Le président cubain Raul Castro s'est dit prêt samedi à n'écarter aucun sujet dans le cadre du dialogue avec Washington, tout en rappelant que Cuba veillerait au respect de son système politique en marge du rapprochement avec les Etats-Unis.
Mercredi, les chefs d'Etat américain et cubain avaient fait l'annonce historique d'une volonté mutuelle de normaliser les relations diplomatiques entre leurs deux pays après plus de 50 ans de brouille.
"Le peuple cubain salue cette décision juste du président des Etats-Unis Barack Obama. Elle entérine la levée d'un obstacle aux relations entre nos pays" et marque "l'ouverture d'un nouveau chapitre", a clamé Raul Castro dans son traditionnel discours de clôture de la session parlementaire semestrielle.
De premiers entretiens officiels sont prévus dès janvier pour poser les jalons d'un rétablissement des relations diplomatiques entre Cuba et les Etats-Unis, qui ont procédé pendant 18 mois à des tractations ultra-secrètes pour concrétiser ce dégel.
"Nous réitérons notre disposition au dialogue" autour "de n'importe quel thème, de tout ce dont on voudra parler au sujet de Cuba, mais aussi des Etats-Unis", a déclaré M. Castro tout en réaffirmant sa fermeté sur des sujets relevant selon lui de la souveraineté nationale.
"Nous veillerons (...) au respect de notre indépendance nationale et de notre autodétermination", a averti Raul Castro, citant son frère Fidel, auquel il a succédé à partir de 2006.
Des représentants de la dissidence avaient regretté mercredi que Washington n'ait pas attendu "un geste de La Havane sur les droits de l'homme" pour annoncer ce rapprochement.
Le président américain a rappelé qu'il "partageait les préoccupations des opposants et des militants des droits de l'homme sur le fait" que Cuba est toujours dirigé par "un régime répressif".
"Cuba va changer, c'est incontournable", mais "je ne prévois pas de changements du jour au lendemain", a expliqué M. Obama vendredi au cours de sa traditionnelle conférence de presse de fin d'année à la Maison Blanche.
"De la même manière que nous n'avons jamais proposé que les Etats-Unis changent leur système politique, nous exigeons le respect envers le nôtre", a répondu samedi le président cubain.
"Entre les gouvernements des Etats-Unis et de Cuba, il existe de profondes divergences qui incluent, entre autres, des conceptions différentes sur l'exercice de la souveraineté nationale, la démocratie, les modèles politiques et les relations internationales", a-t-il encore voulu souligner.
- "L'essentiel n'est pas réglé" -
Comme dans son allocution solennelle de mercredi, Raul Castro a rappelé samedi que "l'essentiel, la fin de l'embargo économique, commercial et financier contre Cuba, restait à régler".
Promis par Barack Obama, le débat sur la levée de l'embargo imposé depuis 1962 par le président John Kennedy promet en effet d'être très délicat, le Congrès américain y étant globalement hostile. Et les Républicains, qui contrôleront dès janvier les deux chambres du parlement, ont déjà averti de leur farouche opposition à tout retour en arrière.
"Ce Congrès ne va pas lever l'embargo", a assuré mercredi Marco Rubio, sénateur de Floride, tandis que Barack Obama s'est engagé vendredi à "peser de tout son poids" auprès du Congrès.
"Nous ne pouvons lever l'embargo de manière unilatérale. C'est spécifié dans la loi. Il va y avoir tout un processus au cours duquel le Congrès va digérer cela. Il y a des soutiens bipartisans à notre nouvelle approche mais il y a aussi des détracteurs des deux côtés", a estimé Barack Obama.
Dans l'immédiat, Raul Castro dit compter sur M. Obama pour qu'il "exploite avec détermination ses prérogatives de président afin de modifier substantiellement l'application de l'embargo sur les aspects pour lesquels l'approbation du Congrès n'est pas nécessaire".
De même, il a exhorté son homologue à "revenir sur la mention injustifiable de Cuba sur la liste des pays soutenant le terrorisme international", question que M. Obama s'est aussi engagé à examiner.
La session du Parlement de samedi s'est déroulée en présence des trois agents cubains libérés par Washington dans le cadre d'un échange de prisonniers opéré en marge du rapprochement entre les deux pays.
Le rapprochement "pour nous est un défi, que nous affrontons avec une certaine joie (...) mais il s'agit surtout d'un défi pour les générations présente et future, parce que le combat s'annonce plus complexe et difficile", a déclaré à la presse l'un des agents libérés, Ramon Labañino, après le discours de Raul Castro.
Mercredi, les chefs d'Etat américain et cubain avaient fait l'annonce historique d'une volonté mutuelle de normaliser les relations diplomatiques entre leurs deux pays après plus de 50 ans de brouille.
"Le peuple cubain salue cette décision juste du président des Etats-Unis Barack Obama. Elle entérine la levée d'un obstacle aux relations entre nos pays" et marque "l'ouverture d'un nouveau chapitre", a clamé Raul Castro dans son traditionnel discours de clôture de la session parlementaire semestrielle.
De premiers entretiens officiels sont prévus dès janvier pour poser les jalons d'un rétablissement des relations diplomatiques entre Cuba et les Etats-Unis, qui ont procédé pendant 18 mois à des tractations ultra-secrètes pour concrétiser ce dégel.
"Nous réitérons notre disposition au dialogue" autour "de n'importe quel thème, de tout ce dont on voudra parler au sujet de Cuba, mais aussi des Etats-Unis", a déclaré M. Castro tout en réaffirmant sa fermeté sur des sujets relevant selon lui de la souveraineté nationale.
"Nous veillerons (...) au respect de notre indépendance nationale et de notre autodétermination", a averti Raul Castro, citant son frère Fidel, auquel il a succédé à partir de 2006.
Des représentants de la dissidence avaient regretté mercredi que Washington n'ait pas attendu "un geste de La Havane sur les droits de l'homme" pour annoncer ce rapprochement.
Le président américain a rappelé qu'il "partageait les préoccupations des opposants et des militants des droits de l'homme sur le fait" que Cuba est toujours dirigé par "un régime répressif".
"Cuba va changer, c'est incontournable", mais "je ne prévois pas de changements du jour au lendemain", a expliqué M. Obama vendredi au cours de sa traditionnelle conférence de presse de fin d'année à la Maison Blanche.
"De la même manière que nous n'avons jamais proposé que les Etats-Unis changent leur système politique, nous exigeons le respect envers le nôtre", a répondu samedi le président cubain.
"Entre les gouvernements des Etats-Unis et de Cuba, il existe de profondes divergences qui incluent, entre autres, des conceptions différentes sur l'exercice de la souveraineté nationale, la démocratie, les modèles politiques et les relations internationales", a-t-il encore voulu souligner.
- "L'essentiel n'est pas réglé" -
Comme dans son allocution solennelle de mercredi, Raul Castro a rappelé samedi que "l'essentiel, la fin de l'embargo économique, commercial et financier contre Cuba, restait à régler".
Promis par Barack Obama, le débat sur la levée de l'embargo imposé depuis 1962 par le président John Kennedy promet en effet d'être très délicat, le Congrès américain y étant globalement hostile. Et les Républicains, qui contrôleront dès janvier les deux chambres du parlement, ont déjà averti de leur farouche opposition à tout retour en arrière.
"Ce Congrès ne va pas lever l'embargo", a assuré mercredi Marco Rubio, sénateur de Floride, tandis que Barack Obama s'est engagé vendredi à "peser de tout son poids" auprès du Congrès.
"Nous ne pouvons lever l'embargo de manière unilatérale. C'est spécifié dans la loi. Il va y avoir tout un processus au cours duquel le Congrès va digérer cela. Il y a des soutiens bipartisans à notre nouvelle approche mais il y a aussi des détracteurs des deux côtés", a estimé Barack Obama.
Dans l'immédiat, Raul Castro dit compter sur M. Obama pour qu'il "exploite avec détermination ses prérogatives de président afin de modifier substantiellement l'application de l'embargo sur les aspects pour lesquels l'approbation du Congrès n'est pas nécessaire".
De même, il a exhorté son homologue à "revenir sur la mention injustifiable de Cuba sur la liste des pays soutenant le terrorisme international", question que M. Obama s'est aussi engagé à examiner.
La session du Parlement de samedi s'est déroulée en présence des trois agents cubains libérés par Washington dans le cadre d'un échange de prisonniers opéré en marge du rapprochement entre les deux pays.
Le rapprochement "pour nous est un défi, que nous affrontons avec une certaine joie (...) mais il s'agit surtout d'un défi pour les générations présente et future, parce que le combat s'annonce plus complexe et difficile", a déclaré à la presse l'un des agents libérés, Ramon Labañino, après le discours de Raul Castro.