le peuple. Cette étrenne venue d’ailleurs a pour vertu d’étouffer la colère de ses administrés. Il s’agit de l’accord sur le financement du Millenium challenge account (Mca) conclu avec le Millenium challenge corporation (Mcc) des Etats-Unis d’Amérique. La bonne affaire, qui va encore faire couler beaucoup de milliards – 270 milliards FCfa, pour rappel – dans le pays, est si bien montée en épingle que l’on croirait à une nouveauté, une exclusivité. Or, une quinzaine de pays ont déjà bénéficié de l’aubaine américaine et démarré leurs programmes de développement, s’ils ne sont en train d’en récolter les bienfaits. Tout près de nous, le Cap-Vert a signé son contrat en juillet 2005 et le Mali en novembre 2006.
Nos voisins Maliens étaient pourtant éligibles au Mca en même temps que le Sénégal en 2006. Il a fallu attendre donc trois ans pour prendre le train en marche. Trois années perdues pour la Stratégie de croissance accélérée à laquelle la première entente sur le Mca, beaucoup plus importante (500 milliards FCfa) et certainement plus ambitieuse, devait grandement contribuer. Trois années de perte sèche pour l’économie du fait notamment du projet mort-né de Jafza, alors annoncé en grande pompe.
Voilà où nous a menés la politique du «héros-sauveur» de lundi passé, maître dans l’art des effets d’annonce. Leurs retentissements n’ont d’égal que le bruit désespérant d’un ballon de baudruche dégonflé. D’où la colère, compréhensible, de populations mises hors d’elles par l’impression que le pouvoir les infantilise en fanfaronnant que le Sénégal est dans le meilleur des mondes possibles où règneraient la bonne gouvernance, la justice, la démocratie, la prospérité. Alors que le journaliste d’investigation Abdou Latif Coulibaly a mis à nu le «gaspillage» des ressources dans la gestion de l’Anoci. Alors que les scandales financiers et fonciers du pouvoir sont devenus une chronique quotidienne. Alors que la dernière note de conjoncture, publiée il y a une semaine par le ministère des Finances, révèle que le pays touche le fond, avec une perte de compétitivité de l’ordre de 0,6 %, un tissu économique dans le marasme, une croissance qui décélère à grande vitesse, un Trésor public sous tension continue…
Les Sénégalais veulent des actes concrets et probants. A force de promesses non tenues, Wade et son régime ont tout juste réussi la prouesse de les convertir au thomisme en plein mois de ramadan. Il est, certes, permis d’espérer beaucoup des prochains milliards américains qui accordent la priorité à des projets routiers et agricoles. Sauf à craindre les nombreux détournements d’objectif auxquels nous a habitués le régime libéral. De sorte à nous rendre, jusque-là, pauvres de nos milliards.
Nos voisins Maliens étaient pourtant éligibles au Mca en même temps que le Sénégal en 2006. Il a fallu attendre donc trois ans pour prendre le train en marche. Trois années perdues pour la Stratégie de croissance accélérée à laquelle la première entente sur le Mca, beaucoup plus importante (500 milliards FCfa) et certainement plus ambitieuse, devait grandement contribuer. Trois années de perte sèche pour l’économie du fait notamment du projet mort-né de Jafza, alors annoncé en grande pompe.
Voilà où nous a menés la politique du «héros-sauveur» de lundi passé, maître dans l’art des effets d’annonce. Leurs retentissements n’ont d’égal que le bruit désespérant d’un ballon de baudruche dégonflé. D’où la colère, compréhensible, de populations mises hors d’elles par l’impression que le pouvoir les infantilise en fanfaronnant que le Sénégal est dans le meilleur des mondes possibles où règneraient la bonne gouvernance, la justice, la démocratie, la prospérité. Alors que le journaliste d’investigation Abdou Latif Coulibaly a mis à nu le «gaspillage» des ressources dans la gestion de l’Anoci. Alors que les scandales financiers et fonciers du pouvoir sont devenus une chronique quotidienne. Alors que la dernière note de conjoncture, publiée il y a une semaine par le ministère des Finances, révèle que le pays touche le fond, avec une perte de compétitivité de l’ordre de 0,6 %, un tissu économique dans le marasme, une croissance qui décélère à grande vitesse, un Trésor public sous tension continue…
Les Sénégalais veulent des actes concrets et probants. A force de promesses non tenues, Wade et son régime ont tout juste réussi la prouesse de les convertir au thomisme en plein mois de ramadan. Il est, certes, permis d’espérer beaucoup des prochains milliards américains qui accordent la priorité à des projets routiers et agricoles. Sauf à craindre les nombreux détournements d’objectif auxquels nous a habitués le régime libéral. De sorte à nous rendre, jusque-là, pauvres de nos milliards.