Lorsque, le 17 janvier 1899, naissait, à Chicago, Alphonso Capone, une forte communauté italienne vivait déjà aux Usa en marge de la société américaine, avec ses lois et ses codes importés de Calabre, de Sicile, cherchant par tous les moyens à imposer une culture purement italienne : le mépris des lois de la République. Pas simplement de celles américaines, mais de toutes celles qui les obligeaient à se soumettre à un pouvoir central qui échapperait à leur contrôle. Pour amener les siens à soumettre à lui, à voir en lui le sauveur et le protecteur des faibles, Al-Capone avait commandité de nombreux meurtres, envoyé ses caudataires racketter des commerçants, ordonné à ses sujets d’inonder le marché en drogue de tout genre pour ensuite se présenter aux populations en homme providentiel, seul apte à régler tous les problèmes. Sous quelques angles que l’on puisse analyser son personnage, le parcours, peu honorable de cet homme du siècle dernier, ressemble bien à celui de Wade le père. Et si ce n’est que tout le monde reconnait en Karim un bon à rien, un vulgaire prétentieux, expert financier à deux sous, on pourrait tenter de croire que le «gamin» a curieusement bien retenu la leçon que son père s’est fait sienne: la fin justifie les moyens.
La théâtralité voyante de la prétendue défénestration de Samuel Sarr -qui curieusement trouve encore des journalistes pour le défendre- et son remplacement par le fils du père, au ministère de l’Energie, devait répondre à un hédonisme immédiat exprimé par le peuple et qui consiste à vouloir disposer de l’énergie ici et maintenant. Le règlement de ce désir devait, selon les calculs des conseillers de Karim, de son père et de son entourage, produire le même effet que l’arrivée d’Alphonso Capone dans la vie de ses concitoyens: redonner l’espoir à ces gens qu’ils ont eux mêmes terrorisés, spoliés et piétinés. Mais Karim n’a ni l’intelligence d’Al Capone ni son sens de l’honneur; parce même les mafiosi ont un code de l’honneur. Contrairement à ce qui a été dit dans la presse, Samuel n’a jamais été ce malfaiteur isolé –ou ce brave solitaire victime de la vengeance de Karim comme l’a laissé croire une certaine presse- qui a fait de l’Energie ce qu’il a voulu. Tout ce qu’il a fait dans ce secteur il l’a fait avec la bénédiction et sous la surveillance des Wade père et fils. Samuel ne disait-il pas tout le temps et sans jamais avoir été démenti ni par Wade ni par son entourage: «c’est la vision du chef de l’Etat que nous mettons en forme»?
C’est pour cette diabolique «vision» d’un vieillard pris en otage par son entourage qu’ils ont comploté contre Madické Niang, alors ministre de l’Energie, en lui rappelant ses origines de «Guéweul», griot, traité Macky Sall de «Diaam», esclave, sous son propre toit, les ont humiliés avant de les virer du gouvernement. Aujourd’hui, face aux mouvements contestataires –à ne pas confondre à ces groupements pour la protection d’intérêts personnels érigés un peu partout pour mieux négocier avec le régime Wade- qui ne cessent de dire non au projet de dévotion monarchique, désormais en phase terminale, le palais veut faire gober autre chose au peuple : lui faire croire que ces coupures de courant, qu’ils avaient volontairement créées pour s’enrichir, ne seront bientôt qu’un mauvais souvenir. Venue d’autres personnes cette promesse aurait fait sauter le peuple au plafond. Mais, certes je suis jeune, mais je ne crois que le Sénégal ait connu de menteurs aussi patentés qu’Abdoulaye Wade et sa suite. Heureusement pour nous que ce maladroit Karim est toujours là pour scier la branche sur laquelle sa mère essaie par tous les moyens de lui faire asseoir. En déclarant que les coupures de courant ne finiront qu’en 2014, il avoue au peuple toute la gravité d’une situation que je n’ai cessé de dénoncer et qu’ils s’entêtaient de prétendre excellente. Aujourd’hui il fait jour, les masques sont enfin tombés et voila le pauvre Karim nous demander d’élire son père pour espérer avoir de l’électricité en 2014. Avec cet aveu, il s’attend à ce que le petit peuple lui exprime son bonheur fou non d’avoir le simple privilège de voir le fils du père s’occuper de son principal casse-tête, mais celui de savoir que le financier le plus nul du Sénégal –encore qu’il est gambien- va débarrasser le plancher du quatrième étage du building administratif.
Les petits gourous de Karim lui ont certainement fait croire qu’il peut compter sur l’une des caractéristiques qui sont propres à l’opinion –à savoir sa versatilité- pour renverser la tendance et le faire aimer par ce peuple que lui, son père et son entourage n’ont de cesse tenté d’assujettir pereinde ac cadaver. Car ce sentiment attendu devait servir de marchepied au super ministre sur sa route vers le sommet. Le peuple ébaudi devait sortir dans la rue et remercier «le meilleur des enfants que le Sénégal ait jamais eus» d’avoir eu la tête du désormais ex-ministre de l’énergie. Samuel a été l’homme le plus maudit du Sénégal, Karim devait être sinon le plus aimé, celui à qui les Sénégalais seront éternellement reconnaissants d’avoir pansé la plus grosse et la plus puante des plaies de l’alternance: l’énergie. Mais à Karim rien n’a jamais rien réussi ; même pas à ressembler à Al Capone.
Babacar Touré
Journaliste écrivain
kimikikiko@yahoo.fr
La théâtralité voyante de la prétendue défénestration de Samuel Sarr -qui curieusement trouve encore des journalistes pour le défendre- et son remplacement par le fils du père, au ministère de l’Energie, devait répondre à un hédonisme immédiat exprimé par le peuple et qui consiste à vouloir disposer de l’énergie ici et maintenant. Le règlement de ce désir devait, selon les calculs des conseillers de Karim, de son père et de son entourage, produire le même effet que l’arrivée d’Alphonso Capone dans la vie de ses concitoyens: redonner l’espoir à ces gens qu’ils ont eux mêmes terrorisés, spoliés et piétinés. Mais Karim n’a ni l’intelligence d’Al Capone ni son sens de l’honneur; parce même les mafiosi ont un code de l’honneur. Contrairement à ce qui a été dit dans la presse, Samuel n’a jamais été ce malfaiteur isolé –ou ce brave solitaire victime de la vengeance de Karim comme l’a laissé croire une certaine presse- qui a fait de l’Energie ce qu’il a voulu. Tout ce qu’il a fait dans ce secteur il l’a fait avec la bénédiction et sous la surveillance des Wade père et fils. Samuel ne disait-il pas tout le temps et sans jamais avoir été démenti ni par Wade ni par son entourage: «c’est la vision du chef de l’Etat que nous mettons en forme»?
C’est pour cette diabolique «vision» d’un vieillard pris en otage par son entourage qu’ils ont comploté contre Madické Niang, alors ministre de l’Energie, en lui rappelant ses origines de «Guéweul», griot, traité Macky Sall de «Diaam», esclave, sous son propre toit, les ont humiliés avant de les virer du gouvernement. Aujourd’hui, face aux mouvements contestataires –à ne pas confondre à ces groupements pour la protection d’intérêts personnels érigés un peu partout pour mieux négocier avec le régime Wade- qui ne cessent de dire non au projet de dévotion monarchique, désormais en phase terminale, le palais veut faire gober autre chose au peuple : lui faire croire que ces coupures de courant, qu’ils avaient volontairement créées pour s’enrichir, ne seront bientôt qu’un mauvais souvenir. Venue d’autres personnes cette promesse aurait fait sauter le peuple au plafond. Mais, certes je suis jeune, mais je ne crois que le Sénégal ait connu de menteurs aussi patentés qu’Abdoulaye Wade et sa suite. Heureusement pour nous que ce maladroit Karim est toujours là pour scier la branche sur laquelle sa mère essaie par tous les moyens de lui faire asseoir. En déclarant que les coupures de courant ne finiront qu’en 2014, il avoue au peuple toute la gravité d’une situation que je n’ai cessé de dénoncer et qu’ils s’entêtaient de prétendre excellente. Aujourd’hui il fait jour, les masques sont enfin tombés et voila le pauvre Karim nous demander d’élire son père pour espérer avoir de l’électricité en 2014. Avec cet aveu, il s’attend à ce que le petit peuple lui exprime son bonheur fou non d’avoir le simple privilège de voir le fils du père s’occuper de son principal casse-tête, mais celui de savoir que le financier le plus nul du Sénégal –encore qu’il est gambien- va débarrasser le plancher du quatrième étage du building administratif.
Les petits gourous de Karim lui ont certainement fait croire qu’il peut compter sur l’une des caractéristiques qui sont propres à l’opinion –à savoir sa versatilité- pour renverser la tendance et le faire aimer par ce peuple que lui, son père et son entourage n’ont de cesse tenté d’assujettir pereinde ac cadaver. Car ce sentiment attendu devait servir de marchepied au super ministre sur sa route vers le sommet. Le peuple ébaudi devait sortir dans la rue et remercier «le meilleur des enfants que le Sénégal ait jamais eus» d’avoir eu la tête du désormais ex-ministre de l’énergie. Samuel a été l’homme le plus maudit du Sénégal, Karim devait être sinon le plus aimé, celui à qui les Sénégalais seront éternellement reconnaissants d’avoir pansé la plus grosse et la plus puante des plaies de l’alternance: l’énergie. Mais à Karim rien n’a jamais rien réussi ; même pas à ressembler à Al Capone.
Babacar Touré
Journaliste écrivain
kimikikiko@yahoo.fr