Le chef de l’Etat a réveillé les tensions un jour de Conseil des ministres en faisant adopter un projet de ticket Président/Vice-président que tous les candidats devraient respecter, sans compter un minimum de 25% des suffrages exprimés pour être élu. Une décision unilatérale mais surtout suspecte, que les plus avertis ont vite fait de démonter vice après vice. Les spécialistes constitutionnels en déduisent une bifurcation vers la route de la monarchisation au sommet. Wade est accusé de vouloir concrétiser son projet de dévolution du pouvoir au profit de son fils, Karim Wade. La société civile et l’opposition promettent de faire déchirer son ticket au président de la République.
La majorité jure que le projet va passer. La société civile et l’opposition défient le chef de l’Etat et «ses» députés. Le 22 juin, une réunion tenue à la salle Daniel Brottier par les leaders de l’opposition et de la société civile annonce les couleurs noires de fumée et rouges de sang du jeudi. Des véhicules de personnalités politiques proches du pouvoir, notamment de parlementaires sont calcinés, des mises en garde et menaces par texto pour casser du… député. Le ticket et les 25% doivent passer comme lettre à La poste. Malgré le refus de certains députés de la mouvance présidentielle.
La Place Soweto et l’Assemblée nationale sont envahies, ce jeudi 23 juin, par des Forces de l’ordre impuissantes devant la colère et la détermination des manifestants à faire plier Wade. Des chancelleries occidentales tentent de le raisonner. Rien n’y fait. Le feu, la fumée, le sang et les évacuations finiront par convaincre le Président qui annonce le retrait de son texte. Gorgui (le vieux) est mis groggy par son «erreur politique» et le coup de semonce populaire. Son régime est affaibli. Wade renvoie son ticket aux calendes grecques. La société civile et l’opposition ajoutent le 23 juin au calendrier politique historique. Qui donne le Mouvement du 23 juin (M23).
SYNDICAT CITOYEN
Le peuple a souvent été interdit de marcher contre certaines lois, qui devaient passer par voie référendaire comme la Loi Ezzan, le retour du Sénat, du Conseil économique et social, le passage du quinquennat au septennat… Le référendum a déménagé dans les grandes voies de Dakar et d’autres régions. Après que des marches sont interdites, réprimées ; parfois mortellement. Un ras-le-bol social accumulé à travers les coupures de courant, la cherté de la vie, la répression, l’injustice. Et, ce cloisonnement aux Allées du Jet d’eau ou encore la Place de l’Obélisque a fini par créer le sentiment d’une capitulation de l’opposition notamment.
Seulement, ce silence et cette inertie étaient une stratégie lentement préparée que le ticket a eu la grande surprise de réveiller. Une sorte de fabrication inconsciente d’un bouclier, anti-violation des lois constitutionnelles, anti-privation des besoins primaires comme l’électricité, anti musèlement. C’est surtout un véritable bulletin de vote anti-Wade tout court qui risque de peser dans la balance de la Présidentielle de février 2012, lourde de risques de sanction pour le candidat des Forces alliées (Fal2012). Une opposition moins formelle et moins organisée.
Les autres mouvements ou personnalités frustrés et indignés comme le Yamalé de Bara Tall qui crie à l’injustice et à l’inégalité, son nouvel allié Youssou Ndour, mis devant le fait accompli, qui chante son Fekke ma ci boolé, le Bës du niakk que souhaite vivement Serigne Mansour Sy Djamil, etc. Il en est ainsi que le test manqué de Wade ce 23 juin donc, n’est pas que l’expression de la seule et vicieuse procédure de l’instauration d’un ticket Président/Vice-président- qui a fait tiquer le «peuple de Soweto».
Le 23 juin, c’est la vie ou la mort brandie, chantée, parfois prônée, mais surtout exprimée à travers une défiance à l’autorité- aux autorités- à l’ingratitude d’une Chambre basse que le peuple croit devenue un hôtel de députés où le plat du chef doit être consommé sans modération. Quel qu’en soit le goût. Le peuple reprend son pouvoir et refuse d’avaler un ticket sorti d’un tiroir un jour de Conseil des ministres. Il a refusé de digérer une sauce à l’odeur de la monarchisation épicée de l’ingrédient des 25%.
lequotidien.sn
La majorité jure que le projet va passer. La société civile et l’opposition défient le chef de l’Etat et «ses» députés. Le 22 juin, une réunion tenue à la salle Daniel Brottier par les leaders de l’opposition et de la société civile annonce les couleurs noires de fumée et rouges de sang du jeudi. Des véhicules de personnalités politiques proches du pouvoir, notamment de parlementaires sont calcinés, des mises en garde et menaces par texto pour casser du… député. Le ticket et les 25% doivent passer comme lettre à La poste. Malgré le refus de certains députés de la mouvance présidentielle.
La Place Soweto et l’Assemblée nationale sont envahies, ce jeudi 23 juin, par des Forces de l’ordre impuissantes devant la colère et la détermination des manifestants à faire plier Wade. Des chancelleries occidentales tentent de le raisonner. Rien n’y fait. Le feu, la fumée, le sang et les évacuations finiront par convaincre le Président qui annonce le retrait de son texte. Gorgui (le vieux) est mis groggy par son «erreur politique» et le coup de semonce populaire. Son régime est affaibli. Wade renvoie son ticket aux calendes grecques. La société civile et l’opposition ajoutent le 23 juin au calendrier politique historique. Qui donne le Mouvement du 23 juin (M23).
SYNDICAT CITOYEN
Le peuple a souvent été interdit de marcher contre certaines lois, qui devaient passer par voie référendaire comme la Loi Ezzan, le retour du Sénat, du Conseil économique et social, le passage du quinquennat au septennat… Le référendum a déménagé dans les grandes voies de Dakar et d’autres régions. Après que des marches sont interdites, réprimées ; parfois mortellement. Un ras-le-bol social accumulé à travers les coupures de courant, la cherté de la vie, la répression, l’injustice. Et, ce cloisonnement aux Allées du Jet d’eau ou encore la Place de l’Obélisque a fini par créer le sentiment d’une capitulation de l’opposition notamment.
Seulement, ce silence et cette inertie étaient une stratégie lentement préparée que le ticket a eu la grande surprise de réveiller. Une sorte de fabrication inconsciente d’un bouclier, anti-violation des lois constitutionnelles, anti-privation des besoins primaires comme l’électricité, anti musèlement. C’est surtout un véritable bulletin de vote anti-Wade tout court qui risque de peser dans la balance de la Présidentielle de février 2012, lourde de risques de sanction pour le candidat des Forces alliées (Fal2012). Une opposition moins formelle et moins organisée.
Les autres mouvements ou personnalités frustrés et indignés comme le Yamalé de Bara Tall qui crie à l’injustice et à l’inégalité, son nouvel allié Youssou Ndour, mis devant le fait accompli, qui chante son Fekke ma ci boolé, le Bës du niakk que souhaite vivement Serigne Mansour Sy Djamil, etc. Il en est ainsi que le test manqué de Wade ce 23 juin donc, n’est pas que l’expression de la seule et vicieuse procédure de l’instauration d’un ticket Président/Vice-président- qui a fait tiquer le «peuple de Soweto».
Le 23 juin, c’est la vie ou la mort brandie, chantée, parfois prônée, mais surtout exprimée à travers une défiance à l’autorité- aux autorités- à l’ingratitude d’une Chambre basse que le peuple croit devenue un hôtel de députés où le plat du chef doit être consommé sans modération. Quel qu’en soit le goût. Le peuple reprend son pouvoir et refuse d’avaler un ticket sorti d’un tiroir un jour de Conseil des ministres. Il a refusé de digérer une sauce à l’odeur de la monarchisation épicée de l’ingrédient des 25%.
lequotidien.sn