DECLARATION - Après son appel à l’insurrection : Talla Sylla persiste et signe

Perché sur un véhicule de sonorisation, surplombant une foule bigarrée peu nombreuse, Talla Sylla, le leader de l’Alliance Jëf-Jël, à la tête du mouvement Wallu Sénégal, n’a pas raté le président de la République et son régime, hier à l’occasion d’un meeting organisé à Pikine Mousdalifa. Un quartier qui s’illustre par des maisons abandonnées par leurs occupants du fait des inondations. Emmitouflé dans un boubou basin gris, Talla Sylla a, sans ambages, réitéré son appel à l’insurrection qu’il avait lancé, lors de la marche organisée la semaine dernière, par les jeunes du Front Siggil Senegaal. «J’invite les populations à se regrouper dans les quartiers, dans les villages pour créer un mouvement insurrectionnel fort pour bouter Wade hors du pouvoir», déclare le leader du Jëf-Jël. «La résistance à l’oppression, théorise le dirigeant du mouvement Wallu Sénégal, est un droit inaliénable de l’homme.» Justifiant son appel, Talla Sylla soutient que le président de la République n’accorde aucune considération à la banlieue.



«Lorsqu’on s’était réunis ici (Pikine) au lendemain de l’alternance pour discuter de la situation de la banlieue, j’avais dit que Wade ne va rien réaliser. Huit ans après, l’histoire m’a donné raison. Il y a des situations ici qui sont pires que celles qui se passent au Rwanda», s’écœure M. Sylla qui revient, peu avant, de chez une famille qui venait de perdre un de ses enfants. Celui est retrouvé noyé dans les eaux de pluie encore stagnantes dans cette Favela. Pour Talla Sylla, ce n’est pas en s’arrêtant à l’entrée de Pikine pour encore faire des promesses aux jeunes que M. Wade va résoudre les problèmes de la banlieue. «C’est une solution globale qui peut changer la situation des Sénégalais», a-t-il estimé.


Le leader de l’Alliance Jëf-Jël a, en outre, dénoncé la «gestion monarchique» du pouvoir de Me Wade qui, selon, s’est arrogé tous les pouvoir. La preuve : les propos que Wade avait tenus à son endroit, lui Talla Sylla, au cours du Comité directeur du Parti démocratique sénégalais (Pds). Talla Sylla rappelle ces propos : «Wade dit qu’il ne va pas m’emprisonner pour ne pas me faire de la publicité. Mais, il (Wade) a déjà fait ma publicité en envoyant des gens pour me tuer à coups de marteau.» Galvanisé par ses militants qui scandaient «Assassin ! Assassin !», il poursuit : «La police a été créée pour arrêter les criminels. Après mon agression, les auteurs ont été identifiés par la gendarmerie. Les criminels, Wade les protége dans son Palais, comme il protége les agresseurs de Boubacar Kambel Dieng et les auteurs du saccage du journal 24 heures Chrono et L’As.» Et M. Sylla d’en déduire : «Celui qui protège des criminels est un criminel et la police doit aller le cueillir.»

source le quotidien