Au sortir des élections locales de mars 2009 avec la victoire éclatante de l’opposition alliée
avec la société civile qui avaient pris la majorité des collectivités locales, j’avais invité
BENNO à se réunir autour de l’essentiel à travers un article « BENNO, ne jetez surtout pas le
manche après la cognée ! » Suite aux atermoiements, tergiversations sur la candidature
unique, le gouvernement de transition, le régime parlementaire, j’avais à nouveau tiré sur la
sonnette d’alarme à travers une deuxième contribution : « BENNO, arrêtez de chanter plus
fort que la musique sinon ! » Face à la persistance de la majorité des leaders d’imposer la
candidature unique, je dus me résigner au silence. Cette attitude était surtout dictée par les
discours publics à l’époque de certains leaders et responsables de BENNO, membres des
Assisses à travers la presse, qui affichaient une fixation, voire une obsession maladive, très
violente des fois sur la question de la candidature unique, pour faire croire à bon nombre de
sénégalais que le choix d’un candidat unique de l’opposition est la seule alternative pour
vaincre le candidat du pouvoir pour les élections présidentielles de 2012. Ces discours à force
d’insistance avaient fini d’installer chez beaucoup de sénégalais sceptiques, que la question
de la candidature unique est, sinon la raison d’être, du moins la finalité de ces Assises, voire
même l’unique voie pour l’opposition réunie autour de BENNO de remporter les prochaines
élections de 2012. Ma décision de rompre le silence aujourd’hui n’est ni un prétexte de
proclamer un triomphalisme vaniteux, de mauvais aloi, encore moins une autoglorification
béate. A voir l’ambiance très tendue de ces derniers jours pour le choix du candidat unique
ou de l’unité selon entre monsieur Moustapha NIASS, leader de l’AFP, et monsieur Tanor
DIENG , leader du Parti socialiste devant conduire BENNO, avec des discours pour le moins
inappropriés de la part de certains proches de l’un des deux candidats, force est de nourrir des
inquiétudes quant à la survie de l’élan unitaire et solidaire de BENNO autour de cet objectif :
jeter hors du pouvoir le régime de l’Alternance et ses alliés, pour restaurer l’espoir légitime
des sénégalais, aujourd’hui trahi. Beaucoup de sénégalais, ont été très affecté par les propos
tenus à l’endroit de l’ancien Premier Ministre et non moins leader de l’AFP monsieur
Moustapha NIASS. Les enjeux du moment, les conflits d’intérêt ne devraient en aucune
manière, occulter ses qualités morales, ses compétences politiques, étatiques, son expérience
qui le rendent apte à être le candidat valable unique ou de l’unité de BENNO devant
n’importe qui, sans exception, si l’option de la candidature unique était payante. Il aura été
l’acteur déterminant pour l’avènement de l’Alternance pour la quelle l’opposition, le PDS
compris, s’est battue pendant trente ans sans succès. Cette considération de gratitude éternelle
à son égard par la majorité des sénégalais est restée vivace dans leur cœur et vaut plus que le
critère de représentativité qu’on agite ici et là, sans s’accorder d’ailleurs sur un critère sérieux
de son évaluation. C’est donc dire des difficultés certaines du comité des sages à imposer
d’autorité son choix au candidat malheureux, surtout à ses militants et alliés dont on peut
douter de leur enthousiasme à respecter le mot d’ordre d’alignement derrière le candidat de
l’unité retenu. Le drame, c’est que cette équation à milles inconnues par conséquent sans
solution, outre qu’elle a fini par lasser les sénégalais et installé le dépit et le découragement
chez bon nombre de sénégalais, pressés d’en découdre définitivement avec le pouvoir, source
de leurs malheurs et souffrances quotidiens constitue une véritable boîte à pandores.
Aujourd’hui, on constate que l’effroi, la frousse qui s’étaient emparés chez bon nombre de
responsables libéraux au point de raser les murs au lendemain des élections de mars 2009 et
de la mémorable journée du 23 juin se sont émoussés à cause des tergiversations de certains
leaders de BENNO sur la candidature unique.
Les langues fourchues muettes depuis, ont repris du service et se sont à nouveau déliées
avec leurs lots d’invectives, d’injures, de menaces, assorties d’actes de violences. Ainsi, par
la faute du camp BENNO, concentré sur le puéril débat de la candidature unique, le camp
présidentiel a repris du poil de la bête, quoi ! Quelle tristesse ! Plus grave, l’opposition semble
même se détourner des priorités de l’heure. On n’a jusqu’ici entendu aucun communiqué,
ni enregistré des manifestations de la part de l’opposition pour inviter les citoyens à consulter
les listes électorales à quelques heures de la clôture de la phase contentieuse. Et que dire
du silence, voire l’indifférence de l’opposition, lors du débarquement de notre honorable
compatriote El hadji Abdoulaye SAKHO par le Président de la République de son poste de
commissaire à l’UMOA, acte qui a crée l’émoi, l’indignation dans tous les Etats membres de
l’Union ?
S’agissant de la candidature unique, le premier écueil est d’abord d’ordre institutionnel. La
vocation et l’objectif de tout parti politique et de ses militants c’est la conquête et l’exercice
du pouvoir grâce aux suffrages des citoyens. On agite souvent l’argument de la victoire de
BENNO lors des élections locales de 2009. Il ne faudrait quand même perdre de vue que pour
les élections présidentielles, les sénégalais élisent un homme et non une entité, fût elle une
coalition, d’autant plus que BENNO n’avait pas désigné un président de cette coalition lors
de ces élections. Même si malgré tout, BENNO parvenait à trouver un candidat unique, il
serait confronté à deux autres gros problèmes qui pourraient même provoquer l’effet contraire
non désiré. Il est alors permis de se poser les questions suivantes. Sur la base de quels critères
objectifs devrait se faire le choix entre les deux candidats de BENNO ? S’agissant du critère
de la représentativité qui semble être privilégié, peut on sérieusement se fonder sur des
élections passées dans des contextes particuliers et dont les résultats même sont jusqu’à ce
jour, comble de paradoxe contestés par les opposants d’alors, pour suspicion de trucage, ou de
représentation nationale pour évaluer la représentativité d’un candidat. ? Personne n’ignore
que la population électorale potentielle dépasse de loin celle des militants, tous les partis
confondus. D’ailleurs, si on parvenait, on ne sait par quelle alchimie à surmonter le premier
obstacle, de toute évidence se posera un deuxième, plus ardu. Comment parvenir à imposer le
candidat choisi par les leaders de BENNO aux électeurs, surtout aux militants du parti dont le
candidat a été recalé ? Le constat général est qu’au Sénégal, outre le programme du candidat
qui est spécifique, eu égard à la vision sociale, la doctrine, l’idéologie de son parti qui l’a
plébiscité, d’autres critères subjectifs liés à l’affection, la sympathie, l’admiration, que
l’électeur éprouve envers le candidat, de par sa personnalité, sa compétence entrent en ligne
de compte. Le candidat unique de BENNO ne sera pas forcément celui des militants des partis
dont le leader n’a pas été choisi, encore moins celui de la majorité silencieuse des millions de
sénégalais à qui on ne saurait imposer un choix qui n’est pas forcément le leur. BENNO ne
court- il pas alors le risque d’apprendre trop tard à ses dépens, que le choix du candidat
unique ne saurait être un contrat d’adhésion opposables aux électeurs, Qui plus est, peut on
sérieusement penser qu’il est stratégique de choisir un candidat unique qui sera connu par le
parti adversaire au pouvoir, qui se confond à l’Etat, et qui dispose de tous les moyens, avec
tous les risques et les nombreux dangers que cela comporte ? Et si pour une cause liée à la
nature, au fait de l’homme ou à la volonté divine du Tout Puissant (notre foi et notre
éducation religieuse devraient bien nous inciter à intégrer cette donne), le candidat choisi à
la veille du scrutin se trouvait dans l’impossibilité physique de se présenter, par suite d’un
empêchement : abandon, maladie grave, voire même décès ? On imagine bien l’effet
psychologique désastreux qu’une telle situation pourrait provoquer dans les rangs de
l’opposition, et au sein des populations acquises à sa cause qui seraient démoralisées et
démotivées. Qu’est que les partisans du candidat unique ont prévu comme solution palliative
face à cette triste éventualité qui est bel bien dans l’ordre du possible divin ? Prévoir alors en
sus du candidat unique de BENNO une liste de trois suppléants pour pourvoir à la vacance du
poste ? L’on retournerait alors à l’option de la candidature plurielle.
Comme on le dit si bien, tout choix entraîne forcément des sacrifices. Et entre deux mots, il
faut nécessairement choisir le moindre. La candidature plurielle au sein de BENNO pourrait
être ce moindre mal. Le régime en place de par les actes quotidiens qu’il pose, les scandales
à répétition, la situation sociale de jour en jour dégradante des populations, a atteint le seuil
paroxysmique de rejet, d’impopularité au niveau de toutes les couches sociales. L’intelligente
idée du doyen Moustapha FALL CHE, homme plein d’expérience, pétri de valeurs
hautement patriotiques devrait être expérimentée. Ce dernier avait proposé pour les
prochaines élections présidentielles de 2012, que tous les leaders de l’opposition organisent
ensemble deux grands meetings d’ouverture et de clôture de campagne, la main dans la main,
scellant devant toute la nation le pacte de la constance dans une union sacrée, indéfectible
autour d’un idéal commun de changement, au grand bonheur des sénégalais. Les
mouvements citoyens, « Yen A Marre, le M23 » qui donnent en ce moment bien du souci au
pouvoir en place ne seront pas être en reste. Mieux, la candidature plurielle offre l’avantage
pour les candidats de l’opposition d’adopter des stratégies comme celles de la terre brûlée ou
de la chasse à courre qui auront finalement raison du candidat du camp présidentiel qui sera
complètement essoufflé, s’il ne jette son gant en signe d’abandon avant la fin même de la
campagne. Face à ce redoutable dispositif, on ne voit pas comment ce pouvoir en place
pourrait détourner et contrecarrer la décision irréversible des sénégalais de mettre fin à son
règne, à travers son signal fort du 20 Mars 2009, et du 23 juin. Même si ce régime parvenait à
régler tous les problèmes des sénégalais d’ici 2012 de santé, d’électricité, baisse des produits
de première nécessité, ces derniers ne rateront pas l’occasion tant attendue de leur apprendre
que l’on ne se moque pas éperdument et impunément de la République et des Sénégalais en
changeant la Constitution à tout bout de champ pour régler des comptes personnels et
dérouler le projet de dévolution monarchique du pouvoir , en faisant le tour du monde avec
des jets privés sur le dos et à la sueur des pauvres sénégalais, en construisant des statues et
des théâtres à coup de milliards, à distribuer à des larbins l’argent du pauvre contribuable au
moment où les populations se débattent difficilement pour sortir de la misère. Restaurer la
confiance et l’espoir perdus des sénégalais, leur garantir que désormais, les parasites, les
courtisans du roi, de la reine et du prince, les larbins de tout acabit ne vont plus couler des
jours heureux dans le vice et l’oisiveté, aux dépens des honnêtes gens, en proie à des
souffrances extrêmes. Voilà les discours que nous attendons de BENNO à l’endroit des
populations des villes, des campagnes, des masses laborieuses. BENNO et les Assisards
devraient se rapprocher d’avantage des sénégalais, organiser des séances de sensibilisation
dans les marchés, les écoles, universités, dans les lieux de travail, les campagnes, partout.
Qu’ils ne se laissent pas divertir par le pouvoir en place. Qu’ils se préparent à toute
éventualité, en recensant les centres de vote, et l’effectif correspondant en représentants et
mandataires dans les bureaux de vote sur l’étendue du territoire, en vue d’assurer leur
formation. C’est la seule démarche qui vaille. Pour y parvenir, BENNO devra adopter une
philosophie syncrétiste dans la paix, la solidarité, dans l’union autour d’un objectif essentiel :
mettre le Sénégal sur les rails du développement, et de la bonne gouvernance. Il est donc
grand temps que les membres de BENNO raccordent leurs violons pour donner un tempo
commun, axé sur leur principal objectif, et qui sera perceptible par le sénégalais lambda.
Qu’on laisse à chacun des deux candidats ou un autre son droit et sa liberté de présenter sa
candidature autour d’alliances de l’opposition dans et en dehors de Benno. Le comité des
sages et les bonnes volontés comme le doyen Amadou Makhtar MBOW et tous les leaders de
l’opposition devraient s’atteler de toute urgence à cette tâche. On ne devrait pas s’enfermer
dans un orgueil mal placé. L’avenir du Sénégal et celui de ses enfants valent bien que l’onrectifie le tir pour le peu de temps qui lui reste pour 2012.
Maître Djibril WAR Directeur de l’Ecole du Parti APR
wardjibril@yahoo.fr
avec la société civile qui avaient pris la majorité des collectivités locales, j’avais invité
BENNO à se réunir autour de l’essentiel à travers un article « BENNO, ne jetez surtout pas le
manche après la cognée ! » Suite aux atermoiements, tergiversations sur la candidature
unique, le gouvernement de transition, le régime parlementaire, j’avais à nouveau tiré sur la
sonnette d’alarme à travers une deuxième contribution : « BENNO, arrêtez de chanter plus
fort que la musique sinon ! » Face à la persistance de la majorité des leaders d’imposer la
candidature unique, je dus me résigner au silence. Cette attitude était surtout dictée par les
discours publics à l’époque de certains leaders et responsables de BENNO, membres des
Assisses à travers la presse, qui affichaient une fixation, voire une obsession maladive, très
violente des fois sur la question de la candidature unique, pour faire croire à bon nombre de
sénégalais que le choix d’un candidat unique de l’opposition est la seule alternative pour
vaincre le candidat du pouvoir pour les élections présidentielles de 2012. Ces discours à force
d’insistance avaient fini d’installer chez beaucoup de sénégalais sceptiques, que la question
de la candidature unique est, sinon la raison d’être, du moins la finalité de ces Assises, voire
même l’unique voie pour l’opposition réunie autour de BENNO de remporter les prochaines
élections de 2012. Ma décision de rompre le silence aujourd’hui n’est ni un prétexte de
proclamer un triomphalisme vaniteux, de mauvais aloi, encore moins une autoglorification
béate. A voir l’ambiance très tendue de ces derniers jours pour le choix du candidat unique
ou de l’unité selon entre monsieur Moustapha NIASS, leader de l’AFP, et monsieur Tanor
DIENG , leader du Parti socialiste devant conduire BENNO, avec des discours pour le moins
inappropriés de la part de certains proches de l’un des deux candidats, force est de nourrir des
inquiétudes quant à la survie de l’élan unitaire et solidaire de BENNO autour de cet objectif :
jeter hors du pouvoir le régime de l’Alternance et ses alliés, pour restaurer l’espoir légitime
des sénégalais, aujourd’hui trahi. Beaucoup de sénégalais, ont été très affecté par les propos
tenus à l’endroit de l’ancien Premier Ministre et non moins leader de l’AFP monsieur
Moustapha NIASS. Les enjeux du moment, les conflits d’intérêt ne devraient en aucune
manière, occulter ses qualités morales, ses compétences politiques, étatiques, son expérience
qui le rendent apte à être le candidat valable unique ou de l’unité de BENNO devant
n’importe qui, sans exception, si l’option de la candidature unique était payante. Il aura été
l’acteur déterminant pour l’avènement de l’Alternance pour la quelle l’opposition, le PDS
compris, s’est battue pendant trente ans sans succès. Cette considération de gratitude éternelle
à son égard par la majorité des sénégalais est restée vivace dans leur cœur et vaut plus que le
critère de représentativité qu’on agite ici et là, sans s’accorder d’ailleurs sur un critère sérieux
de son évaluation. C’est donc dire des difficultés certaines du comité des sages à imposer
d’autorité son choix au candidat malheureux, surtout à ses militants et alliés dont on peut
douter de leur enthousiasme à respecter le mot d’ordre d’alignement derrière le candidat de
l’unité retenu. Le drame, c’est que cette équation à milles inconnues par conséquent sans
solution, outre qu’elle a fini par lasser les sénégalais et installé le dépit et le découragement
chez bon nombre de sénégalais, pressés d’en découdre définitivement avec le pouvoir, source
de leurs malheurs et souffrances quotidiens constitue une véritable boîte à pandores.
Aujourd’hui, on constate que l’effroi, la frousse qui s’étaient emparés chez bon nombre de
responsables libéraux au point de raser les murs au lendemain des élections de mars 2009 et
de la mémorable journée du 23 juin se sont émoussés à cause des tergiversations de certains
leaders de BENNO sur la candidature unique.
Les langues fourchues muettes depuis, ont repris du service et se sont à nouveau déliées
avec leurs lots d’invectives, d’injures, de menaces, assorties d’actes de violences. Ainsi, par
la faute du camp BENNO, concentré sur le puéril débat de la candidature unique, le camp
présidentiel a repris du poil de la bête, quoi ! Quelle tristesse ! Plus grave, l’opposition semble
même se détourner des priorités de l’heure. On n’a jusqu’ici entendu aucun communiqué,
ni enregistré des manifestations de la part de l’opposition pour inviter les citoyens à consulter
les listes électorales à quelques heures de la clôture de la phase contentieuse. Et que dire
du silence, voire l’indifférence de l’opposition, lors du débarquement de notre honorable
compatriote El hadji Abdoulaye SAKHO par le Président de la République de son poste de
commissaire à l’UMOA, acte qui a crée l’émoi, l’indignation dans tous les Etats membres de
l’Union ?
S’agissant de la candidature unique, le premier écueil est d’abord d’ordre institutionnel. La
vocation et l’objectif de tout parti politique et de ses militants c’est la conquête et l’exercice
du pouvoir grâce aux suffrages des citoyens. On agite souvent l’argument de la victoire de
BENNO lors des élections locales de 2009. Il ne faudrait quand même perdre de vue que pour
les élections présidentielles, les sénégalais élisent un homme et non une entité, fût elle une
coalition, d’autant plus que BENNO n’avait pas désigné un président de cette coalition lors
de ces élections. Même si malgré tout, BENNO parvenait à trouver un candidat unique, il
serait confronté à deux autres gros problèmes qui pourraient même provoquer l’effet contraire
non désiré. Il est alors permis de se poser les questions suivantes. Sur la base de quels critères
objectifs devrait se faire le choix entre les deux candidats de BENNO ? S’agissant du critère
de la représentativité qui semble être privilégié, peut on sérieusement se fonder sur des
élections passées dans des contextes particuliers et dont les résultats même sont jusqu’à ce
jour, comble de paradoxe contestés par les opposants d’alors, pour suspicion de trucage, ou de
représentation nationale pour évaluer la représentativité d’un candidat. ? Personne n’ignore
que la population électorale potentielle dépasse de loin celle des militants, tous les partis
confondus. D’ailleurs, si on parvenait, on ne sait par quelle alchimie à surmonter le premier
obstacle, de toute évidence se posera un deuxième, plus ardu. Comment parvenir à imposer le
candidat choisi par les leaders de BENNO aux électeurs, surtout aux militants du parti dont le
candidat a été recalé ? Le constat général est qu’au Sénégal, outre le programme du candidat
qui est spécifique, eu égard à la vision sociale, la doctrine, l’idéologie de son parti qui l’a
plébiscité, d’autres critères subjectifs liés à l’affection, la sympathie, l’admiration, que
l’électeur éprouve envers le candidat, de par sa personnalité, sa compétence entrent en ligne
de compte. Le candidat unique de BENNO ne sera pas forcément celui des militants des partis
dont le leader n’a pas été choisi, encore moins celui de la majorité silencieuse des millions de
sénégalais à qui on ne saurait imposer un choix qui n’est pas forcément le leur. BENNO ne
court- il pas alors le risque d’apprendre trop tard à ses dépens, que le choix du candidat
unique ne saurait être un contrat d’adhésion opposables aux électeurs, Qui plus est, peut on
sérieusement penser qu’il est stratégique de choisir un candidat unique qui sera connu par le
parti adversaire au pouvoir, qui se confond à l’Etat, et qui dispose de tous les moyens, avec
tous les risques et les nombreux dangers que cela comporte ? Et si pour une cause liée à la
nature, au fait de l’homme ou à la volonté divine du Tout Puissant (notre foi et notre
éducation religieuse devraient bien nous inciter à intégrer cette donne), le candidat choisi à
la veille du scrutin se trouvait dans l’impossibilité physique de se présenter, par suite d’un
empêchement : abandon, maladie grave, voire même décès ? On imagine bien l’effet
psychologique désastreux qu’une telle situation pourrait provoquer dans les rangs de
l’opposition, et au sein des populations acquises à sa cause qui seraient démoralisées et
démotivées. Qu’est que les partisans du candidat unique ont prévu comme solution palliative
face à cette triste éventualité qui est bel bien dans l’ordre du possible divin ? Prévoir alors en
sus du candidat unique de BENNO une liste de trois suppléants pour pourvoir à la vacance du
poste ? L’on retournerait alors à l’option de la candidature plurielle.
Comme on le dit si bien, tout choix entraîne forcément des sacrifices. Et entre deux mots, il
faut nécessairement choisir le moindre. La candidature plurielle au sein de BENNO pourrait
être ce moindre mal. Le régime en place de par les actes quotidiens qu’il pose, les scandales
à répétition, la situation sociale de jour en jour dégradante des populations, a atteint le seuil
paroxysmique de rejet, d’impopularité au niveau de toutes les couches sociales. L’intelligente
idée du doyen Moustapha FALL CHE, homme plein d’expérience, pétri de valeurs
hautement patriotiques devrait être expérimentée. Ce dernier avait proposé pour les
prochaines élections présidentielles de 2012, que tous les leaders de l’opposition organisent
ensemble deux grands meetings d’ouverture et de clôture de campagne, la main dans la main,
scellant devant toute la nation le pacte de la constance dans une union sacrée, indéfectible
autour d’un idéal commun de changement, au grand bonheur des sénégalais. Les
mouvements citoyens, « Yen A Marre, le M23 » qui donnent en ce moment bien du souci au
pouvoir en place ne seront pas être en reste. Mieux, la candidature plurielle offre l’avantage
pour les candidats de l’opposition d’adopter des stratégies comme celles de la terre brûlée ou
de la chasse à courre qui auront finalement raison du candidat du camp présidentiel qui sera
complètement essoufflé, s’il ne jette son gant en signe d’abandon avant la fin même de la
campagne. Face à ce redoutable dispositif, on ne voit pas comment ce pouvoir en place
pourrait détourner et contrecarrer la décision irréversible des sénégalais de mettre fin à son
règne, à travers son signal fort du 20 Mars 2009, et du 23 juin. Même si ce régime parvenait à
régler tous les problèmes des sénégalais d’ici 2012 de santé, d’électricité, baisse des produits
de première nécessité, ces derniers ne rateront pas l’occasion tant attendue de leur apprendre
que l’on ne se moque pas éperdument et impunément de la République et des Sénégalais en
changeant la Constitution à tout bout de champ pour régler des comptes personnels et
dérouler le projet de dévolution monarchique du pouvoir , en faisant le tour du monde avec
des jets privés sur le dos et à la sueur des pauvres sénégalais, en construisant des statues et
des théâtres à coup de milliards, à distribuer à des larbins l’argent du pauvre contribuable au
moment où les populations se débattent difficilement pour sortir de la misère. Restaurer la
confiance et l’espoir perdus des sénégalais, leur garantir que désormais, les parasites, les
courtisans du roi, de la reine et du prince, les larbins de tout acabit ne vont plus couler des
jours heureux dans le vice et l’oisiveté, aux dépens des honnêtes gens, en proie à des
souffrances extrêmes. Voilà les discours que nous attendons de BENNO à l’endroit des
populations des villes, des campagnes, des masses laborieuses. BENNO et les Assisards
devraient se rapprocher d’avantage des sénégalais, organiser des séances de sensibilisation
dans les marchés, les écoles, universités, dans les lieux de travail, les campagnes, partout.
Qu’ils ne se laissent pas divertir par le pouvoir en place. Qu’ils se préparent à toute
éventualité, en recensant les centres de vote, et l’effectif correspondant en représentants et
mandataires dans les bureaux de vote sur l’étendue du territoire, en vue d’assurer leur
formation. C’est la seule démarche qui vaille. Pour y parvenir, BENNO devra adopter une
philosophie syncrétiste dans la paix, la solidarité, dans l’union autour d’un objectif essentiel :
mettre le Sénégal sur les rails du développement, et de la bonne gouvernance. Il est donc
grand temps que les membres de BENNO raccordent leurs violons pour donner un tempo
commun, axé sur leur principal objectif, et qui sera perceptible par le sénégalais lambda.
Qu’on laisse à chacun des deux candidats ou un autre son droit et sa liberté de présenter sa
candidature autour d’alliances de l’opposition dans et en dehors de Benno. Le comité des
sages et les bonnes volontés comme le doyen Amadou Makhtar MBOW et tous les leaders de
l’opposition devraient s’atteler de toute urgence à cette tâche. On ne devrait pas s’enfermer
dans un orgueil mal placé. L’avenir du Sénégal et celui de ses enfants valent bien que l’onrectifie le tir pour le peu de temps qui lui reste pour 2012.
Maître Djibril WAR Directeur de l’Ecole du Parti APR
wardjibril@yahoo.fr