Mais, la question du leadership reste maintenant une équation à résoudre chez les « Wadistes » au cas où le « Pape du Sopi » ne se présente pas en 2012 ou après cette compétition. Les prétendants ne manquent pas. Chaque camp brandit ses arguments, même si la consultation de la base et la collégialité font l’unanimité de part et d’autre.
Ses camarades de parti ne cessent de le dire. Me Abdoulaye Wade est la seule constante du Parti démocratique sénégalais. Il a eu à le démontrer à travers les différentes péripéties de la vie politique du Pds. Cela s’est encore démontré la semaine dernière avec sa décision de créer le Parti démocratique sénégalais libéral (Pds-l), tirant ainsi « les leçons » des élections locales du 22 mars dernier qui ont vu la perte par la Coalition « Sopi 2009 » de grandes villes dont Dakar. Même si le choix est magnifié par les libéraux, ceux-ci vont devoir faire face à une équation : la question du leadership dans la nouvelle formation. Autrement dit, la personne qui va diriger le Pds-L, si Wade ne se représente pas en 2012 ou au-delà de 2012. Nombreux sont ceux qui pensent que ce que Me Wade a eu, « personne d’autre ne peut l’avoir dans la famille libérale ». Le consensus, la collégialité, la consultation de la base restent « les seules voies » pour survivre sans Wade, selon nombre de responsables libéraux.
Certains pensent d’ailleurs que le « Pape du Sopi » doit conduire le processus du début à son terme. « C’est Wade qui doit donner le coup d’envoi de cette nécessaire réorganisation du Parti démocratique sénégalais. Et c’est lui qui doit être du début à la fin du processus de réorganisation qui peut prendre fin après la victoire du parti, en 2012. Si Wade ne porte pas le processus de refondation, celui-ci n’ira nulle part. C’est lui seul qui a les capacités politiques de porter ce processus », avertit le responsable libéral, Modou Diagne Fada.
Les futurs enjeux électoraux nécessitent des efforts de part et d’autre. « Il faut inclure dans cette force tous les autres partis qui ne sont pas nécessairement au départ des forces d’obédience libérale, mais qui soutiennent l’action du président de la République et intégrer d’autres personnalités qui n’ont peut-être jamais fait de la politique, mais qui pensent qu’elles devraient être davantage utiles pour le pays en intégrant une telle force politique », plaide le responsable libéral de Darou Moukhty. Pour Modou Diagne Fada, une telle mutation est importante pour que « le Pds puisse continuer à bénéficier de la confiance du peuple sénégalais. C’est pourquoi, insiste-t-il : « il faut réorganiser cette force politique, la restructurer et aussi travailler à faire jouer à certains des rôles beaucoup plus importants, notamment ceux qui sont supposés être crédibles, politiquement légitimes et ceux qui sont aussi porteurs d’avenir ». M. Diagne est d’avis que la mouvance présidentielle a le devoir de travailler à la pérennisation de l’œuvre gigantesque du président Wade. « Il reste clair que si nous ne nous organisons pas dès à présent, il va être extrêmement difficile dans le futur de faire gagner notre formation lors des nombreuses batailles électorales qui l’attendent », prévient-il.
Collégialité et consensus
C’est pourquoi M. Diagne pense que la question du leadership doit être réglée à la base. S’il faut organiser des primaires, il faut le faire. Il faudra partager le processus avec les militants à la base, les fédérations de l’intérieur du pays, les cadres, les jeunes, les étudiants toutes les couches qui sont actives dans le parti », selon Modou Diagne Fada. L’ancien ministre de l’environnement estime que « Les principes de travail doivent reposer sur des textes crédibles qui précisent un certain nombre de mécanismes comme la désignation des responsables à la base, aux instances nationales, des candidats lors des élections locales, législatives et présidentielles ». « Nous avons jusqu’à présent fonctionné en ne dépendant que de Wade. Et nous pensons qu’aujourd’hui, il faut travailler à trouver d’autres mécanismes consensuels de dévolution des responsabilités au niveau parti. Wade est un homme d’une grande envergure. Je ne suis pas sûr que le prochain leader du Pds aura la même carrure pour pouvoir mériter cette confiance que vouent encore les militants du parti à Me Wade », indique-t-il. Pour régler la question du leader, la seule référence devrait être l’acceptation d’une charte de programmes fondamentaux du parti, des textes clairs, précis et consensuels qui vont mettre en avant un esprit collégial dans la conduite des affaires intérieures du parti ».
Le porte-parole de la Cap 21 partage la même position avec le député libéral. « La question du leadership pourrait être démocratiquement vidée dans le cadre d’un grand congrès constitutif, comme on le ferait pour la création de n’importe quel parti. « Avec tout ce que cela implique comme travail préparatoire, dans le cadre de commissions techniques ad hoc, afin que le jour « j », l’essentiel puisse se conclure sur la base de choix consensuels », souligne Matar Guèye.
Même son de cloche chez le Porte-parole du défunt Pds, Babacar Gaye. « La collégialité, le consensus doivent maintenant prévaloir », selon le président du Conseil régional de Kaffrine qui ajoute : « Me Wade a dominé son parti. Je ne pense pas que quelqu’un d’autre puisse faire comme lui ». Dans le processus, M. Gaye, pense aussi que les bases doivent être au cœur des consultations.
Consultation de la base
De son côté, le ministre d’Etat, ministre de la Famille, de la Sécurité alimentaire, de l’Entreprenariat féminin, de la Microfinance et de la Petite enfance, Ndèye Khady Diop, juge « extraordinaire » la création du grand parti. « C’est important de rassembler autour du grand parti tous les partis alliés et tous les autres groupes qui ne sont pas des partis politiques, mais qui peuvent venir renforcer le président de la République », souligne-t-elle lors d’une rencontre avec les arabophones du Pds. S’agissant de la question du leader, elle prône des discussions.
Son retour au sein de la famille libérale n’est pas encore effectif, mais, l’ancien Premier ministre Idrissa Seck semble résoudre lui-même la question du leadership. « Il ne peut pas y avoir de querelles de leadership. Les leaders seront choisis par les électeurs. C’est tout. En 2007, nous étions 15 à nous présenter pour être président. Les Sénégalais ont tranché, le patron c’est Abdoulaye Wade, avec 55% des voix, le deuxième c’est Idrissa Seck, le 3ème c’est Ousmane Tanor Dieng, le 4ème Moustapha Niasse... », rappelle-t-il. Même s’il ne le dit pas de façon plus explicite, M. Seck semble dire qu’après Wade, le leader de cette formation, c’est lui. Du moins si on se base sur les résultats des urnes. Ses concurrents immédiats dans le parti n’étaient pas de la course lors de la dernière présidentielle. Mais le Pds a fait du chemin entre 2007 et 2009. La création du Pds-L, qui semble mettre les compteurs à zéro, n’efface-t-elle pas ces arguments ? Depuis l’annonce de son retour, des voix s’élèvent au sein de la formation pour se démarquer du maire de Thiès, rappelant « les altercations verbales » avec le président de la République. Ceux-ci ne manqueront certainement pas de soutiens du côté de la Génération du concret qui se positionne. Cheikh Diallo, le conseiller en communication du ministre d’Etat Karim Wade, a récemment défendu la « mort » du Pds et la nécessité pour la famille politique du chef de l’Etat d’apprendre à vivre sans « la seule constante ». Une porte pour remettre le compteur à zéro ? Une sorte de finale entre les différents « courants » va apparemment se jouer pour reprendre des propos du journaliste Mame Less Camara avant la présidentielle de 2012. Bennoo affûte déjà ses armes.
Babacar DIONE
Ses camarades de parti ne cessent de le dire. Me Abdoulaye Wade est la seule constante du Parti démocratique sénégalais. Il a eu à le démontrer à travers les différentes péripéties de la vie politique du Pds. Cela s’est encore démontré la semaine dernière avec sa décision de créer le Parti démocratique sénégalais libéral (Pds-l), tirant ainsi « les leçons » des élections locales du 22 mars dernier qui ont vu la perte par la Coalition « Sopi 2009 » de grandes villes dont Dakar. Même si le choix est magnifié par les libéraux, ceux-ci vont devoir faire face à une équation : la question du leadership dans la nouvelle formation. Autrement dit, la personne qui va diriger le Pds-L, si Wade ne se représente pas en 2012 ou au-delà de 2012. Nombreux sont ceux qui pensent que ce que Me Wade a eu, « personne d’autre ne peut l’avoir dans la famille libérale ». Le consensus, la collégialité, la consultation de la base restent « les seules voies » pour survivre sans Wade, selon nombre de responsables libéraux.
Certains pensent d’ailleurs que le « Pape du Sopi » doit conduire le processus du début à son terme. « C’est Wade qui doit donner le coup d’envoi de cette nécessaire réorganisation du Parti démocratique sénégalais. Et c’est lui qui doit être du début à la fin du processus de réorganisation qui peut prendre fin après la victoire du parti, en 2012. Si Wade ne porte pas le processus de refondation, celui-ci n’ira nulle part. C’est lui seul qui a les capacités politiques de porter ce processus », avertit le responsable libéral, Modou Diagne Fada.
Les futurs enjeux électoraux nécessitent des efforts de part et d’autre. « Il faut inclure dans cette force tous les autres partis qui ne sont pas nécessairement au départ des forces d’obédience libérale, mais qui soutiennent l’action du président de la République et intégrer d’autres personnalités qui n’ont peut-être jamais fait de la politique, mais qui pensent qu’elles devraient être davantage utiles pour le pays en intégrant une telle force politique », plaide le responsable libéral de Darou Moukhty. Pour Modou Diagne Fada, une telle mutation est importante pour que « le Pds puisse continuer à bénéficier de la confiance du peuple sénégalais. C’est pourquoi, insiste-t-il : « il faut réorganiser cette force politique, la restructurer et aussi travailler à faire jouer à certains des rôles beaucoup plus importants, notamment ceux qui sont supposés être crédibles, politiquement légitimes et ceux qui sont aussi porteurs d’avenir ». M. Diagne est d’avis que la mouvance présidentielle a le devoir de travailler à la pérennisation de l’œuvre gigantesque du président Wade. « Il reste clair que si nous ne nous organisons pas dès à présent, il va être extrêmement difficile dans le futur de faire gagner notre formation lors des nombreuses batailles électorales qui l’attendent », prévient-il.
Collégialité et consensus
C’est pourquoi M. Diagne pense que la question du leadership doit être réglée à la base. S’il faut organiser des primaires, il faut le faire. Il faudra partager le processus avec les militants à la base, les fédérations de l’intérieur du pays, les cadres, les jeunes, les étudiants toutes les couches qui sont actives dans le parti », selon Modou Diagne Fada. L’ancien ministre de l’environnement estime que « Les principes de travail doivent reposer sur des textes crédibles qui précisent un certain nombre de mécanismes comme la désignation des responsables à la base, aux instances nationales, des candidats lors des élections locales, législatives et présidentielles ». « Nous avons jusqu’à présent fonctionné en ne dépendant que de Wade. Et nous pensons qu’aujourd’hui, il faut travailler à trouver d’autres mécanismes consensuels de dévolution des responsabilités au niveau parti. Wade est un homme d’une grande envergure. Je ne suis pas sûr que le prochain leader du Pds aura la même carrure pour pouvoir mériter cette confiance que vouent encore les militants du parti à Me Wade », indique-t-il. Pour régler la question du leader, la seule référence devrait être l’acceptation d’une charte de programmes fondamentaux du parti, des textes clairs, précis et consensuels qui vont mettre en avant un esprit collégial dans la conduite des affaires intérieures du parti ».
Le porte-parole de la Cap 21 partage la même position avec le député libéral. « La question du leadership pourrait être démocratiquement vidée dans le cadre d’un grand congrès constitutif, comme on le ferait pour la création de n’importe quel parti. « Avec tout ce que cela implique comme travail préparatoire, dans le cadre de commissions techniques ad hoc, afin que le jour « j », l’essentiel puisse se conclure sur la base de choix consensuels », souligne Matar Guèye.
Même son de cloche chez le Porte-parole du défunt Pds, Babacar Gaye. « La collégialité, le consensus doivent maintenant prévaloir », selon le président du Conseil régional de Kaffrine qui ajoute : « Me Wade a dominé son parti. Je ne pense pas que quelqu’un d’autre puisse faire comme lui ». Dans le processus, M. Gaye, pense aussi que les bases doivent être au cœur des consultations.
Consultation de la base
De son côté, le ministre d’Etat, ministre de la Famille, de la Sécurité alimentaire, de l’Entreprenariat féminin, de la Microfinance et de la Petite enfance, Ndèye Khady Diop, juge « extraordinaire » la création du grand parti. « C’est important de rassembler autour du grand parti tous les partis alliés et tous les autres groupes qui ne sont pas des partis politiques, mais qui peuvent venir renforcer le président de la République », souligne-t-elle lors d’une rencontre avec les arabophones du Pds. S’agissant de la question du leader, elle prône des discussions.
Son retour au sein de la famille libérale n’est pas encore effectif, mais, l’ancien Premier ministre Idrissa Seck semble résoudre lui-même la question du leadership. « Il ne peut pas y avoir de querelles de leadership. Les leaders seront choisis par les électeurs. C’est tout. En 2007, nous étions 15 à nous présenter pour être président. Les Sénégalais ont tranché, le patron c’est Abdoulaye Wade, avec 55% des voix, le deuxième c’est Idrissa Seck, le 3ème c’est Ousmane Tanor Dieng, le 4ème Moustapha Niasse... », rappelle-t-il. Même s’il ne le dit pas de façon plus explicite, M. Seck semble dire qu’après Wade, le leader de cette formation, c’est lui. Du moins si on se base sur les résultats des urnes. Ses concurrents immédiats dans le parti n’étaient pas de la course lors de la dernière présidentielle. Mais le Pds a fait du chemin entre 2007 et 2009. La création du Pds-L, qui semble mettre les compteurs à zéro, n’efface-t-elle pas ces arguments ? Depuis l’annonce de son retour, des voix s’élèvent au sein de la formation pour se démarquer du maire de Thiès, rappelant « les altercations verbales » avec le président de la République. Ceux-ci ne manqueront certainement pas de soutiens du côté de la Génération du concret qui se positionne. Cheikh Diallo, le conseiller en communication du ministre d’Etat Karim Wade, a récemment défendu la « mort » du Pds et la nécessité pour la famille politique du chef de l’Etat d’apprendre à vivre sans « la seule constante ». Une porte pour remettre le compteur à zéro ? Une sorte de finale entre les différents « courants » va apparemment se jouer pour reprendre des propos du journaliste Mame Less Camara avant la présidentielle de 2012. Bennoo affûte déjà ses armes.
Babacar DIONE