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Conseil des ministres à Saint-Louis : Les dossiers chauds qui attendent Macky

Rédigé par leral.net le Mercredi 6 Juin 2012 à 18:04 | | 0 commentaire(s)|

Attentes et espoir sont les deux sentiments qui habitent les populations de Saint-Louis depuis l’annonce de la décentralisation du Conseil des ministres. Région à potentialités énormes, Saint-Louis note des insuffisances dans tous les secteurs d’activités. Elle cohabite avec les sempiternelles questions des licences de pêche, des inondations, de l’assainissement, de la dégradation du tourisme… En somme, tous les ministères sont interpellés. Ces sollicitations attendent solutions au cours du Conseil des ministres qui se tiendra, ce jeudi, à la salle de conférence du Conseil régional.


Conseil des ministres à Saint-Louis : Les dossiers chauds qui attendent Macky
(Correspondance) - Macky Sall ne devra pas s’attendre à être accueilli à Saint-Louis comme un touriste. Les populations de la capitale du Nord ont des doléances sérieuses à lui exposer. En effet, les attentes font légions. Région à vocation agricole, regorgeant d’énormes potentialités, Saint-Louis peine à remplir son rôle dans ce domaine. La chaîne est loin d’être performante à cause de nombreux dysfonctionnements notés çà et là. Une meilleure valorisation des produits agricoles et maraîchers est toujours souhaitée par les acteurs de la filière. Après la production, le stockage et la transformation posent problème du fait de la non opérationnalité de l’agropole de Mpal dont les travaux de construction sont achevés depuis 2002. Cet ouvrage, unique en Afrique de l’Ouest, a été réalisé pour un coût de plus de 15 milliards de francs grâce à la coopération espagnole. Prévu pour servir de stockage et de transformation des produits maraîchers et de la viande, l’ouvrage ne fait toujours pas le bonheur des acteurs. Sa mise en service est attendue depuis… une décennie.

Ville côtière, Saint-Louis se nourrit, en majorité de la pêche. Ce secteur reste, néanmoins, plombé par les nombreuses tracasseries qui freinent l’épanouissement de ses acteurs. «La pêche est malade», indique Moustapha Dieng, secrétaire général du Syndicat national autonome des pêcheurs du Sénégal. «Et le Conseil des ministres se tient au chevet d’un secteur moribond», croit-il. Les complaintes de la filière pêche sont nombreuses. Elles vont de l’insuffisance des licences de pêche octroyées par la Mauritanie à l’arraisonnement des pirogues et à la confiscation des matériels, en passant par les innombrables exigences de Nouakchott.

Plus d’ordre dans le secteur et le renforcement de toute la filière sont attendus par les acteurs de la part du gouvernement.Autre dossier important, la brèche qui n’a pas fini de faire des victimes. Avec son banc de sable mouvant, elle fait souvent parler d’elle. Et nombreux sont les pêcheurs qui y ont laissé leur vie. Les populations nourrissent l’espoir de la voir rétrécie et balisée. De trois mètres à ses débuts, ce canal de délestage mesure maintenant plus de 2000 mètres à cause de l’érosion marine. «Notre souhait est de la voir balisée pour devenir une véritable embouchure et permettre la navigabilité du fleuve», ajoute Moustapha Dieng. Ainsi, espère-t-il, le Conseil ministériel saura déclencher un train de solutions.

Les inondations restent également un casse-tête pour les populations. On n’en parle que quand le ciel ouvre ses vannes. Rares sont les quartiers que les eaux de pluies stagnantes épargnent. Et pour la quasi-totalité de la ville de Saint-Louis, la saison des pluies rime avec barbotage. Ou encore, recrudescence des maladies liées à l’eau. «La question des inondations devrait être un des thèmes prioritaires du Conseil des ministres», pense Aliou Ndiaye. Pour ce citoyen, des actions préventives devraient être prises pour lutter contre l’envahissement des quartiers par les eaux de pluie et les eaux usées. Il en est de même pour l’avancée de la mer, principalement l’endiguement de la langue de Barbarie qui est de plus en plus assaillie par l’Océan Atlantique.

L’emploi des jeunes, une priorité

L’intensification de l’élevage, la lutte contre l’envahissement des plantes aquatiques proliférant sur le fleuve et la remontée de la langue salée sur les terres de culture, la réduction de la pauvreté, l’assainissement sont, aussi des chantiers sur lesquels les populations attendent une réaction favorable du gouvernement qui porte tous leurs espoirs. La création d’opportunités d’emplois pour les dizaines de milliers de jeunes en chômage est aussi une préoccupation des populations de la vieille cité. Cette question de l’emploi des jeunes est, selon Gora Gaye, une priorité. Pour le secrétaire général de la chambre des métiers de Saint-Louis, beaucoup d’actions qui ont été entamées sont restées sans suite. Parlant du tourisme, le secrétaire général de la chambre des métiers a indiqué que nombre de sites touristiques deviennent de moins en moins attrayants. Et pour corroborer les dires, M. Gaye donne l’exemple du village artisanal qui, vétuste et délabré, n’attire plus personne. Rayé du circuit touristique de la région, sa réhabilitation est un impératif vital. Dans le domaine de l’environnement, Saint-Louis a un équilibre très fragile. Les populations s’attendent à une restauration des sites et abris pour les animaux et oiseaux migrateurs.


Aïda Coumba DIOP
Source Walfadjri