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Développement de la propriété intellectuelle : Me Wade propose d’investir dans la production d’idées innovantes

A l’heure où l’économie mondiale baigne dans un environnement en perpétuelle mutation, l’Afrique doit faire preuve de beaucoup d’initiatives pour asseoir son développement. Le président Abdoulaye Wade a défendu l’idée hier à l’ouverture de la conférence internationale sur la propriété intellectuelle et le développement social des Etats membres.


Rédigé par leral.net le Mercredi 5 Novembre 2008 à 11:47 | | 0 commentaire(s)|

Développement de la propriété intellectuelle : Me Wade propose d’investir dans la production d’idées innovantes
Me Wade qui a préconisé d’investir dans la production d’idées innovantes, propose la création d’un réseau africain de la propriété intellectuelle et l’organisation à Dakar d’une conférence sur la participation des peuples noirs à l’invention, à la science et à la technologie.

La rencontre est importante aussi bien pour le Sénégal que pour l’Afrique. Parce qu’il s’agit de se pencher sur une problématique : les rapports entre la propriété intellectuelle et le développement. Et l’interrogation vient à son heure pour Me Abdoulaye Wade, car il s’agit pour lui d’une question très importante, qui malheureusement n’est pas bien connue. Il a souligné qu’il est temps de se pencher sur ce problème, et la conférence qui réuni une vingtaine de ministres des pays membres de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (Oapi) et près de 200 experts venus d’horizons divers donne l’occasion d’esquisser des solutions qui peuvent être apportées au moyen d’une gestion optimale de la propriété intellectuelle. Me Wade s’est réjoui de l’organisation de cette conférence centrée autour d’une question sur laquelle il existe trop de confusion parce que « les gens ne savent pas distinguer l’innovation de la propriété industrielle », estime t-il.

Des idées, Me Wade pense que tout le monde en a, mais des idées innovantes, des idées qui apportent quelque chose de plus ce n’est pas donné à tout le monde. « De telles idées, quelque soit le secteur dans lequel les gens s’activent, peuvent faire l’objet d’une propriété littéraire ou artistique ou d’un brevet industriel », estime Me Wade. Qu’il soit dans le domaine de l’agriculture ou de l’élevage, le Président de la République est d’avis qu’il n’est pas nécessaire d’être instruit pour pouvoir créer. Par exemple : « en Amérique, il y a des gens qui ont inventé des choses même dans le domaine industriel et qui ne sont pas instruits ; l’essentiel est que ce que vous créez soit nouveau et que ça serve à quelque chose qui est désirée par d’autres qui veulent l’utiliser pour gagner de l’argent ».

Cela, pense encore le chef de l’Etat, on peut le retrouver dans l’agriculture, dans l’élevage et aussi dans l’industrie, secteur dans lequel celui qui invente a un brevet d’invention, alors que dans les domaines artistiques ou des arts, c’est plutôt le droit d’auteur. Mais les deux peuvent conduire à l’enrichissement, ce qui fait nourrir au président de la République des ambitions pour le Sénégal où il promet désormais de développer la culture de la créativité et de l’innovation.

Que ce soit dans l’agriculture, dans l’industrie ou dans n’importe quel autre secteur, les gens sont exhortés à travailler et à imaginer de nouvelles choses, une nouvelle façon d’imaginer ou d’améliorer les choses.

Malheureusement, Me Wade regrette surtout le fait que « lorsque l’on consulte aujourd’hui la banque des brevets, par exemple, des déclarations ou droits d’auteurs, on se rend compte que l’Afrique est très marginalisée, nous n’avons pas beaucoup d’inventions qui sont enregistrées ». Alors que, poursuit le chef de l’Etat : « Dieu a donné l’intelligence à tous les peuples, mais il y en qui l’utilise bien et d’autres qui ne l’utilisent pas. Nous, jusqu’à présent, nous n’avons pas fourni nos efforts vers la créativité » et c’est pourquoi, le président de la République exhorte les Sénégalais de toutes catégories, en particulier les jeunes, à chercher, à innover et à créer.

Dans la perspective de susciter l’esprit de créativité, le chef de l’Etat, propose la création d’un réseau africain de la propriété intellectuelle.

Ce sera, selon lui, un véritable réseau africain pour inciter les gens à créer, mais aussi pour avoir des échanges. Il se propose aussi d’organiser à Dakar, une conférence sur la participation des peuples noirs à l’invention, à la science et à la technologie. « Il y a des gens qui croient que nous n’avons rien inventé ; nous avons inventé beaucoup de choses dans le domaine de la technologie, et c’est pourquoi, je souhaite organiser cette conférence à la veille du 3è festival mondial des arts nègres (Ndlr : prévu du 1er au 21 décembre 2009). Il y aura des noirs de tous les pays du monde qui viendront présenter leurs inventions. Il est important pour les jeunes de savoir que derrière eux il y a une Afrique qui a inventé beaucoup de choses, et il n’y a pas de quoi avoir des complexes », estime Me Wade.

L’importance de la propriété intellectuelle et la pertinence de sa corrélation avec le développement économique et social, ont été mis en exergue par les précédents orateurs, notamment Me Ousmane Ngom, président du comité d’organisation et ministre d’Etat, ministre des Mines et de l’Industrie. MM Francis Gurry (directeur général de l’organisation mondiale de la propriété intellectuelle (Ompi), Paulin Edou, directeur général de l’Oapi, et Mme Emilie Béatrice Epaye, présidente du conseil d’administration de l’Oapi, par ailleurs ministre du commerce, de l’industrie et des petites et moyennes entreprises de la Centrafrique.

Cette rencontre devrait déboucher sur une déclaration de Dakar sur la propriété intellectuelle et le développement économique et social des Etats membres de l’Oapi. Dans ce document les Etats vont s’engager à mettre en œuvre un certain nombre de projets visant à faire de la propriété intellectuelle le moteur de la croissance.

Adama MBODJ

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