Le samedi 19 mai, Barack Obama devra choisir: rencontrer François Hollande en marge du sommet du G8 à Camp David (Maryland), ou assister au mariage de Christine Quinn à New York. Pressentie comme future maire de la ville en novembre 2013, la porte-parole du conseil municipal de New York depuis 2006 a officiellement invité le président des États-Unis à la célébration de son union avec une autre femme, l'avocate Kim Catullo, dans le quartier huppé de Meatpacking District.
Cette Américano-Irlandaise de 45 ans au caractère bien trempé ne tarit pas d'éloges sur la position du locataire de la Maison-Blanche en faveur du mariage gay. «Lorsque nous regarderons en arrière, a-t-elle déclaré mercredi, nous verrons ce moment comme un moment charnière dans le combat pour l'égalité des droits aux États-Unis. Et je ne dis pas cela parce que je me marie samedi de la semaine prochaine! Ce jour-là, nous remonterons l'allée centrale non seulement avec nos pères (…) mais aussi avec le président des États-Unis à nos côtés.»
Vingt ans à la mairie
Si Barack Obama ne peut pas honorer cette invitation, il y a fort à parier qu'il retrouvera bientôt Christine Quinn sur son chemin. Après deux décennies à la mairie de New York, où elle dirige le projet «antiviolence» de l'ancien maire Rudy Giuliani, cette farouche militante pour les droits de la communauté lesbienne et homosexuelle a vécu comme une apothéose l'instauration du mariage «de même sexe» dans l'État de New York en juillet 2011. Un tremplin parfait pour son prochain objectif, le siège du maire de New York, bien qu'elle ne soit pas encore sortie du bois.
Sans attendre l'annonce de sa candidature, les sondages lui donnent 32 % d'intentions de vote, loin devant ses rivaux. Seul parmi les républicains, le commissaire de police Ray Kelly hésite encore à s'engager, très en retard dans les sondages face à Quinn, qui a déjà collecté 5 millions de dollars de contributions.
Car Christine Quinn a un atout de taille dans sa manche. Toute démocrate qu'elle soit, une longue amitié l'unit au maire républicain Michael Bloomberg, qui figurera en tête de liste de ses 300 invités le 19 mai. En 2008, elle a fait campagne pour que le maire élu en 2001, puis réélu en 2005, puisse exercer un troisième mandat, et a dû subir l'opprobre d'un petit groupe de détracteurs, outrés par ce qu'ils appellent ses «trahisons» et ses «renoncements».
Christine Quinn, qui explique avoir changé d'avis car le maintien de Bloomberg à l'hôtel de ville s'imposait «en temps de crise économique», rappelle qu'elle a néanmoins croisé le fer avec celui-ci en de maintes occasions. Notamment lorsqu'il s'oppose avec véhémence au Living Wage Act, une loi en cours d'examen qui obligerait les entreprises bénéficiant de subventions locales à payer un salaire minimum de 11,50 dollars brut à leurs employés.
La défense de Bloomberg
Cela n'a pas empêché l'impétueuse quadra de déserter un rassemblement public, après que quelqu'un dans la foule eut fustigé le «pharaon Bloomberg». «La démocratie donne à chacun le droit d'exprimer son opinion, mais je ne participerai pas à une entreprise de diffamation», a-t-elle maugréé avant de s'éclipser sous les lazzis.
Ce geste impulsif, jugé «d'une élégance rare» par les médias new-yorkais, pourrait lui coûter cher, mais il peut également se lire comme un acte d'allégeance envers le maire actuel, toujours apprécié des New-Yorkais. Au point d'aider à faire élire la première femme et homosexuelle maire de New York en 2013?
Par Maurin Picard
Cette Américano-Irlandaise de 45 ans au caractère bien trempé ne tarit pas d'éloges sur la position du locataire de la Maison-Blanche en faveur du mariage gay. «Lorsque nous regarderons en arrière, a-t-elle déclaré mercredi, nous verrons ce moment comme un moment charnière dans le combat pour l'égalité des droits aux États-Unis. Et je ne dis pas cela parce que je me marie samedi de la semaine prochaine! Ce jour-là, nous remonterons l'allée centrale non seulement avec nos pères (…) mais aussi avec le président des États-Unis à nos côtés.»
Vingt ans à la mairie
Si Barack Obama ne peut pas honorer cette invitation, il y a fort à parier qu'il retrouvera bientôt Christine Quinn sur son chemin. Après deux décennies à la mairie de New York, où elle dirige le projet «antiviolence» de l'ancien maire Rudy Giuliani, cette farouche militante pour les droits de la communauté lesbienne et homosexuelle a vécu comme une apothéose l'instauration du mariage «de même sexe» dans l'État de New York en juillet 2011. Un tremplin parfait pour son prochain objectif, le siège du maire de New York, bien qu'elle ne soit pas encore sortie du bois.
Sans attendre l'annonce de sa candidature, les sondages lui donnent 32 % d'intentions de vote, loin devant ses rivaux. Seul parmi les républicains, le commissaire de police Ray Kelly hésite encore à s'engager, très en retard dans les sondages face à Quinn, qui a déjà collecté 5 millions de dollars de contributions.
Car Christine Quinn a un atout de taille dans sa manche. Toute démocrate qu'elle soit, une longue amitié l'unit au maire républicain Michael Bloomberg, qui figurera en tête de liste de ses 300 invités le 19 mai. En 2008, elle a fait campagne pour que le maire élu en 2001, puis réélu en 2005, puisse exercer un troisième mandat, et a dû subir l'opprobre d'un petit groupe de détracteurs, outrés par ce qu'ils appellent ses «trahisons» et ses «renoncements».
Christine Quinn, qui explique avoir changé d'avis car le maintien de Bloomberg à l'hôtel de ville s'imposait «en temps de crise économique», rappelle qu'elle a néanmoins croisé le fer avec celui-ci en de maintes occasions. Notamment lorsqu'il s'oppose avec véhémence au Living Wage Act, une loi en cours d'examen qui obligerait les entreprises bénéficiant de subventions locales à payer un salaire minimum de 11,50 dollars brut à leurs employés.
La défense de Bloomberg
Cela n'a pas empêché l'impétueuse quadra de déserter un rassemblement public, après que quelqu'un dans la foule eut fustigé le «pharaon Bloomberg». «La démocratie donne à chacun le droit d'exprimer son opinion, mais je ne participerai pas à une entreprise de diffamation», a-t-elle maugréé avant de s'éclipser sous les lazzis.
Ce geste impulsif, jugé «d'une élégance rare» par les médias new-yorkais, pourrait lui coûter cher, mais il peut également se lire comme un acte d'allégeance envers le maire actuel, toujours apprécié des New-Yorkais. Au point d'aider à faire élire la première femme et homosexuelle maire de New York en 2013?
Par Maurin Picard