Au Maghreb, les collectivités territoriales marocaines et tunisiennes sont dans des tentatives concrètes d’appropriation du solaire. Nous devons dépasser les barrières institutionnelles et aller vers une appropriation de nos ressources solaires au profit d’une innovation et d’élargissement de l’assiette fiscale des collectivités territoriales sénégalaises dans une coproduction d’énergie solaire efficace à travers le pays. Le Sénégal a des possibilités de régulation et des ressources solaires à faire valoir dans cette crise énergétique mondiale. C’est par la prise en charge des collectivités territoriales du pays de la gouvernance énergétique territoriale que nous pourrons défier le déficit énergétique dans une proximité territoriale. Le territoire sénégalais interpelle de manière urgente et sérieuse une nouvelle manière de penser le développement local du pays dans les relations entre l’État, les services décentralisés et les acteurs territoriaux dans un contexte historique, géographique, économique, sociale, environnementale, culturel, identitaire, politique et institutionnel difficile. Le territoire sénégalais, par sa nature et ses potentialités éco-géographiques représente une entité dynamique, dotée de potentialités solaires qui doivent mettre en jeu des démarches partenariales et contractuelles à la recherche d’une gouvernance énergétique. Cette réalité économique et démocratique rénovée suscite l’analyse des défis de gestion de l’énergie et les rapports sociaux aux échelles territoriales avec un regard critique et renouvelé dans les processus d’appropriation de nos ressources naturelles comme l’énergie solaire. Une perspective du développement territorial demande pour une prise en compte effective des préoccupations des communautés face à des défis dans une articulation efficiente des activités économiques, sociales et environnementales avec un respect des valeurs, des identités et des représentations territoriales dans les politiques énergétiques. Le développement territorial stipule dans une démarche fédérative, responsable, rénové et multidisciplinaire dans la valorisation des ressources énergétiques locales disponibles, les représentations locales, l’analyse des savoirs locaux, le partage d’informations sur la perception des enjeux et défis territoriaux avec l’intégration de nouveaux outils de mesure, d’évaluation et de suivi des politiques d’aménagement du territoire (Gadrey et Jany-Catrice, 2005). C’est dans ce contexte actuel, mu par des incertitudes face à des disparités d’accès à l’énergie que nous cherchons à mieux comprendre la dimension de gouvernance énergétique dans la mutualisation des potentialités des collectivités territoriales et des communautés dans les politiques énergétiques. L’État sénégalais n’a pas les moyens ni les ressources d’assurer une production énergétique à lui seul. Nous n’avons pas du pétrole. Comment pouvons-nous appréhender les préoccupations énergétiques réelles des communautés de vie dans ce contexte? Qu’est ce que la gouvernance énergétique du Sénégal et quelles sont les liens avec l’implication des collectivités territoriales et des communautés dans la formulation efficace et efficiente des politiques énergétiques du pays? N’est-il pas opportun chers compatriotes de repenser la politique énergétique par des alternatives territoriales d’appropriation de l’énergie solaire dans les territoires du pays?
Le Sénégal est un pays situé en Afrique intertropicale avec des potentialités connues d’énergie solaire. Comment pouvons-nous être dotés d’une puissance énergétique solaire intarissable toute l’année et nous sommes aux dépens de l’énergie hydroélectrique. De manière pragmatique l’État du Sénégal ne pourra subvenir aux besoins énergétiques d’un pays dépendant des marchés internationaux et des cours mondiaux du baril de pétrole dans une phase de raréfaction des ressources. Le Sénégal n’est pas producteur de pétrole et les capacités hydroélectriques du pays sont faibles. Le Sénégal est cependant choyé par la présence effective de l’énergie solaire et a un don naturel qu’il dénigre. Nous pouvons mettre en œuvre une politique décentralisée de gestion de l’énergie en s’appuyant sur les collectivités territoriales et les possibilités de chaque zone éco-géographique du pays. La mise en place de petites centrales et d’unités solaires à travers le pays sous la coordination efficiente des collectivités territoriales donne des alternatives de minimisation de l’utilisation de l’énergie hydroélectrique. Avec les acquis et la marche de la décentralisation au Sénégal et la subsidiarité des pouvoirs à certains échelons territoriaux dans différents domaines, les prises de décision concertées pour une gouvernance énergétique sont imminentes. Les collectivités territoriales sont une niche dans la mise en œuvre de l’action publique dont la maitrise de l’efficacité énergétique du pays. La gouvernance territoriale énergétique, dans ce nouveau contexte, met en jeu le partage des pouvoirs entre les acteurs territoriaux devant les possibilités énormes de la coopération décentralisée et les montages partenariaux internes. L’exercice du pouvoir public se trouve dans les échanges d’expériences, le partage de savoirs et savoirs faire mais aussi l’implication effective des collectivités territoriales, de leurs partenaires et des communautés dans une politique énergétique gagnante. C’est uniquement dans une dynamique collective des acteurs territoriaux dans les bassins de vie que la complexité territoriale est mieux appréhendée. Pour Carrier et Jean (2000), la gouvernance énergétique territoriale est plus collective qu’institutionnelle dans la gestion des enjeux d’aménagement du territoire. Dans cette approche collective de l’action publique, l’ouverture à l’innovation, les démarches partenariales et les réseaux sont importants dans l’atteinte des objectifs communs de développement territorial axé sur l’appropriation du solaire à travers le pays. Les mécanismes qui permettent des interactions entre l’État, les citoyens, les collectivités territoriales et les organisations publiques et privées sont importants mais ne suffisent pas pour l’atteinte d’une autosuffisance énergétique. Gagnon et Fortin (1999) relatent l’importance d’une coordination des pratiques innovantes entre les différents acteurs territoriaux pour une gouvernance des ressources. La participation des collectivités territoriales se trouve dans la recherche d’autonomie des territoires et la prise de conscience des préoccupations environnementales face à des potentialités inouïes de production d’énergie solaire. Bourque et al (2008) définissent la participation de la manière suivante : « La participation est l’exercice et l’expression de la citoyenneté active et engagée sur le plan politique au processus électoral, la participation démocratique aux débats dans l’espace publique et la participation sociale ou civique aux instances de base des collectivités territoriales, la société civile et les communautés dans la maitrise des défis à l’échelle territoriale ». La notion de participation prend une forme renouvelée d’implication des collectivités territoriales où la maitrise des possibilités naturelles de production d’énergie solaire reste une piste urgente à exploiter. La SENELEC ne peut et ne pourra pas fournir l’énergie nécessaire au pays car l’État n’a pas les moyens nécessaires et les ressources publiques adéquates dans le contexte actuel. Les décideurs centraux peuvent avoir la bonne volonté certes, cependant il est difficile voire utopique de résorber le déficit énergétique à l’heure actuelle. La participation effective des collectivités territoriales et des communautés recèlent des éléments de succès dans les stratégies de gestion des ressources environnementales et de l’énergie. Gagnon (1995) insiste sur la fait que : « Chaque communauté territoriale connait mieux que quiconque ses propres réalités, possède son propre savoir-faire et a les moyens d’évaluer ses capacités de support écologique et énergétique dans le respect de sa dynamique sociospatiale singulière et de ses valeurs ». C’est dans cette logique proactive de recherche des solutions énergétiques réelles du Sénégal mais aussi des potentialités des collectivités territoriales que la participation peut faciliter la meilleure appréhension des préoccupations des plus vulnérables dans une politique énergétique située et rénovée. A quand le réveil des synergies partenariales entre le service public et les collectivités territoriales du Sénégal dans la maîtrise de l’énergie solaire pour un développement local ancré? Vive un Sénégal qui innove!
Mamadou GAYE, UQAC, Québec, Canada
Le Sénégal est un pays situé en Afrique intertropicale avec des potentialités connues d’énergie solaire. Comment pouvons-nous être dotés d’une puissance énergétique solaire intarissable toute l’année et nous sommes aux dépens de l’énergie hydroélectrique. De manière pragmatique l’État du Sénégal ne pourra subvenir aux besoins énergétiques d’un pays dépendant des marchés internationaux et des cours mondiaux du baril de pétrole dans une phase de raréfaction des ressources. Le Sénégal n’est pas producteur de pétrole et les capacités hydroélectriques du pays sont faibles. Le Sénégal est cependant choyé par la présence effective de l’énergie solaire et a un don naturel qu’il dénigre. Nous pouvons mettre en œuvre une politique décentralisée de gestion de l’énergie en s’appuyant sur les collectivités territoriales et les possibilités de chaque zone éco-géographique du pays. La mise en place de petites centrales et d’unités solaires à travers le pays sous la coordination efficiente des collectivités territoriales donne des alternatives de minimisation de l’utilisation de l’énergie hydroélectrique. Avec les acquis et la marche de la décentralisation au Sénégal et la subsidiarité des pouvoirs à certains échelons territoriaux dans différents domaines, les prises de décision concertées pour une gouvernance énergétique sont imminentes. Les collectivités territoriales sont une niche dans la mise en œuvre de l’action publique dont la maitrise de l’efficacité énergétique du pays. La gouvernance territoriale énergétique, dans ce nouveau contexte, met en jeu le partage des pouvoirs entre les acteurs territoriaux devant les possibilités énormes de la coopération décentralisée et les montages partenariaux internes. L’exercice du pouvoir public se trouve dans les échanges d’expériences, le partage de savoirs et savoirs faire mais aussi l’implication effective des collectivités territoriales, de leurs partenaires et des communautés dans une politique énergétique gagnante. C’est uniquement dans une dynamique collective des acteurs territoriaux dans les bassins de vie que la complexité territoriale est mieux appréhendée. Pour Carrier et Jean (2000), la gouvernance énergétique territoriale est plus collective qu’institutionnelle dans la gestion des enjeux d’aménagement du territoire. Dans cette approche collective de l’action publique, l’ouverture à l’innovation, les démarches partenariales et les réseaux sont importants dans l’atteinte des objectifs communs de développement territorial axé sur l’appropriation du solaire à travers le pays. Les mécanismes qui permettent des interactions entre l’État, les citoyens, les collectivités territoriales et les organisations publiques et privées sont importants mais ne suffisent pas pour l’atteinte d’une autosuffisance énergétique. Gagnon et Fortin (1999) relatent l’importance d’une coordination des pratiques innovantes entre les différents acteurs territoriaux pour une gouvernance des ressources. La participation des collectivités territoriales se trouve dans la recherche d’autonomie des territoires et la prise de conscience des préoccupations environnementales face à des potentialités inouïes de production d’énergie solaire. Bourque et al (2008) définissent la participation de la manière suivante : « La participation est l’exercice et l’expression de la citoyenneté active et engagée sur le plan politique au processus électoral, la participation démocratique aux débats dans l’espace publique et la participation sociale ou civique aux instances de base des collectivités territoriales, la société civile et les communautés dans la maitrise des défis à l’échelle territoriale ». La notion de participation prend une forme renouvelée d’implication des collectivités territoriales où la maitrise des possibilités naturelles de production d’énergie solaire reste une piste urgente à exploiter. La SENELEC ne peut et ne pourra pas fournir l’énergie nécessaire au pays car l’État n’a pas les moyens nécessaires et les ressources publiques adéquates dans le contexte actuel. Les décideurs centraux peuvent avoir la bonne volonté certes, cependant il est difficile voire utopique de résorber le déficit énergétique à l’heure actuelle. La participation effective des collectivités territoriales et des communautés recèlent des éléments de succès dans les stratégies de gestion des ressources environnementales et de l’énergie. Gagnon (1995) insiste sur la fait que : « Chaque communauté territoriale connait mieux que quiconque ses propres réalités, possède son propre savoir-faire et a les moyens d’évaluer ses capacités de support écologique et énergétique dans le respect de sa dynamique sociospatiale singulière et de ses valeurs ». C’est dans cette logique proactive de recherche des solutions énergétiques réelles du Sénégal mais aussi des potentialités des collectivités territoriales que la participation peut faciliter la meilleure appréhension des préoccupations des plus vulnérables dans une politique énergétique située et rénovée. A quand le réveil des synergies partenariales entre le service public et les collectivités territoriales du Sénégal dans la maîtrise de l’énergie solaire pour un développement local ancré? Vive un Sénégal qui innove!
Mamadou GAYE, UQAC, Québec, Canada