« J’ai été révolté depuis 4 ans car on ne voit pas beaucoup les artistes africains sur le continent. Je suis venu pour corriger cela », a-t-il témoigné hier vendredi à Ivotel au Plateau tout en expliquant la « grande place » désormais accordée aux organisateurs de spectacles africains qui - confie Baaba Maal - font preuve de professionnalisme. C’est aussi amener le show-biz à un niveau de « pertinence » et permettre à la culture africaine « d’avoir sa place ». En provenance de Londres, Baaba Maal le porte-flambeau de la musique « pular » ou peulh, est sur les bords de la lagune Ebrié au terme de deux mois de tournée. Sur la scène du Parc des Sports aujourd’hui, au nombre des titres à exécuter, avec l’orchestre Daande Lenol – la voix du peuple, l’artiste annonce une revisite de « tous [ses] les titres » à faire tenir le public – d’Abidjan – « jusqu’au matin ». Pour marquer sa diversité, son orchestre est un composé de deux groupes incluant l’acoustique de sa musique et le côté moderne. Avec une identité musicale qu’il (a) finit – avec le temps – par accepter sous le vocable « World music » ou musique du monde « sans qu’une autre musique vienne perturber [ma] sa musique », Baaba Maal s’est nourri d’une inspiration tirée dans le background culturel – du Sénégal – d’où il a côtoyé tous les instruments de l’Afrique de l’ouest. Ainsi sa carrière, souligne l’artiste, est au départ « un projet » pour revendiquer la culture « pular ». Projet qui l’amène à « voyager comme tout nomade à l’étranger ». Avec vingt-cinq ans d’expérience sur la scène, Baaba Maal qui accorde une grande importance à l’éducation et au développement en Afrique est, sans oublier un Ambassadeur du programme des Nations Unies pour le développement. C’est donc valorisant « l’importance de la communication sur le continent » qu’il nomme son dernier album « Télévision », produit par Island Record de Chris Blackwell. De l’impact positif du tube cathodique, il faut savoir que c’est un «instrument qui peut être fascinant pour la lutte contre la pauvreté». L’album qui, souligne-t-il, est une écriture de plusieurs titres « s’ouvre sur beaucoup de langues et s’adresse aux médias ». Pour véhiculer tout ce projet, une fondation avec pour vecteur l’éducation, la culture et le développement, porte son nom sans oublier le Festival les Blues du fleuve, premier festival itinérant de l’Afrique qui vise, a précisé Omar Wade l’adjoint au manager, à raffermir les liens et offre un cadre de développement et de paix. Avec la venue réussie de Baaba Maal à Abidjan, la structure de production Diamano conduite par Lamine Sow décroche un gros bonnet de la musique. Un challenge désormais à relever.
Koné Saydoo Abidjan.net
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