leral.net | S'informer en temps réel

DECES DE BOUBACAR JOSEPH NDIAYE, CONSERVATEUR DE LA MAISON DES ESCLAVES DE GOREE:La voix s’est brisée, portée par les flots

Nous l’avons tous connu, voix familière dans l’étendue des souvenirs, visage ami qui redonnait à chacun de ces voyages vers l’Ile quelque chose de ces pèlerinages où ce qui demeure nous donne raison d’être venus. Boubacar Joseph Ndiaye s’en va, mais l’histoire de Gorée, qu’il aimait sans possessive jalousie, parlera encore de lui, pour lui…


Rédigé par leral.net le Vendredi 6 Février 2009 à 19:40 | | 7 commentaire(s)|

DECES DE BOUBACAR JOSEPH NDIAYE, CONSERVATEUR DE LA MAISON DES ESCLAVES DE GOREE:La voix s’est brisée, portée par les flots
Elle s’est tue, l’âme de Gorée, elle ne chantera plus la longue errance du peuple noir sur la route qui mène à son destin. Boubacar Joseph Ndiaye est parti, hier vendredi 6 février, il avait 87 ans. Et elle se sentira bien seule, dans la nuit de son histoire, sa Maison des Esclaves bien-aimée. Car il l’aimait, de ces amours sans condition où l’on ne sait vivre que pour l’autre, fidèle à lui, à « nous ». Il en parlait avec passion, sans se laisser contenir par la raison ou par le temps. Sa rage de Gorée n’avait pris aucune ride, son discours avait su demeurer le même au fil des années : il résistait sans faiblir, car il y croyait, à la facile tentation de l’oubli qui dissimule ou embellit, et donne une coloration plus douce, bien plus agréable à l’histoire. Le récit que reprenait sa voix n’avait pas cet arrière-goût de ces tragédies diluées à dessein, avec quelques entailles et retouches qui donneraient à l’ensemble le ton bienveillant de la version officielle. Ses mots à lui refusaient de se conformer, ils auraient voulu qu’ils ne le pourraient pas, parce que son cœur parlait trop fort. Il ne voulait pas de cette indifférence teintée de mépris qui devait faire de la Traite des Noirs une énième brûlure au second degré. Non, il ne voulait pas…

On ne les compte plus les milliers d’élèves qui, portés par le son de sa voix, avaient marché sur les pas de leurs ancêtres noirs, « arrachés », disait celui que l’on appelait affectueusement Jo, à leurs familles, à la terre qu’ils avaient tant aimée. Car il en parlait si bien, avec les mêmes mots si souvent, simples et forts, ce qui donnait à son discours l’univoque texture de la vérité. On venait pour lui, revenait encore, l’oreille guettant une phrase, une tournure de pensée, la rigueur de la voix et le tumulte de la passion. La bouche se surprenait alors lorsqu’elle savait reprendre le texte avec lui, preuve, s’il en fallait, qu’il n’avait pas changé et que l’on retrouvait encore un ami, l’âme des lieux.

Il ne se suffisait pas aux mots, allait bien au-delà de la réalité qu’ils savaient façonner. Il leur donnait corps entre les chaînes que ses doigts serraient avec violence, témoins malgré eux de l’insoutenable horreur, funestes objets transitionnels qui le laissaient ballotter de-ci, de-là. Tout au fond des infâmes cellules, l’écho reprenait la longue complainte de ses frères, et c’est son souffle qui leur répondait. Sur le seuil de la Porte du voyage sans retour, il revivait sa tragédie à lui.

Né à Rufisque en 1922, l’ancien Conservateur de la Maison des Esclaves de Gorée, fonction qu’il assumera pendant près de 40 ans, était aussi un ancien tirailleur qui participera à la Seconde Guerre mondiale et à celle d’Indochine. C’est à l’Hôpital principal de Dakar qu’il décèdera des suites d’une longue maladie. La voix s’est tue…

source sud quotidien

Pape Alé Niang


1.Posté par qaz le 06/02/2009 19:46 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

avant d’être expédié en Amérique. expédiéssss

2.Posté par boula le 06/02/2009 20:28 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

que le tout puissant laccueil dans son paradis

3.Posté par Pierre Babacar le 06/02/2009 21:15 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Un grand homme dont humiliter est aussi grande que son coeur l'etais, que la terre lui soit legere

4.Posté par youssou cissé le 06/02/2009 22:33 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

encore un homme de valeur,de conviction,de foi,nous a quitté.seulement de mes réves s éteind moi qui tenais vraiment profiter de son fameux discours qui rendait ému a tout visiteur j espére que son reléve sera a la hauteur.Que Dieu l accueille dans son paradis. Nous sommes tous des négres.Et il a été notre fierté

5.Posté par SANE le 07/02/2009 15:09 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

SALUT,
de toute façon, il faut reconnaître que c'est un grand homme et du même coup un très grand historien; pour toute l'humanité entière. car il a réussi à redéfinir la place de l'Africain et de l'Afrique en entier.
Bravo Monsieur l'eminent historien

6.Posté par rahim le 08/02/2009 03:05 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Vous vous poser des questions sur:
- la stérilité
- la manque de chance
- le travail
- le mariage
- l'impuissance
- l'avenir
- l'amour
- Ejaculation précoce
- ou sur l'homme ou la femme de ta vie,

vous aurez une réponses à toutes vos questions
avec resultat garantie bi iznillahi en appelant au
0039 328 633 5363 / 0039 0558 95 3540
E-mail: moubine7158@msn.com

7.Posté par 123 le 08/02/2009 06:38 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

mais diamm yiicenn loxxo yii niaw nanou

Nouveau commentaire :

Tout commentaire à caractère commercial, insultant, pornographique, raciste, homophobe, incitant à la violence ou contraire aux lois sénégalaises sera supprimé, Peut entraîner votre bannissement total du site