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Dette et trésorerie au menu

Rédigé par leral.net le Mercredi 20 Juin 2012 à 13:37 | | 0 commentaire(s)|

L’endettement public et la gestion de la trésorerie ont été débattus samedi dernier par les inspecteurs du trésor. Les termes du débat ont été posés par le directeur de la dette publique, Babacar Cissé.


Dette et trésorerie au menu
L’Amicale des Inspecteur du Trésor (AITS) a organisé samedi dernier un diner débat sur le thème « Endettement public et gestion de la trésorerie » à l’hôtel King Fahd Palace. Thème qui se réfère aux plus éminentes missions du Trésor public à savoir la définition et la mise en œuvre de politiques publiques touchant aux domaines d’activités du Trésor. Un choix opéré se rapporte à une préoccupation, au regard de l’actualité, au Sénégal comme dans le monde, marquée par des débats sur le niveau croissant de l’endettement public et ses répercussions sur la capacité financière des Etats à honorer leurs charges. Dans sa communication, le directeur de la dette publique, Babacar Cissé, a soutenu d’emblée que « la gestion de la trésorerie de l’Etat peut être définie au sens de l’ensemble des décisions, règles et procédures lui assurant le maintien, aux meilleures conditions de coût et de sécurité, d’un équilibre financier spatio-temporel gage de continuité financière. Elle a pour objectif de favoriser l’exécution au mieux des recettes et dépenses de l’Etat, de sorte qu’il puisse honorer ses obligations et engagements financiers au moyen des ressources qui s’imputent sur le compte unique du Trésor ». Ce qui signifie par ailleurs que la trésorerie de l’État est étroitement tributaire de la prévisibilité des mouvements financiers qui affectent en crédit comme en débit le compte unique du Trésor ainsi que des écarts qui en résultent, du fait du caractère asynchrone desdits flux, et qui peuvent amener , le cas échéant, à placer dans les meilleures conditions possibles les excédents ponctuels de trésorerie et à calibrer au plus juste les opérations d’endettement, en cas de besoin de financement.

M. Cissé rappelle par ailleurs que « les opérations d’endettement relèvent de la gestion de la dette qui, au delà de la mobilisation des financements voulus, consiste également à établir une stratégie de gestion des coûts et risques liés à l’endettement ainsi que tous les autres objectifs que les autorités peuvent avoir fixé à la gestion de la dette souveraine, comme par exemple le développement et le maintien d’un marché de titres publics performant, ou encore le reprofilage de maturités en cas d’encours fortement concentré sur le court terme, comme c’est le cas de notre pays ».

Au demeurant, les caractéristiques et conditions d’endettement ne sont pas sans impacter la gestion de la trésorerie au regard des charges et risques qu’elles induisent. Aussi, renseigne le directeur de la dette publique, « le niveau et la structure des financements mobilisés peuvent plus ou moins contraindre la gestion de la trésorerie. Parallèlement, le niveau du déficit de trésorerie ainsi que les conditions et modalités de couverture des besoins de financement impactent la qualité de l’endettement. Ainsi, la gestion de l’endettement public et celle de la trésorerie interagissent étroitement sous l’effet d’un certain nombre de facteurs que nous nous proposons à présent de passer en revue ». Si, l’endettement public participe de la couverture des besoins de financement et contribue d’autant plus à les atténuer qu’il les comble. Il convient cependant d’éviter un endettement excessif en raison des problèmes de viabilité de l’encours (approche de stock) voire de soutenabilité du service (approche de flux) qui pourraient en résulter. Quant au financement son déficit de trésorerie constitue celui des amortissements, les composantes de l’endettement public. Le comblement du déficit s’opère, plus précisément, au moyen de la composante des nouveaux financements qui détermine le pas de la progression de l’encours de la dette. Il importe d’éviter un effet dit « de boule de neige » avec un financement en lui-même générateur de dette. M. Cissé souligne dans son exposé que la coordination entre la gestion de la dette publique et celle de la trésorerie de l’Etat serait facilitée par la mise en œuvre d’un certain nombre de dispositifs et mesures. A ce niveau, il pourrait être envisagé de mettre en place un cadre de coordination qui aura pour objectif d’aider à optimiser le pilotage de la gestion de la trésorerie ainsi que les interventions de l’Etat sur les marchés de capitaux.

Synthèse : Alioune Badara COULIBALY