Elu démocratiquement en 2000, Me Abdoulaye Wade s’est retrouvé, surtout depuis le mois de juin dernier dans une position plus qu’infortable. Si les assauts de l’opposition contre sa candidature, jugée anticonstitutionnelle, le laissaient de marbre, jusque-là, l’actuel locataire du palais de la République mesure, désormais la gravité de l’heure. Il craint surtout les jeunes réunis dans le mouvement « Y’en a marre », plus que décidés à s’opposer à sa candidature. Ils l’avaient obligé le 23 juin dernier à retirer le projet de loi instituant l’élection simultanée du président et de son vice-président. C’était au moment où ses députés étaient réunis en séance pleinière, pour agir dans le sens qu’il voulait. Le président Wade est, également, soucieux de la désapprobation de la communauté internationale à sa candidature. Les révélations du fils du guide libyen Kadhafi sur des miliards que son fils aurait encaissés à Qatar sont venues compliquer les choses. Même au sein de son parti sa candidature pour un troisième mandat est décriée ; surtout qu’il aura, en 2012, 86 ans. S’il s’entête son pays risque le chaos. Ce qui ne sied pas à l’image de démocrate et de patriote, qu’il a incarnée en 26 ans d’opposition. Ainsi il est résigné à partir. Mais à la condition sine qua non que son fils, le ministre d’Etat Karim, ne soit jamais inquiété. A ce titre, la machine est enclenchée : Karim va s’atteler à la stabilité de l’électricité, pour se retirer ensuite. Ce ne serait plus qu’une affaire d’un peu moins de deux mois. Ce sont les délestages qui lui valent le désamour des Sénégalais. Il n’abdiquera pas pourtant de tenter de s’installer au pouvoir. Puisque la volonté populaire veut que « le fils ne succède pas à son fils », en 2012, pensent nos sources, il se résignera à se ranger derrière Mack Sall. Celui-ci victorieux, Karim comme la plupart des proches du président Wade seront « sauvés ». Un gentelman agreement, en somme. L’essentiel, c’est que Idrissa Seck, « le fils putatif » banni, ne soit pas le « quatrième président du Sénégal.
Samba Diallo
Senenews
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