La saison avait commencé de la meilleure façon possible pour le Barça de Luis Enrique avec un titre acquis en Supercoupe d'Espagne face au FC Séville (5-0 en cumulé). Par la suite, l'optimisme s'est transformé en espoir permanent, car cette sensation existe toujours avec Messi dans son effectif. Cela n'a pas été suffisant. La Juventus de Turin s'est chargée d'éliminer le Barça en Ligue des champions, le Real Madrid a lui obtenu sontrente-troisième titre de champion d'Espagne avec une Liga qu'il attendait depuis cinq ans. Désormais, il ne reste plus que la finale de la Coupe du Roi, contre Alavés samedi. Cette rencontre constituera l'épilogue d'une saison qui a offerte des grandes émotions, de la remontada face au PSG à la victoire à la limite au Bernabeu. Cependant, il a manqué beaucoup de choses à Barcelone lors de l'ultime année de Luis Enrique.
Une régularité plus importante
L'exercice 2016-2017 des Blaugrana a paru similaire aux montagnes russes. Capable du meilleur comme du pire, le Barça a montré une grande fiabilité au niveau des résultats face aux grands d'Espagne. Ni le Real Madrid (1-1; 2-3), l'Atlético Madrid (1-1; 1-2), le FC Séville (1-2; 3-0), Bilbao (3-0, 0-1) ou le FC Valence (2-3; 4-2) ne sont parvenus à s'imposer contre les partenaires de Messi. Cependant, face à des équipes d'un potentiel clairement inférieur, la donne a été différente : Barcelone a perdu face à Alavès au Camp Nou (1-2), s'est incliné à l'extérieur sur la pelouse du Deportivo la Corogne (2-1) ou celle de Malaga (2-0), concédant également un nul face au Bétis Séville (1-1). "Ce championnat est celui de la continuité, donc celui qui finira par s'imposer aura été le plus constant tout au long de la saison. Et je pense que nous avons manqué de régularité", expliquait Sergio Roberto dans les colonnes d'El Pais avant la dernière journée de Liga. Le bilan de la saison lui donne raison.
Un effectif capable d'offrir une vraie valeur ajoutée, surtout au niveau du banc
L'avenir dira si Zinédine Zidane, de par sa gestion de l'effectif du Real Madrid, a amorcé une nouvelle dimension dans le coaching en général. Ce qui est certain c'est que Luis Enrique n'a pas eu la même qualité dans le registre. "C’est le meilleur effectif sur le papier, le plus complet, depuis que je suis au Barça. J’espère que l’on sera à la hauteur", avait annoncé le natif de Gijon aux médias avant le trophée Joan Gamper face à la Sampdoria de Gênes, en août dernier. Au moment de faire le bilan, cette phrase synthétise l'échec d'Enrique.
Parmi les nombreux transferts de l'été dernier, un seul a su s'imposer durablement : Samuel Umtiti, l'ancien joueur de l'OL. Après le départ de Daniel Alves à la Juve, Sergi Roberto s'est vu considéré comme une solution de secours en tant que latéral, bien plus encore après la blessure d'Aleix Vidal en février dernier. Sergio Busquets a souvent été aligné, faute de subalterne de qualité. Pris en grippe par une partie des fidèles du Camp Nou, André Gomes a affiché des lacunes criantes, que ce soit en 6 ou relayeur. Recruté pour offrir une alternative viable à la MSN, Alcacer n'a jamais été à la hauteur.
Un Iniesta frais
Avec 2.198 minutes disputées jusqu'ici, Andrés Iniesta présente la particularité d'avoir moins joué que son remplaçant, André Gomes (2 573). Garant du style de Barcelone, il a connu des blessures, peinant à avoir de la continuité dans ses performances. Cela a clairement été une année différente pour lui. Luis Enrique a pratiqué une gestion conservatrice avec lui, à l'instar de celle prodiguée à Xavi lors de sa dernière saison au Camp Nou. À 33 ans, son avenir pose question, alors qu'Iniesta n'a pas encore prolongé son contrat avec le Barça. Inutile de dire qu'avec un Iniesta en grande forme (physique et mentale), la donne aurait été bien différente pour l'ensemble de l'équipe, qui a vu son ADN se diluer au fil de la saison.
Un duo Suarez-Neymar au niveau
Lionel Messi a terminé meilleur buteur de la Liga, a presque toujours su assumer des responsabilités aux moments les plus importants, hormis lors du match retour contre le PSG, loin de ses standards. Il ne fait aucun doute qu'il a été le meilleur joueur du Barça cette saison. Le problème étant qu'à ses côtés, Luis Suarez et Neymar n'ont pas affiché la même régularité dans leurs performances. Le premier s'est notamment signalé par un déchet technique considérable dans le jeu, comme face au but avec par exemple son match face à Eibar dimanche.
Neymar a lui eu un protagonisme plus important dans le jeu du Barça, étant parfois bien plus sollicité que Messi par ses partenaires. Toutefois, à l'exception du match face au PSG au Camp Nou, il est compliqué de retenir un match qu'il a marqué de son empreinte. Parfois plus prompt à vouloir faire la différence individuellement plutôt que le bon choix. "C'est une bonne saison pour moi. Je pense même que j'ai réalisé ma meilleure saison depuis que je suis arrivé ici", expliquait le Brésilien dans les colonnes de France Football mi-mai. C'est vrai, mais sa marge de progression demeure encore très importante.