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« Insécurité au Sahel: Sortir de la crise » : En synthèse, un aperçu des grandes lignes de l’ouvrage de Mamadou Mouth Bane

Édité par la maison d’édition « Le Carré Culturel », l’ouvrage intitulé « Insécurité au Sahel : Sortir de la crise » (203 pages) est signé par Mamadou Mouth Bane et préfacé par le Professeur Ismaïla Madior Fall, ancien ministre de la Justice et des Affaires étrangères. Avec une approche innovante, respectueuse de la souveraineté des pays africains, l’auteur met en avant l’importance de restaurer la confiance pour garantir une coopération efficace. Il plaide pour l’élaboration de stratégies locales adaptées, soutenues par une assistance mesurée des partenaires étrangers.


Rédigé par leral.net le Lundi 23 Décembre 2024 à 10:28 | | 0 commentaire(s)|

Dans cet ouvrage, Mamadou Mouth Bane, journaliste-communicant, fondateur et Directeur de Publication du quotidien "DakarTimes", aborde les nombreux défis auxquels le Sahel est confronté, tout en esquissant des pistes de solutions. Bien que discret, il accompagne depuis des années, de grandes figures du monde socioéconomique et politique du Sénégal, voire même de la sous-région.

Les thématiques principales développées dans cet ouvrage incluent notamment :
• Les enjeux sécuritaires et politiques dans le Sahel ;
• L'Alliance des États du Sahel (AES) : une alternative régionale ;
• L’offre marocaine pour le Sahel ;
• La coopération Sud-Sud et Nord-Sud ;
• La réforme de la CEDEAO pour une stratégie unifiée ;
• Le défi de la restauration de la confiance ;
• Une co-construction sécuritaire.

Ce livre constitue une contribution significative aux réflexions sur les crises du Sahel et leurs solutions possibles, avec une vision centrée sur l’autonomisation des acteurs locaux.

Une approche innovante et respectueuse de la souveraineté des pays africains est essentielle pour restaurer la confiance et garantir une coopération efficace. Cela passe par la définition de stratégies locales, accompagnées d’un soutien mesuré des partenaires étrangers.

1. Enjeux sécuritaires et politiques dans le Sahel
• La région du Sahel est marquée par des crises politiques et sécuritaires aggravées par l'instabilité interne et la faiblesse des ressources étatiques.
• Les défis principaux :
o Défi démocratique : Résolution des contradictions politiques internes.
o Défi sécuritaire : Renforcement de l’État de droit et lutte contre le terrorisme.
• Une coopération globale interafricaine, soutenue par des puissances étrangères, est nécessaire pour instaurer un climat de paix et de stabilité.

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2. L'Alliance des États du Sahel (AES) : Une alternative régionale
• Créée par le Mali, le Burkina Faso et le Niger, l’AES prône une intégration politique et économique pour assurer la sécurité et le développement.
o Objectif principal : Défense collective et assistance mutuelle contre les menaces (terrorisme, agressions extérieures).
o Vision : Dépasser les partenariats traditionnels jugés inefficaces (ex. : retrait du G5 Sahel et rupture avec la France).
Exemples concrets :
• Succès militaires : Reconquête de Kidal au Mali après le départ des forces Barkhane et Takuba.
• Coopération militaire : Exercices conjoints des forces armées des pays membres et alliés (ex. : Togo, Tchad).

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3. L’offre marocaine pour le Sahel
• Initiative royale du Maroc :
o Propose un accès à l’Atlantique via le port stratégique de Dakhla.
o Favorise l’intégration économique et le développement d’infrastructures dans les pays de l’AES.
• Le projet de gazoduc Maroc-Nigeria :
o Axe de coopération énergétique régionale, intégrant le Sahel dans la transition énergétique africaine.
Impacts attendus :
• Développement économique inclusif.
• Modernisation des infrastructures et libre circulation des biens et des personnes.

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4. Coopération Sud-Sud et Nord-Sud
• La coopération Sud-Sud, comme celle promue par l’AES, est essentielle, mais elle doit s’articuler avec des partenariats internationaux diversifiés (Nord-Sud).
• L'AES aspire à imposer sa vision politique tout en coopérant avec des acteurs globaux (Europe, Russie, États-Unis).

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5. Perspectives et défis
• Pour réussir :
o Instaurer des gouvernements légitimes pour gagner la confiance des partenaires.
o Renforcer les capacités militaires grâce à des équipements modernes et des programmes de formation.
o Mobiliser des financements pour des projets durables, tout en préservant une autonomie stratégique.
• Risque principal :
o L’isolement face au retrait des soutiens occidentaux traditionnels, ce qui pourrait limiter les capacités opérationnelles.


Réformer la CEDEAO pour une stratégie unifiée
• Problème actuel : La séparation entre l’Alliance des États du Sahel (AES) et la CEDEAO affaiblit la lutte contre les groupes terroristes transnationaux qui opèrent au-delà des frontières des deux entités.
• Solution préconisée :
o Réformer la CEDEAO en intégrant les préoccupations de l’AES pour une meilleure adaptation aux défis sécuritaires et politiques actuels.
o Unir les forces des deux blocs pour contrer la menace terroriste, en dépassant les clivages liés aux changements de régime par coups d’État.
Le G5 Sahel et ses faiblesses
• Échecs constatés :
o Manque d’implication des pays voisins (Côte d’Ivoire, Sénégal, Maroc, etc.) dans le fonctionnement du G5 Sahel.
o Coup d’État et instabilité politique au Mali, au Burkina Faso, et au Niger, freinant les initiatives.
o Failles dans la préparation des projets structurants, entraînant un désengagement des bailleurs internationaux.
• Impact : Migration des membres fondateurs vers l’AES, laissant le G5 affaibli.
L’émergence de la Coalition pour le Sahel
• Objectif : Relancer une réponse collective et solidaire à la crise sécuritaire.
o Met l'accent sur une approche intégrée (sécurité, politique, développement) en réponse aux besoins des populations locales.
• Résultats attendus : Une meilleure coordination entre acteurs régionaux et internationaux pour pallier les failles des organisations existantes.
Un repositionnement géopolitique
• Influences étrangères :
o L’AES se rapproche de Moscou, marquant une rupture avec les soutiens occidentaux (France et États-Unis).
o La CEDEAO reste liée aux partenaires traditionnels occidentaux, amplifiant une « guerre froide par procuration ».
• Solutions proposées : Favoriser la coopération interrégionale entre la CEDEAO, la CEEAC, et d’autres blocs comme l’UMA pour maximiser les synergies dans la lutte antiterroriste.

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Points-clés
1. Unité stratégique nécessaire : Les divisions internes (AES vs CEDEAO) affaiblissent la réponse sécuritaire au Sahel.
2. Réformes impératives : Réinventer la CEDEAO et le G5 Sahel pour intégrer les dynamiques politiques et sécuritaires actuelles.
3. Équilibre géopolitique : Réduire la dépendance aux puissances étrangères en favorisant des solutions africaines inclusives.

Approche de restauration de la confiance
1. Bilan et révision des relations :
o Une évaluation critique des relations entre les anciennes colonies du Sahel et leurs partenaires occidentaux s’impose.
o La coopération devrait être réorientée vers un modèle basé sur le respect de la souveraineté africaine.
2. Dilemme des alliances :
o Remplacer une puissance par une autre (France par Russie, par exemple) n'est pas une solution durable.
o Les dirigeants africains doivent privilégier une coopération équilibrée et co-constructive, tirant parti des apports de chaque partenaire.
3. Rôle des partenaires étrangers :
o Bien que les forces étrangères aient réduit certaines menaces (ex. Aqmi selon les autorités françaises), leur contribution est contestée par les leaders de l’AES.
o À l’avenir, les partenaires étrangers devraient se limiter à un rôle d'accompagnement logistique et financier, tout en respectant l'initiative locale.
4. Reconnaissance des capacités locales :
o Les cadres militaires africains sont formés pour concevoir des plans sécuritaires adaptés au contexte régional.
o Les États africains doivent démontrer leur autonomie et leur efficacité tout en maintenant des relations sincères avec leurs partenaires.
5. Impact stratégique :
o La stabilité du Sahel est également cruciale pour la sécurité des puissances occidentales, en raison des liens entre les groupes terroristes locaux et les menaces potentielles en Europe.
o La coopération Nord/Sud doit donc s’inscrire dans une vision stratégique à long terme.

.9 Une co-construction sécuritaire

• Mission de Jean-Marie Bockel : Nommé "envoyé personnel" de Macron pour réformer les relations avec quatre pays africains hébergeant des bases militaires françaises (Sénégal, Côte d'Ivoire, Gabon, Tchad).
• Objectifs : Établir des partenariats équilibrés et mutuellement bénéfiques, en adaptant la coopération militaire et civile à chaque pays, avec une approche de co-construction, respectant les besoins locaux et les intérêts français.
• Visites de Bockel : Il a visité ces pays pour discuter de la révision du dispositif militaire français. Les bases françaises sont stratégiques pour intervenir rapidement en cas de crise en Afrique de l'Ouest et centrale.
• Problématiques de souveraineté : Les pays hôtes ont leur mot à dire sur la présence militaire, avec des changements récents (ex. Sénégal). La France veut offrir un partenariat moins visible mais fiable, tout en maintenant des bases pour des raisons stratégiques.
• Concours d’autres puissances : La Russie propose une alternative à la coopération militaire, notamment avec l’Africa Corps, et se positionne également dans le domaine économique avec des projets comme les chambres de commerce et des banques russes en Afrique.

6.10 Le défi énergétique et l’insécurité au Sahel

• Déficit énergétique : Les pays du Sahel (Mali, Burkina Faso, Niger) souffrent de coupures d'électricité fréquentes, ralentissant les activités économiques et créant une dépendance aux groupes électrogènes.
• Solutions énergétiques : Des initiatives, comme la construction d’une centrale solaire par la société russe Novawind au Mali, visent à résoudre le déficit énergétique. Des projets similaires existent au Burkina Faso et au Niger.
• Projets de gazoduc : Le gazoduc Nigeria-Maroc fait partie des efforts pour améliorer l'approvisionnement énergétique de la région et soutenir les petites entreprises et les jeunes dans leur développement économique.
• Rôle des États dans la sécurité et l'économie : La lutte contre l’insécurité ne doit pas se limiter à des actions militaires. Les investissements dans l’énergie et le soutien économique sont essentiels pour réduire la pauvreté, la marginalisation et l’insécurité.


En attendant la ruée vers cet ouvrage d’un grand panafricaniste, voilà ce qui résume les principaux enjeux concernant la coopération militaire et énergétique dans le Sahel, ainsi que la volonté de diversifier les partenariats internationaux pour une Afrique plus stable et émergente.

Et si la diplomatie ouest-africaine, l’introduisait parmi ses leviers ?
Qui vivra verra dit l’adage !
En attendant le Groupe Leral souhaite un plein succès à Mamadou Mouth Bane !