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Coups et blessures volontaires, injures : La quinquagénaire Aïssatou Fall écope de 3 mois de prison...

Attraite à la barre du tribunal des flagrants de Dakar ce mardi, par le médecin-anesthésiste Hélène Bassama, Aïssatou Fall, 55 ans a été condamnée à trois de mois de prison avec sursis. Coupable des faits de coups et blessures volontaires et d'injures non publiques, elle doit également payer la somme de 500 mille francs à sa victime.


Rédigé par leral.net le Mardi 23 Octobre 2018 à 17:38 | | 0 commentaire(s)|

Médecin-anesthésiste et kinésithérapeute, Hélène Bassama réfléchira désormais, par mille fois avant de se mêler d'une histoire qui ne la regarde pas. Alors qu'elle s'était rendue le 12 octobre dernier dans un salon de coiffure, sis à Ouakam pour des soins, la jeune dame est intervenue dans une altercation entre Aïssatou Fall et Aminata Sow.

Un fait qui lui avait valu d'être injuriée et agressée par la première nommée. « C'est Aminata Sow qui avait stationné sa voiture devant la maison d'Aïssatou Fall. Sur ce, cette dernière nous a trouvées dans le salon avant d'inviter Aminata à déplacer son véhicule. Devant le refus de celle- ci d'obtempérer, je suis intervenue et j'ai dit à Aïssatou qu'elle n'est pas la propriétaire des lieux. Aussitôt, elle a répliqué en me lançant. Mêle-toi de ce qui te regarde. Tu es une fumiste et une simple « Niak » (étrangère).

Très vexée, je lui ai répondu par une insulte. Frustrée, elle a tiré la chaise sur laquelle, j'étais assise. Lorsque je suis tombée, elle a commencé à me donner de violents coups. En ce moment, sa fille qui était sur les lieux, tirait mes cheveux. Un autre garçon aussi m'administrait des coups de pied. J'avais des contusions au niveau du cuir chevelu, de mon cou, de mon épaule... », a expliqué la partie civile, vêtue d'un pantalon de couleur noire, assorti d'un body de couleur blanche.

Interrogée par le juge, Aïssatou Fall qui a comparu libre conteste vigoureusement les faits de coups et blessures volontaires : « Ni ma fille ni moi, n'avions levé la main sur la partie civile. Lorsqu'elle est intervenue dans ma discussion avec Aminata, je l'avais juste traitée de fumiste et de « Niak ». Raison pour laquelle, j'étais même surprise lorsque la gendarmerie m'avait convoquée par la suite vers les coups de 17h. Mais je lui présente des excuses », a affirmé la quinquagénaire, mère de huit enfants.

Cependant, la gérante du salon, Louise Dione et sa cliente, Aminata Sow ont toutes les deux corroboré les déclarations de la partie civile. « C'est le beau-fils de la prévenue qui m'avait sommé en premier lieu de déplacer mon véhicule. Sous prétexte que c'est sa femme qui a le droit de stationner sur les lieux. C'est lorsque j'ai refusé qu'Aïssatou est intervenue. Mais, j'étais choquée par son comportement. Elle et sa fille s'étaient acharnées sur Hélène comme une bête sauvage. Après la bagarre, cette dernière avait les doigts et la tête qui saignaient », a allégué Aminata Sow.

« Niak », un terme de mépris, une invective

Les conseils de la partie civile ont par ailleurs réclamé la somme de 5 millions de francs à titre de dommages et intérêts. Pour Me Ndèye Fatou Touré, le fait de traiter quelqu'un de « Niak » et de fumiste, est une injure. « Les Sénégalais ont l'habitude de traiter les autres africains de « Niak ». Alors que ma cliente est une Sénégalaise de souche. Parce qu'elle est née à Kaolack, de mère sénégalaise et de père camerounais », a fait savoir la robe noire.

« Après quinze jours d'activité intense dans son lieu travail, elle avait besoin de se relaxer. Raison pour laquelle, elle s'était rendue dans ce salon pour laver ses cheveux. Mais, elle a été injuriée et agressée par la prévenue. Elle pouvait même souffrir d'une hémorragie interne. Parce que, le certificat médical a fait état de plusieurs plaies au niveau de son front et de son genou », a-t-elle déploré.

Dans la même veine, le parquet a requis deux mois d'emprisonnement, dont 20 jours ferme contre la prévenue pour injures publiques et coups et blessures volontaires, assortis d'une interruption temporaire de travail de 10 jours.

« Cette dame n'a pas plus de dignité que la vendeuse d'arachides qui est dans le coin »

Constitué pour la défense des intérêts de la prévenue, Me Bamba Cissé a souligné que les injures ne peuvent être qualifiées comme publiques. « Le terme fumiste n'est pas un mot péjoratif. Contrairement au terme « Niak » qui est outrageant. On a essayé d'amplifier les choses, parce que tout simplement, la partie civile est un médecin. Mais, je rappelle qu'elle est d'égale dignité avec la vendeuse d'arachides qui est dans le coin. Je vous demande de disqualifier les faits d'injures publiques en injures non publiques. Parce que, le salon est un lieu privé. Et de minorer la somme réclamée par ma consœur », a sollicité l'avocat.

Pour ce qui est du chef de coups et blessures volontaires, il s'est rapporté à la sagesse du tribunal.

Au terme de sa plaidoirie, le juge a infligé une peine d'avertissement de trois mois, assortis du sursis à la prévenue pour injures non publiques et coups et blessures volontaires. Elle doit aussi allouer la somme de 500 mille francs à la partie civile.





Kady FATY Leral