Ndiassé Diouf encourt 2 ans d’emprisonnement ferme, si le juge correctionnel suit le réquisitoire du représentant du parquet. Né en 1985, le prévenu qui exerce la profession de comptable, est poursuivi pour abus de blanc-seing, abus de confiance, faux et usage de faux en écriture de banque et en écriture privée, et blanchiment de capitaux. Le montant du préjudice s’élève à 1 milliard 300 millions de francs Cfa.
Selon l’économie des faits, Serigne Mbacké Guèye, le plaignant, propriétaire de la société SMBG, a déposé plainte contre son gestionnaire, administratif et financier, Ndiassé Diouf. Celui-ci a été engagé dans la société en août 2017. Il était chargé d'assurer la gestion et la comptabilité de l'entreprise en toute formalité. Mais quand la partie civile a constaté que ses chiffres d'affaires ont baissé, le boss a diligenté un audit. Selon le plaignant, Ndiassé avait été incapable de produire son livre comptable. Pis, il a constaté un mouvement de chèques clients portant sur 406 507 294 FCfa et d'autres mouvements dans le compte de la société, durant les années 2017, 2018 et 2019.
Le rapport factuel de contrôle des comptes, fait le 30 juin 2020, avait relevé des opérations relatives à des retraits d'un montant global de 1,3 milliard FCfa. Interpellé sur ces transactions, Ndiassé a été, selon les éléments de l’enquête, dans l’indisponibilité de produire des pièces justificatives. Il est également ressorti des éléments de l’enquête que l’audit fait par des experts financiers, a révélé que Ndiassé aurait détourné les montants, pour créer les sociétés Africa Gapasa, STC (Sénégal Trading Company et AB Consulte). Ces sociétés ont fait des chiffres d'affaires que Ndiassé a versés dans des comptes domiciliés dans des banques de la place.
La partie civile aurait remis plus de 200 chèques en blanc au prévenu
A la barre de la Chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Dakar, la partie civile Serigne Mbacké Guèye a ajouté, hier, que son employé entretenait une relation douteuse avec son épouse Mariama Diouldé Diallo. Dans ses déclarations, il révèle avoir coincé celle-ci en train de parler avec Ndiassé des affaires de la société. ‘’Ma femme l’a appelé très tôt pour lui demander s’il a remarqué un changement de ma part à son égard ; il lui a rétorqué que oui. Ainsi, mon épouse lui a dit de faire gaffe, car je les soupçonne’’, a-t-il soutenu au parloir.
Le requérant Serigne Mbacké Guèye a précisé, par ailleurs, qu’il a signé plus de 200 chèques en blanc au prévenu, qui se chargeait de les retirer. Sur l’audit, Serigne Mbacké Guèye soutient : ‘’Avant de faire l'audit, j'ai embauché un autre comptable. Ce dernier nous a montré la société que Ndiassé a créée, Ninéa à l’appui. Pour sa défense, il m’a appelé pour me dire qu’avant de faire l’audit, j’aurais dû le prévenir pour qu’il puisse trouver un comptable qui certifie les livres. Il m’a rappelé pour me dire qu’il va retoucher les comptes ; j’ai refusé.’’
Poursuivant, la partie civile déclare : ‘’J’ai appelé Sow pour qu’il change les serrures. Très tôt le matin, il s’est rendu là-bas. Ne pouvant pas accéder dans les bureaux, il a essayé de me contacter, en vain. Il s’est ainsi rendu dans le bureau de la secrétaire, a récupéré des papiers qu’il a déchirés’’, a-t-il martelé.
Pour corroborer ses dires, il a brandi une vidéo visionnée par le tribunal. ‘’Depuis son arrivée à l'entreprise, c'est lui qui détenait mes carnets de chèques. C’est après son arrestation que je les ai récupérés’’, dit-il. ‘’Mon épouse est l’instigatrice des agissements de Ndiassé. Elle a tout fait pour amadouer Abou Sow ; celui-ci a refusé. Mais Ndiassé est tombé dans son piège’’, s’est-il désolé à la barre.
Le comparant conteste les faits et accuse la partie civile
Des accusations que le prévenu Ndiassé Diouf a balayées d’un revers de main. Pour se dédouaner, le prévenu, qui a passé 8 mois en détention, renseigne qu’il n’était pas signataire de chèques, durant tout le temps qu’il a travaillé dans la société. ‘’On m’a remis des chèques signés non remplis. Serigne Mbacké signe les chèques en blanc, je les remplis, puis je les retire en son nom.’’
Il a, par ailleurs, avoué qu’il ne détenait pas un livre comptable. Pis, il fulmine qu’il n’est pas en mesure de justifier les retraits d’argent qu’il effectuait à la banque. Pour sa défense, il dit au tribunal que son employeur confondait ses dépenses personnelles et celles de la société.
Sur son train de vie, le prévenu, qui perçoit un salaire de 300 mille francs Cfa, s’est procuré un véhicule de marque Chevrolet à 2 millions de francs Cfa. Il est aussi ressorti du dossier qu’il loue un studio à 125 mille francs Cfa. En sus de cela, l’enquête révèle qu’il a contracté un prêt de 3 millions 600 mille francs Cfa au Crédit mutuel. Sur ses rapports avec l’épouse du plaignant, le prévenu conteste avec véhémence.
S’agissant de la création de sociétés avec l’argent détourné, Ndiassé jure qu’il partage une société avec son cousin et qu’il n’a fait aucun apport financier. ‘’Dans la société de mon cousin, je suis associé à hauteur de 45 %. Sur le faux qu’on me reproche, j’ai apposé ma signature sur l’en-tête, pour montrer à mon cousin comment on fait un montage de soumission. On a soumissionné avec ce document, mais on n’a pas obtenu gain de cause’’, peste-t-il.
Entendue à titre de témoin, l’épouse de la partie civile, Mariama Diouldé Diallo, jure n’avoir aucune relation avec le prévenu. ‘’Je contacte uniquement Ndiassé pour le paiement de la mensualité de mes enfants’’, témoigne-t-elle. ‘’Je n’ai jamais parlé avec Ndiassé des affaires de mon mari. Je ne lui ai jamais demandé de m’offrir une puce de 1 000 FCfa. Lors de mes discussions avec Ndiassé, je n’ai jamais parlé du marabout dont il fait allusion. Je n’ai jamais discuté avec Ndiassé via WhatsApp. Ndiassé n’est jamais venu dans la maison où j’habite actuellement’’, renseigne-t-elle.
Adultère
Au terme des interrogatoires, les avocats du plaignant ont sollicité le maintien du prévenu dans les liens de la détention. Selon Me Moussa Baldé, le prévenu est atteint et convaincu de tous les chefs qui lui sont reprochés. Dans leurs plaidoiries, les avocats de la défense ont fustigé le déroulement de l’enquête à la Section de recherches.
En effet, l’épouse de la partie civile qui y était en garde-à-vue, durant 48 heures, aurait été relâchée dans des circonstances douteuses. C’est la raison pour laquelle, selon Me Baboucar Cissé, une plainte a été déposée contre celle-ci pour adultère. Selon l’avocat, l’affaire, qui va faire beaucoup de révélations, est confiée à la cybercriminalité.
Pour la réparation du préjudice causé à leur client, l'avocat a réclamé la somme de 2 milliards de francs Cfa, pour le compte de son client. Le représentant du ministère public, après avoir requis la relaxe du prévenu du chef de blanchiment de capitaux, a demandé qu’il soit reconnu coupable des autres chefs. Pour la peine, le maitre des poursuites a requis 2 ans d’emprisonnement ferme.
La défense sollicite la relaxe du prévenu
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A la suite des réquisitoires du parquet, Me Abdoulaye Tall s’est offusqué, dit-il, des ‘’mensonges’’ de la partie civile. ‘’Cette même partie civile est dans l’incapacité de fournir des preuves en ce qui concerne le blanchiment de capitaux. Quelqu’un qui est capable d’aller jusque dans les toilettes pour espionner son épouse est capable de sacrifier son employé’’, a plaidé l’avocat, qui rejette la fiabilité du rapport d’audit. L’avocat a demandé la relaxe de son client.
L’affaire mise en délibéré, la Chambre rendra sa décision le 24 mars prochain.
Enquête
Selon l’économie des faits, Serigne Mbacké Guèye, le plaignant, propriétaire de la société SMBG, a déposé plainte contre son gestionnaire, administratif et financier, Ndiassé Diouf. Celui-ci a été engagé dans la société en août 2017. Il était chargé d'assurer la gestion et la comptabilité de l'entreprise en toute formalité. Mais quand la partie civile a constaté que ses chiffres d'affaires ont baissé, le boss a diligenté un audit. Selon le plaignant, Ndiassé avait été incapable de produire son livre comptable. Pis, il a constaté un mouvement de chèques clients portant sur 406 507 294 FCfa et d'autres mouvements dans le compte de la société, durant les années 2017, 2018 et 2019.
Le rapport factuel de contrôle des comptes, fait le 30 juin 2020, avait relevé des opérations relatives à des retraits d'un montant global de 1,3 milliard FCfa. Interpellé sur ces transactions, Ndiassé a été, selon les éléments de l’enquête, dans l’indisponibilité de produire des pièces justificatives. Il est également ressorti des éléments de l’enquête que l’audit fait par des experts financiers, a révélé que Ndiassé aurait détourné les montants, pour créer les sociétés Africa Gapasa, STC (Sénégal Trading Company et AB Consulte). Ces sociétés ont fait des chiffres d'affaires que Ndiassé a versés dans des comptes domiciliés dans des banques de la place.
La partie civile aurait remis plus de 200 chèques en blanc au prévenu
A la barre de la Chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Dakar, la partie civile Serigne Mbacké Guèye a ajouté, hier, que son employé entretenait une relation douteuse avec son épouse Mariama Diouldé Diallo. Dans ses déclarations, il révèle avoir coincé celle-ci en train de parler avec Ndiassé des affaires de la société. ‘’Ma femme l’a appelé très tôt pour lui demander s’il a remarqué un changement de ma part à son égard ; il lui a rétorqué que oui. Ainsi, mon épouse lui a dit de faire gaffe, car je les soupçonne’’, a-t-il soutenu au parloir.
Le requérant Serigne Mbacké Guèye a précisé, par ailleurs, qu’il a signé plus de 200 chèques en blanc au prévenu, qui se chargeait de les retirer. Sur l’audit, Serigne Mbacké Guèye soutient : ‘’Avant de faire l'audit, j'ai embauché un autre comptable. Ce dernier nous a montré la société que Ndiassé a créée, Ninéa à l’appui. Pour sa défense, il m’a appelé pour me dire qu’avant de faire l’audit, j’aurais dû le prévenir pour qu’il puisse trouver un comptable qui certifie les livres. Il m’a rappelé pour me dire qu’il va retoucher les comptes ; j’ai refusé.’’
Poursuivant, la partie civile déclare : ‘’J’ai appelé Sow pour qu’il change les serrures. Très tôt le matin, il s’est rendu là-bas. Ne pouvant pas accéder dans les bureaux, il a essayé de me contacter, en vain. Il s’est ainsi rendu dans le bureau de la secrétaire, a récupéré des papiers qu’il a déchirés’’, a-t-il martelé.
Pour corroborer ses dires, il a brandi une vidéo visionnée par le tribunal. ‘’Depuis son arrivée à l'entreprise, c'est lui qui détenait mes carnets de chèques. C’est après son arrestation que je les ai récupérés’’, dit-il. ‘’Mon épouse est l’instigatrice des agissements de Ndiassé. Elle a tout fait pour amadouer Abou Sow ; celui-ci a refusé. Mais Ndiassé est tombé dans son piège’’, s’est-il désolé à la barre.
Le comparant conteste les faits et accuse la partie civile
Des accusations que le prévenu Ndiassé Diouf a balayées d’un revers de main. Pour se dédouaner, le prévenu, qui a passé 8 mois en détention, renseigne qu’il n’était pas signataire de chèques, durant tout le temps qu’il a travaillé dans la société. ‘’On m’a remis des chèques signés non remplis. Serigne Mbacké signe les chèques en blanc, je les remplis, puis je les retire en son nom.’’
Il a, par ailleurs, avoué qu’il ne détenait pas un livre comptable. Pis, il fulmine qu’il n’est pas en mesure de justifier les retraits d’argent qu’il effectuait à la banque. Pour sa défense, il dit au tribunal que son employeur confondait ses dépenses personnelles et celles de la société.
Sur son train de vie, le prévenu, qui perçoit un salaire de 300 mille francs Cfa, s’est procuré un véhicule de marque Chevrolet à 2 millions de francs Cfa. Il est aussi ressorti du dossier qu’il loue un studio à 125 mille francs Cfa. En sus de cela, l’enquête révèle qu’il a contracté un prêt de 3 millions 600 mille francs Cfa au Crédit mutuel. Sur ses rapports avec l’épouse du plaignant, le prévenu conteste avec véhémence.
S’agissant de la création de sociétés avec l’argent détourné, Ndiassé jure qu’il partage une société avec son cousin et qu’il n’a fait aucun apport financier. ‘’Dans la société de mon cousin, je suis associé à hauteur de 45 %. Sur le faux qu’on me reproche, j’ai apposé ma signature sur l’en-tête, pour montrer à mon cousin comment on fait un montage de soumission. On a soumissionné avec ce document, mais on n’a pas obtenu gain de cause’’, peste-t-il.
Entendue à titre de témoin, l’épouse de la partie civile, Mariama Diouldé Diallo, jure n’avoir aucune relation avec le prévenu. ‘’Je contacte uniquement Ndiassé pour le paiement de la mensualité de mes enfants’’, témoigne-t-elle. ‘’Je n’ai jamais parlé avec Ndiassé des affaires de mon mari. Je ne lui ai jamais demandé de m’offrir une puce de 1 000 FCfa. Lors de mes discussions avec Ndiassé, je n’ai jamais parlé du marabout dont il fait allusion. Je n’ai jamais discuté avec Ndiassé via WhatsApp. Ndiassé n’est jamais venu dans la maison où j’habite actuellement’’, renseigne-t-elle.
Adultère
Au terme des interrogatoires, les avocats du plaignant ont sollicité le maintien du prévenu dans les liens de la détention. Selon Me Moussa Baldé, le prévenu est atteint et convaincu de tous les chefs qui lui sont reprochés. Dans leurs plaidoiries, les avocats de la défense ont fustigé le déroulement de l’enquête à la Section de recherches.
En effet, l’épouse de la partie civile qui y était en garde-à-vue, durant 48 heures, aurait été relâchée dans des circonstances douteuses. C’est la raison pour laquelle, selon Me Baboucar Cissé, une plainte a été déposée contre celle-ci pour adultère. Selon l’avocat, l’affaire, qui va faire beaucoup de révélations, est confiée à la cybercriminalité.
Pour la réparation du préjudice causé à leur client, l'avocat a réclamé la somme de 2 milliards de francs Cfa, pour le compte de son client. Le représentant du ministère public, après avoir requis la relaxe du prévenu du chef de blanchiment de capitaux, a demandé qu’il soit reconnu coupable des autres chefs. Pour la peine, le maitre des poursuites a requis 2 ans d’emprisonnement ferme.
La défense sollicite la relaxe du prévenu
,
A la suite des réquisitoires du parquet, Me Abdoulaye Tall s’est offusqué, dit-il, des ‘’mensonges’’ de la partie civile. ‘’Cette même partie civile est dans l’incapacité de fournir des preuves en ce qui concerne le blanchiment de capitaux. Quelqu’un qui est capable d’aller jusque dans les toilettes pour espionner son épouse est capable de sacrifier son employé’’, a plaidé l’avocat, qui rejette la fiabilité du rapport d’audit. L’avocat a demandé la relaxe de son client.
L’affaire mise en délibéré, la Chambre rendra sa décision le 24 mars prochain.
Enquête