Comme dans l’affaire Idrissa Seck, Me Doudou Ndoye a fait long feu dans le collectif d’avocats constitués pour les citoyens sénégalais, victimes d’infractions sur le sol français et souhaitant saisir les juridictions sénégalaises. Il n’a pas eu le temps de s’imprégner du dossier qu’il en a été purement et simplement viré par les autorités étatiques qui s’offusquent ainsi de son attitude. Son droit de réponse servi à « Walfadjiri Quotidien » ainsi que ses déclarations contenues dans « le Populaire » du mardi dernier où il fustigeait la démarche adoptée par les autorités sénégalaises par rapport aux poursuites judiciaires de la France contre Mame Madior Boye et consorts ont conduit à son départ du collectif composé, outre du candidat malheureux de l’Upr à la dernière présidentielle, de Mes Ousmane Sèye, Amadou Aly Kane, Khassim Touré, Dior Diagne, Mbaye Dieng et. Sous le couvert de l’anonymat, un avocat, outré de la conduite de l’ex-leader du lilliputien parti politique fondu dans le Pds, clame : « les confrères ne sont pas du tout contents de Doudou Ndoye. Le président de la République et le garde des Sceaux, ministre de la Justice non plus. Ce n’est pas pour rien, d’ailleurs, qu’ils l’ont déconstitué dans le dossier ». Une autre robe noire qui s’insurge contre la sortie hasardeuse de son polémiste confrère pense qu’il aurait dû « se rapprocher des autorités et de ses confrères pour discuter avec eux. Il y avait un cadre plus approprié que la presse pour poser certains débats. Un linge sale se lave en famille ». Et notre interlocuteur de se désoler : « pourtant, c’est nous qui avons fait de lui le coordonnateur du collectif pour son âge. Par conséquent, il aurait dû avoir, à notre endroit, une attitude beaucoup plus acceptable ». Interpellé par nos soins sur la coopération judiciaire entre la France et le Sénégal qu’invoque Me Doudou Ndoye pour prononcer l’irrecevabilité des deux procédures initiées aussi bien par l’hexagone que le Sénégal, une source démonte carrément la thèse. A l’en croire, le désormais ex-coordonnateur du collectif « a fait une lecture partielle de cette coopération judiciaire. Il a omis de citer des articles qui parlent de la possibilité du juge sénégalais de poursuivre des personnalités françaises pour des fautes commises en France et vice-versa ». Tenant vaille que vaille à montrer ces omissions, les autres membres du collectif prévoient d’apporter une riposte intellectuelle et juridique au débat posé par leur confrère. Pour le moment, les autorités étatiques qui ont décidé de tourner la page Doudou Ndoye n’ont pas tardé à lui trouver un remplaçant en la personne de Me Ciré Clédor Ly, grand procédurier et excellent pénaliste.
Cacophonie chez les avocats
Les poursuites engagées par la justice sénégalaise contre certaines autorités françaises parmi lesquelles les anciens Premiers ministres, Jean Pierre Raffarin et Dominique de Villepin ont-elles des chances d’aboutir ? Les autorités sénégalaises misent-elles beaucoup plus sur la bataille médiatique au détriment d’une quelconque victoire judiciaire ? Jouent-elles uniquement à se faire peur ? Tout milite à le croire compte tenu de la position affichée publiquement ou incognito par des avocats commis par l’Etat pour, d’une part défendre Mame Madior Boye et ses compagnons d’infortune, et d’autre part assister des Sénégalais victimes d’infractions sur l’espace français qui veulent saisir les juridictions sénégalaises. En effet, outre Me Doudou Ndoye qui a clairement marqué son désaccord avec les poursuites initiées par le régime de Me Wade contre des personnalités françaises en guise de réciprocité aux mandats d’arrêt délivrés par le juge Jean Noël Wilfried, certains avocats commis par l’Etat doutent sérieusement de l’efficacité d’une telle mesure. Leur conviction est que la procédure ne va pas aboutir. Et ils ne manquent d’arguments pour asseoir leur thèse. Par exemple dans l’affaire Mama Gallédou, du nom de cette étudiante sénégalaise brûlée au troisième degré dans un bus en France, le dossier a été jugé en assises et les coupables sanctionnés. En conséquence, les juridictions sénégalaises ne sont plus compétentes à statuer sur cette affaire conformément au principe de « la litispendance qui dit qu’on ne peut juger des faits qui ont été déjà jugés tout comme on ne peut pas poursuivre une même personne déjà jugée pour les mêmes faits ». Pour ce qui est de l’affaire dite de « l’Hôtel Paris Opéra » au cours de laquelle trois enfants de Wandifa Dramé ont été grièvement blessés, l’instruction a été ouverte par la justice française pour faire la lumière sur ce drame. Ce qui ôte, selon nos sources, toute possibilité aux juridictions sénégalaises d’hériter du dossier. Visiblement dépitée par tout le tintamarre orchestré autour de l’Affaire, une source proche du dossier se désole : « c’est une agitation inutile. Tout le monde fait fausse route dans cette affaire. Le plus grave, c’est que les avocats ne sont convenus sur rien. C’est comme si c’est uniquement l’argent qui intéresse certains ». Un autre avocat d’indiquer : « il faut revoir notre stratégie. Me Doudou Ndoye a raison de dire qu’il ne poursuivra pas dans ces conditions quelqu’un comme Dominique de Villepin qui est avocat comme nous. Pour le poursuivre, il faut passer par le bâtonnier. A la vérité, ceux qui savent que de Villepin est un avocat ne sont pas nombreux. On sait que c’est un homme politique, un homme de Lettres, mais pas un avocat. Si on avait fait une bonne réunion de coordination, on en aurait parlé et l’affaire serait réglée ». Nos multiples tentatives de joindre Me Doudou Ndoye n’ont pas abouti.
source las
Cacophonie chez les avocats
Les poursuites engagées par la justice sénégalaise contre certaines autorités françaises parmi lesquelles les anciens Premiers ministres, Jean Pierre Raffarin et Dominique de Villepin ont-elles des chances d’aboutir ? Les autorités sénégalaises misent-elles beaucoup plus sur la bataille médiatique au détriment d’une quelconque victoire judiciaire ? Jouent-elles uniquement à se faire peur ? Tout milite à le croire compte tenu de la position affichée publiquement ou incognito par des avocats commis par l’Etat pour, d’une part défendre Mame Madior Boye et ses compagnons d’infortune, et d’autre part assister des Sénégalais victimes d’infractions sur l’espace français qui veulent saisir les juridictions sénégalaises. En effet, outre Me Doudou Ndoye qui a clairement marqué son désaccord avec les poursuites initiées par le régime de Me Wade contre des personnalités françaises en guise de réciprocité aux mandats d’arrêt délivrés par le juge Jean Noël Wilfried, certains avocats commis par l’Etat doutent sérieusement de l’efficacité d’une telle mesure. Leur conviction est que la procédure ne va pas aboutir. Et ils ne manquent d’arguments pour asseoir leur thèse. Par exemple dans l’affaire Mama Gallédou, du nom de cette étudiante sénégalaise brûlée au troisième degré dans un bus en France, le dossier a été jugé en assises et les coupables sanctionnés. En conséquence, les juridictions sénégalaises ne sont plus compétentes à statuer sur cette affaire conformément au principe de « la litispendance qui dit qu’on ne peut juger des faits qui ont été déjà jugés tout comme on ne peut pas poursuivre une même personne déjà jugée pour les mêmes faits ». Pour ce qui est de l’affaire dite de « l’Hôtel Paris Opéra » au cours de laquelle trois enfants de Wandifa Dramé ont été grièvement blessés, l’instruction a été ouverte par la justice française pour faire la lumière sur ce drame. Ce qui ôte, selon nos sources, toute possibilité aux juridictions sénégalaises d’hériter du dossier. Visiblement dépitée par tout le tintamarre orchestré autour de l’Affaire, une source proche du dossier se désole : « c’est une agitation inutile. Tout le monde fait fausse route dans cette affaire. Le plus grave, c’est que les avocats ne sont convenus sur rien. C’est comme si c’est uniquement l’argent qui intéresse certains ». Un autre avocat d’indiquer : « il faut revoir notre stratégie. Me Doudou Ndoye a raison de dire qu’il ne poursuivra pas dans ces conditions quelqu’un comme Dominique de Villepin qui est avocat comme nous. Pour le poursuivre, il faut passer par le bâtonnier. A la vérité, ceux qui savent que de Villepin est un avocat ne sont pas nombreux. On sait que c’est un homme politique, un homme de Lettres, mais pas un avocat. Si on avait fait une bonne réunion de coordination, on en aurait parlé et l’affaire serait réglée ». Nos multiples tentatives de joindre Me Doudou Ndoye n’ont pas abouti.
source las