Seulement, il serait plausible de dire que, autant ce slogan a servi aux tenants du pouvoir pour battre campagne et reconquérir les suffrages des Sénégalais aux dernières joutes présidentielles, de même, il aura permis à l’honnête citoyen lambda de constater avec effroi, à quel point l’écart a été colossal entre les promesses de Wade-Opposant, et les actes posés par Wade-Président. S’il est vrai que toute plume devra répondre un jour de ses écrits, force est de constater que celle-ci, ne souffrira pas trop, pour s’être juste contenté de relater ici, des faits réels qui figurent en bois de chêne dans la mémoire du peuple sénégalais. Elle était là, la mémoire, quand Wade consommait ses 26 ans d’opposition, ponctués par ses entrées et sorties dans le gouvernement de Diouf, et ses promesses grandioses de mettre fin au calvaire de la jeunesse et des paysans, une fois au pouvoir. La mémoire était présente quand les potaches de l’université, unis par une même cause, scandaient et revendiquaient la liberté de leur idôle malmené par les spahis de Djibô Ka sur le chemin de la prison. Elle était là la mémoire, quand, au seuil des présidentielles de 2000, Idrissa Seck s’en allait au pays de Marianne pour convaincre Me Wade de ne jamais commettre l’erreur de troquer sa candidature prometteuse, contre un poste de Vice-Président. Mais, elle était encore là, quand l’homme aux bretelles, démuni et fort de l’aura de la jeunesse, arpentait les artères du Sénégal des profondeurs, pour promettre des greniers remplis, un système scolaire stable et nanti dans un Sénégal émergent. Enfin, elle était là, quand on chuchotait sur la destinée des 42 milliards alloués au peuple sénégalais. Que de rêves avortés, que d’espoirs anéantis ! Et, les bourdes sont si récurrentes, qu’on en arrive à une introspection sur le supposé génie de l’homme. Car, à bien y regarder, malgré les nombreux diplômes qu’on lui prête, excepté son «destin pour l’Afrique», il n’a à son actif aucune production intellectuelle digne de ce nom, pour les étudiants en sciences économiques et juridiques. Sinon, comment comprendre ce «professeur agrégé» en Economie, qui engage des chantiers sans étude de faisabilité au préalable, encore moins dresser un bilan ? Pour la première fois, sous le magistère libéral, des imams en file indienne, bravent le soleil, au portail du palais pour toucher des dons en espèces. Et voilà un Chef d’Etat qui argue qu’il faut, encore et toujours travailler sans pour autant comprendre que pour distribuer, il faut d’abord produire. Les caisses pleines héritées du défunt sphinx socialiste ont été vidées d’un trait. Le patrimoine foncier, l’école sénégalaise, le système sanitaire, l’agriculture et la diplomatie ont été lapidés en une décennie. Et que dire du climat d’entente entre familles religieuses qui a été sapé ? Mais, il est certain que c’est la promotion des médiocres et la protection des délinquants qui auront le plus marqué la trahison de la conscience nationale. Cependant, la récompense des traîtres va porter un rude coup à la postérité. Décidément, Abdoulaye Wade est bien un phénomène. Plus d’une fois, il a violé son serment, en faisant modifier sans cesse la constitution. Tout récemment, l’«éminent juriste» a réitéré son jeu favori, en se tapant une nouvelle loi scélérate instituant un vice-président. C’est sans doute là, le dernier acte qui est venu s’ajouter au palimpseste historique de la mémoire du peuple sénégalais. L’histoire retiendra que, c’est sous le règne du régime libéral qu’a eu lieu la promotion des contres valeurs, où les gens médiocres du point de vue moral et intellectuel, ont été érigés en références…pour un Sénégal, qui gagne !
El Bachir THIAM
Source: 24 Heures Chrono
El Bachir THIAM
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