«Il est hors de question de présenter des excuses», écrit le journaliste Laurence Delavingne. Qui dément, par la même occasion, nourrir un quelconque regret après son article. Réagissant ainsi à des informations publiées dans une partie de la presse sénégalaise, faisant état d’une reculade, le journaliste persiste et signe. Il laisse entendre que les informations qu’il a publiées ne sont pas susceptibles d’être remises en cause, car Karim Wade n’explique toujours pas comment et pour quelles raisons le contrat de Millicom, valable pour encore dix années, a été résilié. Laurence Delavingne ne s’explique encore moins le montant de 200 millions de dollars réclamé à Millicom comme représentant la valeur actuelle de la licence. Une question sur laquelle est pourtant revenu amplement Thierno Ousmane Sy, conseiller en Ntic du Président Wade, pour expliquer que l’Etat du Sénégal s’est aligné sur les minima mondiaux en matière de cession de téléphonie mobile, dans une interview accordée à L’Observateur, dans son édition N°1920 du lundi 15 février 2010.
Le site Business Insider, dans une tonalité tranchante, cite des articles de la presse sénégalaise, pour relever que les propos de Karim Wade, déclarant qu’il n’avait rien à dire au journal online, et que la Justice va être saisie, sont illustratifs de l’état d’esprit du chef de l’Etat. Delevingne laisse, cependant, une porte ouverte à Karim Wade, en écrivant que les pages du site Business insider lui sont ouvertes, conformément à l’équilibre de l’information.
Pour rappel, l’article publié dans le site Business insider, le 5 février dernier, épingle notamment Karim Wade, cité nommément à propos de la licence de Millicom International Cellular, maison- mère de la société téléphonie Tigo. Dans l’article intitulé «Gestion des affaires en Afrique : Comment des politiciens sénégalais corrompus ont essayé de démolir Millicom pour 200 millions de $ (Ndlr : environ 100 milliards FCfa)», on relate les péripéties vécues par la multinationale américaine avec le régime libéral.
Selon le texte signé par Lawrence Delevingne, lors d’une rencontre en juin de 2008 avec le Pdg de Millicom, Mark Beuls, le fils de président sénégalais Abdoulaye Wade aurait exigé de la société 200 millions de $ au risque de perdre la licence d’exploiter du Gsm au Sénégal. Millicom avait obtenu la licence en 1998 avec le régime socialiste, pour 100 000 dollars, pour une durée de vingt ans. M. Beuls aurait refusé de payer les 200 millions de dollars demandés et aurait suggéré de renégocier le contrat. Mais, poursuit l’article, le gouvernement sénégalais serait revenu à la charge, le 24 septembre 2008, dans une lettre pour signifier à Millicom que sa licence avait été révoquée et qu’il n’y avait qu’une seule façon de la récupérer : «Payez 200 millions de $ au plus tard le 7 octobre à minuit.» Ce que Millicom a encore refusé.
Le 9 octobre suivant, le gouvernement du Sénégal est revenu à la charge dans une nouvelle lettre, dans laquelle il met en demeure les dirigeants de la multinationale américaine de verser ladite somme dans 24 heures, sinon le pouvoir tirerait «des conclusions définitives» pour ce qui est du business de Millicom dans le pays. Pendant ce temps, relève l’article, l’entreprise américaine a saisi le Centre international de la Banque mondiale du règlement des différends relatifs aux investissements, pour arbitrage. Toutefois, le jour suivant, Millicom a offert de payer 21 millions de $ (environ 9,5 milliards FCfa) en contrepartie de l’extension de sa licence au volet l’Internet sans fil. En réponse, le Sénégal a rejeté l’offre.
A en croire la même source, en mai 2009, un des responsables de Millicom a rencontré le conseiller présidentiel en Ntic, Thierno Ousmane Sy, à Dakar pour réitéré sa position. Se référant à des mémos adressés à des membres du Congrès américain, le journaliste américain écrit : «Sy a simplement continué à négocier, suggérant que 160 millions de $ seraient une bonne offre sans dire ce que la société a fait de mal.» Là encore niet de Millicom. L’auteur de l’article note que jusque-là, la société continue d’opérer via sa filiale au Sénégal même avec une «licence techniquement révoquée», en attendant la décision du Cdi qui pourrait n’intervenir jusqu'au courant de 2011.
Mathieu Bacaly
Source L'Observateur
Le site Business Insider, dans une tonalité tranchante, cite des articles de la presse sénégalaise, pour relever que les propos de Karim Wade, déclarant qu’il n’avait rien à dire au journal online, et que la Justice va être saisie, sont illustratifs de l’état d’esprit du chef de l’Etat. Delevingne laisse, cependant, une porte ouverte à Karim Wade, en écrivant que les pages du site Business insider lui sont ouvertes, conformément à l’équilibre de l’information.
Pour rappel, l’article publié dans le site Business insider, le 5 février dernier, épingle notamment Karim Wade, cité nommément à propos de la licence de Millicom International Cellular, maison- mère de la société téléphonie Tigo. Dans l’article intitulé «Gestion des affaires en Afrique : Comment des politiciens sénégalais corrompus ont essayé de démolir Millicom pour 200 millions de $ (Ndlr : environ 100 milliards FCfa)», on relate les péripéties vécues par la multinationale américaine avec le régime libéral.
Selon le texte signé par Lawrence Delevingne, lors d’une rencontre en juin de 2008 avec le Pdg de Millicom, Mark Beuls, le fils de président sénégalais Abdoulaye Wade aurait exigé de la société 200 millions de $ au risque de perdre la licence d’exploiter du Gsm au Sénégal. Millicom avait obtenu la licence en 1998 avec le régime socialiste, pour 100 000 dollars, pour une durée de vingt ans. M. Beuls aurait refusé de payer les 200 millions de dollars demandés et aurait suggéré de renégocier le contrat. Mais, poursuit l’article, le gouvernement sénégalais serait revenu à la charge, le 24 septembre 2008, dans une lettre pour signifier à Millicom que sa licence avait été révoquée et qu’il n’y avait qu’une seule façon de la récupérer : «Payez 200 millions de $ au plus tard le 7 octobre à minuit.» Ce que Millicom a encore refusé.
Le 9 octobre suivant, le gouvernement du Sénégal est revenu à la charge dans une nouvelle lettre, dans laquelle il met en demeure les dirigeants de la multinationale américaine de verser ladite somme dans 24 heures, sinon le pouvoir tirerait «des conclusions définitives» pour ce qui est du business de Millicom dans le pays. Pendant ce temps, relève l’article, l’entreprise américaine a saisi le Centre international de la Banque mondiale du règlement des différends relatifs aux investissements, pour arbitrage. Toutefois, le jour suivant, Millicom a offert de payer 21 millions de $ (environ 9,5 milliards FCfa) en contrepartie de l’extension de sa licence au volet l’Internet sans fil. En réponse, le Sénégal a rejeté l’offre.
A en croire la même source, en mai 2009, un des responsables de Millicom a rencontré le conseiller présidentiel en Ntic, Thierno Ousmane Sy, à Dakar pour réitéré sa position. Se référant à des mémos adressés à des membres du Congrès américain, le journaliste américain écrit : «Sy a simplement continué à négocier, suggérant que 160 millions de $ seraient une bonne offre sans dire ce que la société a fait de mal.» Là encore niet de Millicom. L’auteur de l’article note que jusque-là, la société continue d’opérer via sa filiale au Sénégal même avec une «licence techniquement révoquée», en attendant la décision du Cdi qui pourrait n’intervenir jusqu'au courant de 2011.
Mathieu Bacaly
Source L'Observateur