Les propos récents du Président Abdoulaye WADE ont soulevé un immense tollé. Des voix, plus ou moins autorisées, se sont exprimées sur le vif. J’ai choisi, pour ma part, de pousser la réflexion et de ne pas céder à la pression ambiante, pour asseoir une opinion motivée par les valeurs profondes auxquelles je crois, sans parti pris ni tentation de vouloir justifier l’injustifiable. En raison de ma proximité avec le Président WADE, je lui devais la primeur de mon avis sur la question. Cela a été fait en temps et lieux, dans les formes que je juge les plus appropriées. Par ailleurs et, en raison de mes interventions médiatiques régulières sur les différents sujets de l’actualité politique et sociale de notre pays, je ne saurai non plus me défausser et fuir la responsabilité d’une prise de parole publique.
Seule la quête de la Vérité guide les développements qui vont suivre.
J’ai commencé par interroger ma Référence Suprême, mon Guide, ma Lumière : Le Saint Coran. Je lis et relis depuis quelques jours la Sourate 49, Al-Hujurat et j’ai retenu les versets suivants pour alimenter ma réflexion.
Verset 11 : ‘’ O vous qui avez cru ! Qu’un groupe ne se raille pas d’un autre groupe : ceux-ci sont peut-être meilleurs qu’eux. Et que des femmes ne se raillent pas d’autres femmes : celles-ci sont peut-être meilleures qu’elles. Ne vous dénigrez pas et ne vous lancez pas mutuellement des sobriquets (injurieux)…’’
Verset 12 : ‘’O vous qui avez cru ! Evitez de trop conjecturer (sur autrui) car une partie des conjectures est pêché. Et n’espionnez pas ; et ne médisez pas les uns des autres. L’un de vous aimerait-il manger la chair de son frère mort ? (Non !) Vous en auriez horreur. Et craignez Allah. Car Allah est Grand Accueillant au repentir, Très Miséricordieux.’’
Verset 13 : ‘’ O Hommes ! Nous vous avons créés d’un male et d’une femelle, et nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez. Le plus noble d’entre vous, auprès d’Allah, est le plus pieux. Allah est certes Omniscient et Grand Connaisseur.’’
Ces trois versets du Saint Coran règlent pour moi, dans la forme comme dans le fond, la polémique en cours. Mais au-delà, ces Paroles Saintes rappellent, à chacun d’entre nous, les repères qui doivent jalonner notre vie sociale commune. Chacun d’entre nous a une leçon à en tirer, et des comportements à changer, pour se conformer au Verbe Divin. Je ne crois pas, très sincèrement, que les lignes partisanes et politiciennes, claniques ou familiales, soient les lignes de fracture qui doivent, en ces circonstances, définir les approches et les prises de position. Nous devons, à mon sens, saisir la gravité de ce moment pour nous interroger en profondeur sur notre société, ses paradigmes fondateurs.
Interroger notre Histoire et expurger de nos mentalités les faussetés qu’elle charrie. Il me semblerait en effet simpliste, et de vague politique politicienne que de saisir cette occasion pour crucifier le Président Abdoulaye WADE, tout seul, à l’autel de l’hypocrisie et de la lâcheté collectives qui gangrènent la société sénégalaise. Allons plus loin !
Cela étant dit et dans l’urgence, il va falloir que des voix s’élèvent pour juguler les tentations extrémistes et conjurer la montée des périls. Restaurer le dialogue politique et social entre les principaux acteurs est une nécessité impérieuse pour toute personne douée de raison et qui prend en compte les intérêts supérieurs de notre nation. A cet égard, la tension entre Abdoulaye WADE et Macky SALL doit nous interpeller à plus d’un titre et convoquer des approches innovantes et, dans la mesure du possible, désintéressées. Disons-le clairement : il y’a un vrai problème entre l’ancien Président de la République Abdoulaye WADE et le Chef de l’Etat Macky SALL. Vouloir le nier serait inconséquent. Ne pas comprendre que cette tension est source de dangers pour notre pays serait irresponsable !
Retour au Saint Coran, Suraat 49, Verset 10: ’’les croyants ne sont que des frères. Etablissez la concorde entre vos frères, et craignez Allah, afin qu’il vous fasse Miséricorde.’’
Le Sénégal est un pays de croyants ou cohabitent harmonieusement, catholiques et musulmans, et plusieurs ethnies unies par une parenté a plaisanterie qui est le ciment le plus sûr de notre communauté. Le Sénégal est aussi un pays à majorité musulmane. A la lecture de ce verset, l’on est fondé à se demander si nous comprenons véritablement le sens de notre responsabilité individuelle et collective dans la gestion des conflits interpersonnels, familiaux et sociaux.
Depuis la dernière fois que le Président WADE, Ancien Président et Le Président de la République, Macky SALL se sont serrés la main après leur passation de service, leurs relations personnelles n’ont cessé de se dégrader et viennent d’atteindre un point tel que cela ne peut plus durer au regard des dégâts collatéraux énormes et imprévisibles qui peuvent en découler.
Depuis quelques temps le torrent de propos haineux qui jaillit de toutes parts n’annonce rien de bon. Il va falloir y mettre un terme. Et c’est alors que me revient en mémoire, une fable tirée de notre patrimoine culturel immatériel si riche en leçons de vie : C’est l’histoire de deux lézards qui s’affrontaient en courant dans tous les sens à l’intérieur d’une case en paille ou dormait un sexagénaire, le patriarche du village.
Observant la scène, le chien de garde se rendit auprès du coq pour lui dire :
- On devrait intervenir pour séparer ces deux lézards. Une bagarre, on sait quand cela commence, mais on ne sait jamais jusqu’où cela peut aller.
- Passe ton chemin répondit le coq, je n’ai rien à voir dans une bagarre entre deux lézards.
Puis le chien parla au mouton, ensuite au taureau et enfin au cheval. La même réponse lui fut servie :
- Passe ton chemin, nous n’avons rien à voir dans une bagarre entre deux lézards.
Et le chien répliquant à chaque fois:
- On devrait intervenir pour séparer ces deux lézards. Une bagarre on sait quand cela commence, mais on ne sait jamais jusqu’où cela peut aller.
Les deux lézards s’agitaient tant et si bien qu’ils firent choir un linge dans l’encensoir provoquant un incendie au cours duquel décéda le patriarche du village. Les voisins accoururent pour éteindre le feu et récupérer la dépouille mortelle. On égorgea le coq pour leur préparer un repas. Le lendemain on sacrifia le mouton pour le repas du jour des funérailles et, à la cérémonie qui rassembla plusieurs habitants des villages environnants, le bœuf fut sacrifié. Le cheval, qui avait servi de monture a l’envoyé qui transmettait l’information de village en village, était mort de fatigue et entendit a peine le chien murmurer : ‘’ Je vous l’avais dit, une bagarre on sait quand cela commence. On ne sait jamais jusqu’où cela peut aller.’’
La morale de cette fable c’est que nous ne devons plus assister en spectateurs, ni n’agir qu’en partisans, face à une querelle entre deux personnalités qui ont tant de personnes, plus ou moins bien intentionnées derrière elles… Comprenne qui pourra !
Je crois, très sincèrement, que l’intérêt supérieur de notre pays, la paix et la cohésion sociale de notre Nation exigent que des voix non partisanes s’élèvent et que des démarches soient entreprises pour sauver tout ce qui peut l’être et qu’enfin on passe à l’essentiel : la construction du Sénégal notre bien commun, son développement dans la paix et la sécurité.
En mon âme et conscience !
Amadou Tidiane WONE
Ancien Ministre
Ancien Ambassadeur
Directeur de Cabinet du Président WADE
woneamadoutidiane@gmail.com
Seule la quête de la Vérité guide les développements qui vont suivre.
J’ai commencé par interroger ma Référence Suprême, mon Guide, ma Lumière : Le Saint Coran. Je lis et relis depuis quelques jours la Sourate 49, Al-Hujurat et j’ai retenu les versets suivants pour alimenter ma réflexion.
Verset 11 : ‘’ O vous qui avez cru ! Qu’un groupe ne se raille pas d’un autre groupe : ceux-ci sont peut-être meilleurs qu’eux. Et que des femmes ne se raillent pas d’autres femmes : celles-ci sont peut-être meilleures qu’elles. Ne vous dénigrez pas et ne vous lancez pas mutuellement des sobriquets (injurieux)…’’
Verset 12 : ‘’O vous qui avez cru ! Evitez de trop conjecturer (sur autrui) car une partie des conjectures est pêché. Et n’espionnez pas ; et ne médisez pas les uns des autres. L’un de vous aimerait-il manger la chair de son frère mort ? (Non !) Vous en auriez horreur. Et craignez Allah. Car Allah est Grand Accueillant au repentir, Très Miséricordieux.’’
Verset 13 : ‘’ O Hommes ! Nous vous avons créés d’un male et d’une femelle, et nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez. Le plus noble d’entre vous, auprès d’Allah, est le plus pieux. Allah est certes Omniscient et Grand Connaisseur.’’
Ces trois versets du Saint Coran règlent pour moi, dans la forme comme dans le fond, la polémique en cours. Mais au-delà, ces Paroles Saintes rappellent, à chacun d’entre nous, les repères qui doivent jalonner notre vie sociale commune. Chacun d’entre nous a une leçon à en tirer, et des comportements à changer, pour se conformer au Verbe Divin. Je ne crois pas, très sincèrement, que les lignes partisanes et politiciennes, claniques ou familiales, soient les lignes de fracture qui doivent, en ces circonstances, définir les approches et les prises de position. Nous devons, à mon sens, saisir la gravité de ce moment pour nous interroger en profondeur sur notre société, ses paradigmes fondateurs.
Interroger notre Histoire et expurger de nos mentalités les faussetés qu’elle charrie. Il me semblerait en effet simpliste, et de vague politique politicienne que de saisir cette occasion pour crucifier le Président Abdoulaye WADE, tout seul, à l’autel de l’hypocrisie et de la lâcheté collectives qui gangrènent la société sénégalaise. Allons plus loin !
Cela étant dit et dans l’urgence, il va falloir que des voix s’élèvent pour juguler les tentations extrémistes et conjurer la montée des périls. Restaurer le dialogue politique et social entre les principaux acteurs est une nécessité impérieuse pour toute personne douée de raison et qui prend en compte les intérêts supérieurs de notre nation. A cet égard, la tension entre Abdoulaye WADE et Macky SALL doit nous interpeller à plus d’un titre et convoquer des approches innovantes et, dans la mesure du possible, désintéressées. Disons-le clairement : il y’a un vrai problème entre l’ancien Président de la République Abdoulaye WADE et le Chef de l’Etat Macky SALL. Vouloir le nier serait inconséquent. Ne pas comprendre que cette tension est source de dangers pour notre pays serait irresponsable !
Retour au Saint Coran, Suraat 49, Verset 10: ’’les croyants ne sont que des frères. Etablissez la concorde entre vos frères, et craignez Allah, afin qu’il vous fasse Miséricorde.’’
Le Sénégal est un pays de croyants ou cohabitent harmonieusement, catholiques et musulmans, et plusieurs ethnies unies par une parenté a plaisanterie qui est le ciment le plus sûr de notre communauté. Le Sénégal est aussi un pays à majorité musulmane. A la lecture de ce verset, l’on est fondé à se demander si nous comprenons véritablement le sens de notre responsabilité individuelle et collective dans la gestion des conflits interpersonnels, familiaux et sociaux.
Depuis la dernière fois que le Président WADE, Ancien Président et Le Président de la République, Macky SALL se sont serrés la main après leur passation de service, leurs relations personnelles n’ont cessé de se dégrader et viennent d’atteindre un point tel que cela ne peut plus durer au regard des dégâts collatéraux énormes et imprévisibles qui peuvent en découler.
Depuis quelques temps le torrent de propos haineux qui jaillit de toutes parts n’annonce rien de bon. Il va falloir y mettre un terme. Et c’est alors que me revient en mémoire, une fable tirée de notre patrimoine culturel immatériel si riche en leçons de vie : C’est l’histoire de deux lézards qui s’affrontaient en courant dans tous les sens à l’intérieur d’une case en paille ou dormait un sexagénaire, le patriarche du village.
Observant la scène, le chien de garde se rendit auprès du coq pour lui dire :
- On devrait intervenir pour séparer ces deux lézards. Une bagarre, on sait quand cela commence, mais on ne sait jamais jusqu’où cela peut aller.
- Passe ton chemin répondit le coq, je n’ai rien à voir dans une bagarre entre deux lézards.
Puis le chien parla au mouton, ensuite au taureau et enfin au cheval. La même réponse lui fut servie :
- Passe ton chemin, nous n’avons rien à voir dans une bagarre entre deux lézards.
Et le chien répliquant à chaque fois:
- On devrait intervenir pour séparer ces deux lézards. Une bagarre on sait quand cela commence, mais on ne sait jamais jusqu’où cela peut aller.
Les deux lézards s’agitaient tant et si bien qu’ils firent choir un linge dans l’encensoir provoquant un incendie au cours duquel décéda le patriarche du village. Les voisins accoururent pour éteindre le feu et récupérer la dépouille mortelle. On égorgea le coq pour leur préparer un repas. Le lendemain on sacrifia le mouton pour le repas du jour des funérailles et, à la cérémonie qui rassembla plusieurs habitants des villages environnants, le bœuf fut sacrifié. Le cheval, qui avait servi de monture a l’envoyé qui transmettait l’information de village en village, était mort de fatigue et entendit a peine le chien murmurer : ‘’ Je vous l’avais dit, une bagarre on sait quand cela commence. On ne sait jamais jusqu’où cela peut aller.’’
La morale de cette fable c’est que nous ne devons plus assister en spectateurs, ni n’agir qu’en partisans, face à une querelle entre deux personnalités qui ont tant de personnes, plus ou moins bien intentionnées derrière elles… Comprenne qui pourra !
Je crois, très sincèrement, que l’intérêt supérieur de notre pays, la paix et la cohésion sociale de notre Nation exigent que des voix non partisanes s’élèvent et que des démarches soient entreprises pour sauver tout ce qui peut l’être et qu’enfin on passe à l’essentiel : la construction du Sénégal notre bien commun, son développement dans la paix et la sécurité.
En mon âme et conscience !
Amadou Tidiane WONE
Ancien Ministre
Ancien Ambassadeur
Directeur de Cabinet du Président WADE
woneamadoutidiane@gmail.com