Dans un entretien téléphonique avec l’APS, le porte-parole de ces ouvriers sénégalais résidant dans la région Safara demande de ‘’l’aide d’urgence’’ pour sortir de la zone où leur sécurité est menacée.
‘’Nous sommes des centaines de Sénégalais, en majorité des ressortissants de la région de Kolda. Nous sommes dans la région de Safara dans le Sud de la Libye’’, a dit Amadou Baldé, un natif de la région de Kolda.
‘’Nous vivons depuis quelques jours dans des conditions difficiles, entassés dans une pièce de 25 mètres carrés. Nous n’avons plus de nourriture, ni eau ni argent’’, a expliqué M. Baldé.
‘’Nous demandons au gouvernement du Sénégal de nous sortir d’ici avant le pire. Déjà parmi nous il y a des personnes blessées’’, a-t-il fait savoir.
M. Baldé a dit que les Sénégalais sont ‘’dans une situation d’insécurité’’, ajoutant : ‘’nous avons peur pour nos vies. On n’ose pas sortir de la maison ou nous sommes entassés, car si on sort les gens nous prennent pour nous donner des uniformes et des armes’’.
Il a précisé que les risques d’enrôlement sont valables ‘’du coté des insurgés comme ou de ceux qui sont favorables à Mouammar Kadhafi’’.
‘’Nous sommes pour la plupart des ouvriers, nous n’avons jamais fait l’armée. Nous demandons de l’aide pour quitter la Libye le plus vite possible’’, a insisté M. Baldé.
Des dispositions ont été prises par le gouvernement pour rapatrier les Sénégalais vivant en Libye ou à défaut "apporter l’assistance nécessaire à ceux qui préfèrent rester" dans ce pays en proie depuis quelques jours à un soulèvement populaire, a appris l’APS, vendredi de source officielle à Dakar.
"Depuis le début de la contestation populaire en Libye, le ministère des Affaires étrangères, avec notre ambassade à Tripoli, suit de très près la situation des ressortissants sénégalais dans ce pays estimés à 300 personnes. Actuellement, environ une quarantaine de nos compatriotes sont accueillis dans les locaux de la chancellerie", indique le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
Le même communiqué annonçait qu’un comité de crise présidé par l’ambassadeur du Sénégal a été mis en place.
Depuis deux semaines, des manifestations sont organisées dans plusieurs villes libyennes pour le départ du pouvoir de Mouammar Kadhafi.
Selon les médias étrangers, les forces de sécurité libyennes ont utilisé l’aviation pour réprimer les manifestants. Des organisations de défense des droits de l’homme font état de plusieurs centaines de personnes tuées par les forces de sécurité.
APS