Inutile de s’encombrer de précautions sémantiques : la décision de l’actuel chef de l’Etat sénégalais de fouler aux pieds la Constitution de son pays pour pouvoir se présenter pour la troisième fois consécutive à l’élection présidentielle (le 26 février prochain) – et cela après avoir exercé le pouvoir durant onze ans – efface non seulement d’un simple trait de crayon son combat pour la démocratie, mais fait de lui un autocrate. Oui, Wade est, tout compte fait, un dictateur du même acabit que Zine El-Abidine Ben Ali ou Hosni Moubarak, qui ont fait honte à leur peuple et au continent.
La cause est entendue : qu’il soit réélu ou non, Abdoulaye Wade n’aura pas la chance et le privilège d’écrire l’histoire de l’Afrique ou d’y entrer, comme s’étaient mis à l’espérer les Sénégalais au lendemain de son arrivée au pouvoir, en 2000.
Le temps a fini par prouver que le chef de l’Etat sénégalais – qui avait cru un moment incarner la conscience de l’Afrique – ne valait pas mieux que le leader libyen Kadhafi, qu’il pressait instamment, au mois de mai dernier, de lâcher les rênes du pouvoir et d’aller dans le sens des aspirations de son peuple. Aujourd’hui, pareil conseil pourrait lui être prodigué. Le problème est que tout le monde sait qu’Abdoulaye Wade, comme tous les dictateurs, n’a cure des appels à la raison, car il estime être investi d’une sorte de mission messianique. Présentement, Wade n’entend pas ces appels.
Grisé par l’ivresse du pouvoir, le chef de l’Etat sénégalais doit être, à l’heure qu’il est, persuadé que la rue sénégalaise finira par capituler. Cela durera jusqu’à ce qu’un beau matin ses geôliers viennent le tirer du fond de sa cellule lugubre et le traînent à la barre pour qu’il rende des comptes. Car, comme tous les mauvais élèves, les autocrates oublient trop souvent que les peuples finissent toujours par prendre le dessus sur leurs oppresseurs.
Abdou Aziz Gaye
La cause est entendue : qu’il soit réélu ou non, Abdoulaye Wade n’aura pas la chance et le privilège d’écrire l’histoire de l’Afrique ou d’y entrer, comme s’étaient mis à l’espérer les Sénégalais au lendemain de son arrivée au pouvoir, en 2000.
Le temps a fini par prouver que le chef de l’Etat sénégalais – qui avait cru un moment incarner la conscience de l’Afrique – ne valait pas mieux que le leader libyen Kadhafi, qu’il pressait instamment, au mois de mai dernier, de lâcher les rênes du pouvoir et d’aller dans le sens des aspirations de son peuple. Aujourd’hui, pareil conseil pourrait lui être prodigué. Le problème est que tout le monde sait qu’Abdoulaye Wade, comme tous les dictateurs, n’a cure des appels à la raison, car il estime être investi d’une sorte de mission messianique. Présentement, Wade n’entend pas ces appels.
Grisé par l’ivresse du pouvoir, le chef de l’Etat sénégalais doit être, à l’heure qu’il est, persuadé que la rue sénégalaise finira par capituler. Cela durera jusqu’à ce qu’un beau matin ses geôliers viennent le tirer du fond de sa cellule lugubre et le traînent à la barre pour qu’il rende des comptes. Car, comme tous les mauvais élèves, les autocrates oublient trop souvent que les peuples finissent toujours par prendre le dessus sur leurs oppresseurs.
Abdou Aziz Gaye