Des déclarations qui n’ont pas convaincu pour autant le tribunal. Suffisant pour que le juge Samba Dièye lance : « Vous êtes un prévenu, donc vous avez le droit de mentir ». Et Tamsir de rétorquer : « Ma morale ne me permet pas de le faire. Je dis la vérité». Sur l’objet de sa discussion avec son partenaire Matar Diagne dans son bureau, le journaliste ne veut rien dévoiler, tant il esquive certaines questions. Fréquemment il a jeté un regard à son avocat Me Khassimou Touré, comme s’il voulait que ce dernier lui file les réponses. «Ne regardez pas votre avocat», tonne le juge à Tamsir Jupiter Ndiaye. A son tour, le parquet lui demande : « Vous avez des penchants homosexuels ?». L’enseignant peste : « J’ai déjà tout expliqué au président de séance». Le parquet de relancer sa question de plus belle : « Vous n’avez rien à expliquer. Assumez vos responsabilités ! Vous assumez votre statut d’enseignant, de journaliste. Pourquoi vous n’assumez pas celui de votre homosexualité ? ». Le prévenu se braque : « Non, je ne suis pas un homosexuel ». « Dans votre bureau, vous vous êtes embrassés avant de passer à l’acte ?», demande le procureur. La réponse sera négative. Toujours dans ses œuvres, le représentant du ministère public continue : « Vous avez blessé votre protagoniste, vous entrez dans votre bureau avant de ressortir avec une blessure. Vous vous êtes coupés vous-même. C’est une mise en scène ». Et Tamsir Birane Ndiaye d’apaiser : « Non, je n’ai pas le courage de faire de tels actes». Pour sa dernière question, le procureur laissera entendre : « Vous avez reçu Mactar Diop Ndiaye sans le connaitre : est-ce qu’il vous arrive de le faire avec d’autres personnes ? De plus, avant le rapport sexuel, vous avez pris la peine de porter un préservatif, sachant que votre partenaire peut avoir le Sida. Mais vous dites que vous étiez ivre. Donc, vous ne vous rappelez pas de la suite. Comment cela est-il possible ? ». Le prévenu Tamsir Jupiter Ndiaye déclare sans sourciller : « Il m’arrive de recevoir des étudiants qui veulent que je les encadre, sans les connaitre. En outre, lorsqu’on est ivre, on ne se jette pas dans le feu et on ne se suicide pas. Ce sont des réflexes. C’est pourquoi, j’ai porté un préservatif avant de passer à l’acte. C’est un reflexe, mais je ne me rappelle plus rien de ce qui s’est passé dans mon bureau».
AWA FAYE
Le Pays au Quotidien
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