Mohammadou Mbodj, membre du Bureau des Assises nationales, digère mal les accusations portées par Wade et l’ambassadeur des Etats-Unis à Bahreïn contre Amadou Makhtar Mbow. Pour M. Mbodj, cette sortie fait partie des dérives qui poussent les autorités de la République à transposer des problèmes crypto personnels sur la scène internationale. «Ça n’apporte rien à l’image du Sénégal. Wade est élu pour défendre les Sénégalais ; il devait donc être le dernier rempart pour s’attaquer à des Sénégalais qui ont des positions stratégiques sur le plan international», soutient-il. En effet, Mohammadou Mbodj qualifie de «très graves» les accusations portées contre l’ancien Directeur général de l’Unesco. Ceci dit, le coordonnateur du Forum civil précise que M. Mbow peut poursuivre Wade et l’ambassadeur des Etats-Unis à Bahreïn. «Ces propos n’ont aucune valeur juridique. L’Unesco aurait pu sortir un rapport et poursuivre Mbow si les faits s’avèrent vrais. Wade ne gagne rien en se faisant l’écho des accusations des autres. C’est sa responsabilité de défendre les Sénégalais et non de les attaquer. Le Sénégal ne mérite pas ça. C’est de la diversion. Le problème des Sénégalais, ce sont les inondations, l’éducation, la santé, les délestages, le chômage des jeunes», précise M. Mbodj. Toutefois, il reste convaincu que Me Wade essaye, à travers ses déclarations, d’identifier tous ses potentiels adversaires sur le terrain pour les affronter. «Il faut noter qu’il y a eu d’abord la liquidation politique de Moussa Touré et les accusations fébriles contre la gestion de Jacques Diouf à la Fao», ajoute M. Mbodj. Pour ce membre du bureau des Assises nationales et coordonnateur du Forum civil, Wade est attendu sur l’affaire Segura et non sur des propos d’un ambassadeur contre un citoyen. «Le Fmi a incriminé le Sénégal et nous attendons du président de la République des réponses claires à ces accusations. Le Fmi a déclenché une enquête, mais l’Etat devait mener sa propre enquête dans cette affaire. Il devrait créer une commission indépendante pour tirer cette affaire au clair et non laisser à une autre institution de le faire à sa place. L’affaire Segura est un fait réel et avéré et non des accusations. Donc, arrêtons l’acharnement des autorités étatiques sur des citoyens !», indique Mohammadou Mbodj.
source le quotidien
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