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Contre le remplacement des régions médicales par des directions de Santé : Mballo Dia Thiam va saisir la Cour suprême pour annuler les mesures

L’érection des régions médicales en directions régionales de Santé, avec la nomination de médecins-chefs de région à leur tête, risque de provoquer des perturbations dans le secteur de la santé. Le Sutsas (Syndicat unique des travailleurs de la Santé et de l’Action sociale), qui dénonce cette mesure, entend saisir la Cour suprême pour l'annulation de cette “médicalisation totale” des instances de la Santé et de l’Action sociale.


Rédigé par leral.net le Mercredi 19 Juillet 2023 à 10:54 | | 0 commentaire(s)|

Les régions médicales sont érigées en directions régionales de la santé et les anciens médecins-chefs de régions restent à leurs postes, mais avec le titre de directeurs. Ce pour leur assurer une autonomie et pour une amélioration du fonctionnement du système de santé, avec une gestion locale des ressources humaines, des budgets décentralisés et plus de « link » avec les collectivités locales. Et surtout, pour mieux organiser l’offre de soins et d’hospitalisation au niveau régional.

Un changement qui n’est pourtant pas du goût du secrétaire général du Syndicat unique des travailleurs de la Santé et de l’Action sociale. Il fait plutôt voir rouge M. Mballo Dia Thiam, qui parle de « charcutage et de prise d’otage de la santé et de l’action sociale pour et par la corporation des médecins ».

En vrai va-t-en guerre, le leader syndical accuse le ministre de la Santé, Dr. Marie Khémesse Ngom Ndiaye, d’avoir orchestré cette répartition en plusieurs tranches des régions médicales, en directions régionales de santé et de l’action sociale.

“Le ministre de la Santé et de l’Action sociale (Ndlr, Dr. Marie Khémess Ngom Ndiaye), médecin de son état, a fait procéder à une médicalisation totale de la politique de santé, à travers notamment, le charcutage des directions régionales de la santé et de l’action sociale en directions régionales de la santé, par la nomination des médecins-chefs de région à leur tête, tout en saucissonnant la direction régionale de la Santé et de l’Action sociale en deux entités distinctes? à savoir une direction de la Santé, en reconfirmant les mêmes locataires d’une part, et d’autre part, une direction régionale de l’Action sociale.

"Ainsi, en un tournemain, le décret 2020-936, qui consacrait l’érection des Dras, a vu ces propositions de modification mises en exécution en seulement quelques heures. Pour qui ? Et pourquoi ?

Les directions régionales de la Santé et de l’Action sociale, tout ça, et par la corporation des médecins. Cela ne se justifie pas. Certes, le Sutsas a toujours soutenu les intérêts des médecins qui, malheureusement, ont presque capitalisé à eux seuls, tous les gains des professionnels du système de santé, en termes de gestion des carrières et des rémunérations
”, a-t-il martelé.

D’après M. Thiam, ce nouveau découpage ne fait que renforcer la logique de la “médicalisation totale” des instances de la santé et de l’action sociale.

Les directions du ministère sont médicalisées, les directions des hôpitaux sont médicalisées, les plus hautes instances de l’action sociale sont médicalisées. Maintenant, c’est au tour des instances régionales chargées de mettre en œuvre une vision inclusive du PSE, dans des territoires viables d’être médicalisées”, s’est-il indigné.

Il parle d’un “charcutage” et d’une "prise d’otage” de la direction de la Santé et de l’Action sociale”. Pour le secrétaire général du Sutsas, ce nouveau projet n’est qu’une “déviation” du projet de territorialisation des politiques publiques de santé.

Il plaide pour une révision des mesures « injustes et précipitées », qui viennent d’être prises. “Nous appelons à la révision de ces mesures injustes et précipitées. Nous consulterons tous les acteurs et les parties prenantes de cette affaire, pour déterminer la conduite à tenir. Nous n’excluons pas de déterrer la hache de guerre et de saisir la Cour suprême dans les meilleurs délais, aux fins de l’annulation de cette forfaiture”, indique Mballo Dia Thiam.







Le Témoin