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Difficiles conditions de vie précarité, soif, diktat des usuriers, au menu des Djolof-Djolof

Des conditions de vie essentiellement marquées par un manque d'eau, des voies d'accès sablonneuses et mal tracées, un mauvais système d'électrification, la terrible anarchie sur la fixation des prix de denrées, la conjoncture économique, sont, entre autres, les maux qui entravent le bien-être des habitants des contrées de Dahra Djolof.


Rédigé par leral.net le Samedi 25 Juin 2022 à 12:38 | | 0 commentaire(s)|

Difficiles conditions de vie précarité, soif, diktat des usuriers, au menu des Djolof-Djolof
Nous sommes à Ticko, un village situé à moins de 80 kilomètres du Dahra Djolof, une localité rattachée au département de Linguère, dans la région de Louga. Les habitants de Ticko ne vivent que d'élevage et d'un peu d'agriculture. Il fait partie des localités enclavées du département de Linguère. Y accéder est un chemin de croix. Un éleveur s'est offusqué de cette situation. « Le problème d'enclavement est l'un de nos principaux maux. Surtout lorsqu'on a des malades. Nous les acheminons vers la ville à bord de charrettes. Souvent, ils passent de vie à trépas, en cours de route », a-t-il expliqué.

Outre ce problème, le manque d'eau engendre des désagréments d'un autre âge. « Dahra Djolof est fortement tenaillé par une indisponibilité de l'eau. L'unique forage est à une trentaine de kilomètres de Ticko », poursuit notre interlocuteur, selon qui, des éleveurs sont parfois contraints de parcourir 180 kilomètres de route par jour, pour chercher de quoi abreuver leurs bêtes, cuisiner, se laver, entre autres besoins. « Nous nous levons très tôt le matin, pour attacher une charrette, tirée par trois ânes et parcourir une trentaine de kilomètres, et pouvoir acheter une moyenne de six barils d'eau, à 100 francs Cfa, pièce. Nous effectuons ce trajet deux fois par jour. Le matin, pour assurer les besoins en eau de nos bêtes, le soir, pour les besoins de la famille », nous ont précisé des jeunes de la localité.

« L'activité économique est également morose dans la commune de Dahra Djolof, qui n'enregistre pas moins de 80 villages. Ce n'est que durant les « loumas » (marchés hebdomadaires) de jeudi, qu'on peut espérer gagner de l'argent. On profite de ce jour pour écouler notre bétail. Et si c'est en période d'hivernage, on y vend également du lait caillé. Voici nos principales sources de revenus », informe-t-on.

Ces zones n'étant pas électrifiées, même pour charger les appareils téléphoniques, le parcours se mesure en kilomètres de calvaire et en sous déboursés. « On a l'impression de ne pas faire partie du Sénégal. Nous ne bénéficions de l'attention d'aucune autorité. Et comble de malheur, de véreux commerçants profitent de la situation pour imposer leur diktat et fixer les prix des denrées comme bon leur semble », dit un habitant dépité.

Ndèye Fatou Kébé