Surcoût des emprunts ; perte de confiance des investisseurs ; charge accrue de la dette ; la perspective négative qui accompagne la nouvelle dégradation de la note souveraine du Sénégal par l'Agence de notation Moody's, en fait une "poubelle" pour les partenaires et autres investisseurs.
Source : https://www.lejecos.com/DEGRADATION-DU-RISQUE-PAYS...
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Le risque était jusque-là "modéré" à B1, mais la note à long terme et la note senior non garantie en devises du gouvernement du Sénégal viennent de virer au rouge, consécutivement aux conclusions récentes de la Cour des comptes estimant la dette du gouvernement central à 99,7 % du PIB en 2023, soit environ 25 points de pourcentage de plus que ce qui avait été publié précédemment dans les documents officiels et plus élevé que ce qui avait été estimé lors de l’audit préliminaire du ministère des Finances conclu en septembre 2024.
En passant ainsi de B1 à B3 en l'espace de 5 mois, la note du Sénégal se dégrade sévèrement et compromet sérieusement la qualité de signature du Sénégal. Le pire, c'est la perspective qui accompagne la notation de l'agence Moody's et qui passe de "stable" à "négative". Techniquement, cela signifie que le Sénégal est déjà dans la catégorie des "Junk Bond" ou en français, obligation "pourrie ou poubelle".
Ce terme, dans les notations utilisées par les trois grandes agences de notation américaines Moody's, Standard & Poor's et Fitch, désigne des obligations qui comportent un haut taux de risque. En d'autres termes, la perspective "négative" qui accompagne la dégradation de la note souveraine du Sénégal signale qu'une nouvelle dégradation est possible dans les 12-18 mois et indique un risque de crédit substantiel.
En passant ainsi de B1 à B3 en l'espace de 5 mois, la note du Sénégal se dégrade sévèrement et compromet sérieusement la qualité de signature du Sénégal. Le pire, c'est la perspective qui accompagne la notation de l'agence Moody's et qui passe de "stable" à "négative". Techniquement, cela signifie que le Sénégal est déjà dans la catégorie des "Junk Bond" ou en français, obligation "pourrie ou poubelle".
Ce terme, dans les notations utilisées par les trois grandes agences de notation américaines Moody's, Standard & Poor's et Fitch, désigne des obligations qui comportent un haut taux de risque. En d'autres termes, la perspective "négative" qui accompagne la dégradation de la note souveraine du Sénégal signale qu'une nouvelle dégradation est possible dans les 12-18 mois et indique un risque de crédit substantiel.
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Communication catastrophique
Pour rappel, en octobre de l'année dernière, les euro-obligations du Sénégal avaient accentué leurs pertes après que Moody's ait abaissé la note de crédit du pays au statut de "junk" et l'avait mis sous surveillance pour un autre abaissement potentiel. Les obligations en dollars arrivant à échéance en 2033 avaient chuté pour la quatrième journée consécutive, perdant 0,3 centimes à 84,97 centimes sur le dollar, tandis que les obligations 2048 avaient perdu 0,4 centimes à 72,77 centimes.
Moody's avait abaissé les notes de change à long terme du Sénégal à B1, c'est-à-dire à quatre échelons en dessous de la catégorie d'investissement, citant les révélations d'un audit réalisé par le gouvernement nouvellement élu. Pour ne rien arranger, les conclusions récentes de la Cour des comptes ont coloré en rouge vif la signature du Sénégal.
En réalité, cette dégringolade de la note du Sénégal tient plus d'un exercice catastrophique de communication du gouvernement notamment du Premier ministre qui, en prélude au rapport de la Cour des comptes , a scié la branche sur laquelle il est assis, en qualifiant et déclarant l'Etat sénégalais de "faussaire". Etait-ce seulement nécessaire et surtout responsable, quitte à gonfler artificiellement la dette globale en combinant celle du secteur parapublic qui représente 13% du PIB ?
Impact multidimensionnel
Toujours est-il que la baisse de la note de crédit du Sénégal par l'agence Moody's est effectivement préoccupante à plus d'un titre : cette dégradation signifie que le Sénégal devra payer des taux d'intérêt plus élevés pour emprunter sur les marchés internationaux, ce qui augmente le coût de sa dette. Un cercle vicieux étant donné que des coûts d'emprunt plus élevés peuvent rendre le service de la dette plus difficile, ce qui pourrait à son tour conduire à d'autres dégradations de note.
Par ailleurs, les investisseurs étrangers pourraient devenir plus réticents à investir dans le pays du fait du risque plus élevé. De plus, cette situation est susceptible d'exercer une pression à la baisse sur le franc CFA et affecter les réserves de change du pays. Pour couronner le tout, le timing désavantage lourdement le Sénégal avec cette dégradation qui intervient dans le contexte de la production pétrolière et gazière, un moment où le pays a besoin d'attirer des investissements. Les implications budgétaires seront telles que la marge de manœuvre pour les dépenses publiques sera nulle et il y aura un besoin accru de trouver des financements alternatifs (bailleurs multilatéraux, partenariats public-privé).
L'impact sur l'image du pays auprès des partenaires économiques est désastreux et la perte de confiance des investisseurs et autres bailleurs est susceptible d'exercer un effet domino sur les entreprises sénégalaises qui voudraient lever des fonds.
Les enjeux sont multiples, et la situation de la signature du Sénégal souligne l’importance d’une approche prudente dans le cadre des politiques publiques, surtout en cette période où le développement économique est crucial pour le bien-être des Sénégalais. Au-delà des chiffres, ce sont les vies des citoyens qui sont en jeu, et il est impératif que les décisions à venir prennent cela en compte.
Junk Bond ?
Junk Bond ou en français, obligation "pourrie ou poubelle" est un terme qui désigne des obligations qui comportent un haut taux de risque. Ces obligations sont qualifiées de spéculatives par les agences de notation et leur note est inférieure ou égale à BB+ (Ba1 pour Moody's).
Virus dévastateur
Les Junk Bond sont souvent pointés du doigt comme étant à l'origine de crise financière tant leur risque de non-solvabilité peut entrainer un effondrement du marché. Ils sont en partie responsable du Krach d'octobre 1987, connu sous le nom de "krach de la folie des Junk bonds" ; la crise de 1989 ; la crise de 2001 ou bulle internet ; la crise des subprimes de 2007.
Pourries mais rentables
Ces obligations en contrepartie de leur haut risque, c'est à dire le risque que l'émetteur ne soit pas solvable, ont un rendement économique important. Ces obligations peuvent avoir un taux d'intérêt allant jusqu'à 1000 points de base c'est à dire 10% de plus que le taux d'intérêt de l'emprunt d'état du pays émetteur.
Rebaptisé plus joliment « High Yield Bonds », obligations à haut rendement, ce sont les obligations dont l’émetteur est classé en catégorie « spéculative » (ou encore « non investment grade ») par les agences de notation. Ce sont donc les émetteurs dont la note est inférieure à : BBB- pour Standard & Poor’s et Fitch Rating Baa3 pour Moody’s.
Ces obligations offrent une rémunération beaucoup plus importante que celle des emprunts d’Etats dit « sans risque » en échange d’un risque important de défaut de l’emprunteur : leur spread de crédit est élevé. En somme, en échange d’un potentiel de rendement plus important, cela peut rendre les junk bond attrayants pour les investisseurs qui sont prêts à accepter un risque plus élevé. Cependant, en cas de détérioration financière de l’émetteur, les investisseurs peuvent subir des pertes importantes.
Malick NDAW
Pour rappel, en octobre de l'année dernière, les euro-obligations du Sénégal avaient accentué leurs pertes après que Moody's ait abaissé la note de crédit du pays au statut de "junk" et l'avait mis sous surveillance pour un autre abaissement potentiel. Les obligations en dollars arrivant à échéance en 2033 avaient chuté pour la quatrième journée consécutive, perdant 0,3 centimes à 84,97 centimes sur le dollar, tandis que les obligations 2048 avaient perdu 0,4 centimes à 72,77 centimes.
Moody's avait abaissé les notes de change à long terme du Sénégal à B1, c'est-à-dire à quatre échelons en dessous de la catégorie d'investissement, citant les révélations d'un audit réalisé par le gouvernement nouvellement élu. Pour ne rien arranger, les conclusions récentes de la Cour des comptes ont coloré en rouge vif la signature du Sénégal.
En réalité, cette dégringolade de la note du Sénégal tient plus d'un exercice catastrophique de communication du gouvernement notamment du Premier ministre qui, en prélude au rapport de la Cour des comptes , a scié la branche sur laquelle il est assis, en qualifiant et déclarant l'Etat sénégalais de "faussaire". Etait-ce seulement nécessaire et surtout responsable, quitte à gonfler artificiellement la dette globale en combinant celle du secteur parapublic qui représente 13% du PIB ?
Impact multidimensionnel
Toujours est-il que la baisse de la note de crédit du Sénégal par l'agence Moody's est effectivement préoccupante à plus d'un titre : cette dégradation signifie que le Sénégal devra payer des taux d'intérêt plus élevés pour emprunter sur les marchés internationaux, ce qui augmente le coût de sa dette. Un cercle vicieux étant donné que des coûts d'emprunt plus élevés peuvent rendre le service de la dette plus difficile, ce qui pourrait à son tour conduire à d'autres dégradations de note.
Par ailleurs, les investisseurs étrangers pourraient devenir plus réticents à investir dans le pays du fait du risque plus élevé. De plus, cette situation est susceptible d'exercer une pression à la baisse sur le franc CFA et affecter les réserves de change du pays. Pour couronner le tout, le timing désavantage lourdement le Sénégal avec cette dégradation qui intervient dans le contexte de la production pétrolière et gazière, un moment où le pays a besoin d'attirer des investissements. Les implications budgétaires seront telles que la marge de manœuvre pour les dépenses publiques sera nulle et il y aura un besoin accru de trouver des financements alternatifs (bailleurs multilatéraux, partenariats public-privé).
L'impact sur l'image du pays auprès des partenaires économiques est désastreux et la perte de confiance des investisseurs et autres bailleurs est susceptible d'exercer un effet domino sur les entreprises sénégalaises qui voudraient lever des fonds.
Les enjeux sont multiples, et la situation de la signature du Sénégal souligne l’importance d’une approche prudente dans le cadre des politiques publiques, surtout en cette période où le développement économique est crucial pour le bien-être des Sénégalais. Au-delà des chiffres, ce sont les vies des citoyens qui sont en jeu, et il est impératif que les décisions à venir prennent cela en compte.
Junk Bond ?
Junk Bond ou en français, obligation "pourrie ou poubelle" est un terme qui désigne des obligations qui comportent un haut taux de risque. Ces obligations sont qualifiées de spéculatives par les agences de notation et leur note est inférieure ou égale à BB+ (Ba1 pour Moody's).
Virus dévastateur
Les Junk Bond sont souvent pointés du doigt comme étant à l'origine de crise financière tant leur risque de non-solvabilité peut entrainer un effondrement du marché. Ils sont en partie responsable du Krach d'octobre 1987, connu sous le nom de "krach de la folie des Junk bonds" ; la crise de 1989 ; la crise de 2001 ou bulle internet ; la crise des subprimes de 2007.
Pourries mais rentables
Ces obligations en contrepartie de leur haut risque, c'est à dire le risque que l'émetteur ne soit pas solvable, ont un rendement économique important. Ces obligations peuvent avoir un taux d'intérêt allant jusqu'à 1000 points de base c'est à dire 10% de plus que le taux d'intérêt de l'emprunt d'état du pays émetteur.
Rebaptisé plus joliment « High Yield Bonds », obligations à haut rendement, ce sont les obligations dont l’émetteur est classé en catégorie « spéculative » (ou encore « non investment grade ») par les agences de notation. Ce sont donc les émetteurs dont la note est inférieure à : BBB- pour Standard & Poor’s et Fitch Rating Baa3 pour Moody’s.
Ces obligations offrent une rémunération beaucoup plus importante que celle des emprunts d’Etats dit « sans risque » en échange d’un risque important de défaut de l’emprunteur : leur spread de crédit est élevé. En somme, en échange d’un potentiel de rendement plus important, cela peut rendre les junk bond attrayants pour les investisseurs qui sont prêts à accepter un risque plus élevé. Cependant, en cas de détérioration financière de l’émetteur, les investisseurs peuvent subir des pertes importantes.
Malick NDAW
Source : https://www.lejecos.com/DEGRADATION-DU-RISQUE-PAYS...