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Lundi 29 février, Donald Trump a posté sur les réseaux sociaux une citation, attribuée à Gandhi, qui dit: «D’abord ils vous ignorent, ensuite ils vous raillent, ensuite ils vous combattent et enfin, vous gagnez».
La semaine précédente, c’est Sarah Palin qui postait le même texte, avec une photo du candidat à la primaire républicaine, pour lui apporter son soutien.
Hillary Clinton a elle aussi rapporté cette phrase -décidément très populaire- mais il y a plusieurs années, en janvier 2004, lors d’une collecte de fonds.
On peut s’étonner de voir des candidats aux positions politiques très éloignées emprunter la même citation et se réclamer du leader du mouvement indépendantiste indien.
Cette formule est régulièrement utilisée pour dire tout et n’importe quoi. Cet été, elle avait été utilisée par le magazine américain Billionaire pour faire l’apologie de la très grande richesse … une valeur pourtant bien éloignée du combat du dirigeant politique, qui avait fait vœu de pauvreté.
Comme l’expliquent le Huffington Post ou le Christian Science Monitor, la citation viendrait probablement d’un discours de Nicholas Klein, syndicaliste et leader socialiste, datant de 1918.
Dans le compte-rendu de la convention des ouvriers du textile, pendant laquelle il a pris la parole, on peut lire l’extrait suivant:
«D’abord, ils vous ignorent. Ensuite, ils vous ridiculisent. Et ensuite, ils vous attaquent et veulent vous brûler. Et ensuite ils construisent des monuments en votre honneur. Et c’est ce qu’il va se passer avec l’union des ouvriers du textile d’Amérique.»
Par la suite, l’extrait a probablement été déformé et attribué par erreur à Gandhi.
Donald Trump pensait emprunter à Gandhi une formule bien sentie? Il a en réalité cité un syndicaliste socialiste.
En fait, les candidats à la présidentielle américaine ne sont pas les seuls à citer (à tort) cette pseudo-déclaration de Gandhi. Des dizaines de publications sur les réseaux la reprennent, y compris en français.
Plusieurs citations très connues, et relayées un peu partout, sont régulièrement attribuées par erreur à Gandhi. «Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde»? Ça sonne bien, mais ce n’est pas ce qu’il a dit.
Même chose pour «œil pour œil, et le monde sera aveugle» (qu’il faudrait plutôt attribuer à un politicien canadien) et «vis comme si tu devais mourir demain. Apprends comme si tu devais vivre toujours.», qui aurait été prononcé bien avant la naissance de Gandhi).
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