Quel bilan tirez-vous du travail de la commission politique du dialogue national ?
Je tiens d’abord à préciser que dans l’histoire politique des nations, les conquêtes démocratiques sont des conquêtes progressives et successives et ne procèdent nullement d’une génération spontanée. Cela implique que dans chaque contexte, il faut se battre pour arracher un certain nombre d’acquis pour consolider la situation, avancer mais aussi se préparer à d’autres conquêtes, jusqu’à arriver à un niveau de démocratie acceptable. C’est ce qui se passe dans tous les grandes démocraties. Au Sénégal, les acquis que nous avons obtenus dans le cadre du processus électoral, sont le produit de conquêtes progressives à travers toute notre histoire, depuis la période coloniale jusqu’aux années d’indépendance.
Quelle appréciation faites-vous des résultats obtenus par cette commission politique du dialogue national ?
En attendant que la plateforme de la société civile dans laquelle nous sommes, se réunisse et donne son avis sur le bilan, je peux vous dire que personnellement, j’estime qu’au vu des objectifs qui avaient été assignés à ce dialogue-là, à savoir mener des concertations inclusives et sincères en vue de trouver des consensus politiques forts, pour renforcer notre démocratie et préserver la stabilité du pays, mais aussi de garantir un espace politique apaisé, une compétition électorale pacifique permettant de garantir la stabilité, les résultats du dialogue politique sont globalement positifs, même s’ils sont en retrait par rapport à ces objectifs sur certains aspects des points d’accord et, surtout aux désaccords. Voilà, un peu l’appréciation que je peux faire sur ce dialogue politique.
En quoi, selon vous, les résultats du dialogue sont en retrait par rapport aux objectifs visés ?
Il faut dire que par rapport aux objectifs dont je parlais tout à l’heure, qu’il n’y a pas de doute que ces résultats pourront contribuer effectivement à renforcer notre démocratie, à améliorer le processus électoral notamment, à fortifier dans une certaine mesure les institutions, la paix et la stabilité dans notre pays. Mais je vous disais également qu’il y a sur certains points d’accord, des résultats insatisfaisants, dans la mesure où ces résultats sont en retrait des objectifs fixés sur certains aspects des points d’accord mais surtout, par rapport aux désaccords qui concernent des questions majeures, toujours par rapport à ces objectifs visés. Car, bien que globalement satisfaisants, ces résultats ne sont pas de nature à renforcer notre démocratie et la paix. Tout simplement parce qu’ils sont en retrait par rapport à ces mêmes objectifs, sur certains aspects des accords et aussi des désaccords.
Pourriez-vous nous citer un point d’accord qui est en retrait par rapport à ces objectifs ?
Prenons le cas de l’accord trouvé sur le parrainage, je ne reviens pas sur les termes de cet accord que vous connaissez certainement très bien, je dirais qu’il y a un progrès certain par rapport au parrainage alternatif qui a été retenu. Mais, il reste que sur ce point-là, la question des doublons n’a pas été réglée. Le mode de contrôle ex post est toujours maintenu. Ce qui fait que malgré la mise en place prévue d’un organisme de vérification des signatures qui sera logé auprès du Conseil constitutionnel et dans lequel il y aura désormais la Cena, mais aussi des personnalités indépendantes, le maintien du mode de contrôle ex-post va faire revenir les doublons.
Je rappelle qu’en 2019, le candidat Boubacar Camara a été éliminé tout simplemen,t parce que sur 60 000 parrains qu’il a présentés, il y avait 40 000 doublons externes. Les doublons externes sont ceux que vous partagez avec les autres candidats qui vous ont devancés, qui sont passés avant vous. Autrement dit, si vous êtes à la 5e position après tirage, tous les parrains que vous partagez avec les 4 premiers, on ne les impute pas ni au 1er, au 2e, au 3e et ni au 4e mais c’est à vous, 5e, qu’on va les défalquer, ce qui constitue une véritable inégalité. Alors cette question-là ne peut être réglée que par un contrôle simultané et concomitant des parrains. Autrement dit, contrôler tout le monde en même temps.
Quelle est votre analyse sur les 4 points de désaccord par rapport à la situation actuelle ?
S’il y avait des accords sur ces 4 points de désaccord, cela pourrait peut-être agir sur la situation actuelle du pays pour l’apaiser carrément, mais malheureusement, ce n’est pas le cas. Donc, je pense que ces 4 points de désaccord risquent d’avoir un impact négatif dans la situation actuelle. Globalement, ces accords auront un impact certains sur le cours des événements dans une certaine mesure, mais ne pourront pas agir sur la situation actuelle au point de résoudre entièrement la tension que nous vivons.
Autrement, les résultats de ce dialogue permettront de fortifier notre démocratie, de renforcer dans une certaine mesure, la stabilité et la cohésion nationale dans plusieurs de ces segments. Mais encore, comme je l’ai dit un peu plus haut, ils (résultats) restent incomplets et insatisfaisants dans la mesure où par rapport à la crise actuelle que le pays traverse, ces résultats ne sont pas de nature à nous sortir de cette situation entièrement».
Entretien réalisé par Sud Quotidien
Je tiens d’abord à préciser que dans l’histoire politique des nations, les conquêtes démocratiques sont des conquêtes progressives et successives et ne procèdent nullement d’une génération spontanée. Cela implique que dans chaque contexte, il faut se battre pour arracher un certain nombre d’acquis pour consolider la situation, avancer mais aussi se préparer à d’autres conquêtes, jusqu’à arriver à un niveau de démocratie acceptable. C’est ce qui se passe dans tous les grandes démocraties. Au Sénégal, les acquis que nous avons obtenus dans le cadre du processus électoral, sont le produit de conquêtes progressives à travers toute notre histoire, depuis la période coloniale jusqu’aux années d’indépendance.
Quelle appréciation faites-vous des résultats obtenus par cette commission politique du dialogue national ?
En attendant que la plateforme de la société civile dans laquelle nous sommes, se réunisse et donne son avis sur le bilan, je peux vous dire que personnellement, j’estime qu’au vu des objectifs qui avaient été assignés à ce dialogue-là, à savoir mener des concertations inclusives et sincères en vue de trouver des consensus politiques forts, pour renforcer notre démocratie et préserver la stabilité du pays, mais aussi de garantir un espace politique apaisé, une compétition électorale pacifique permettant de garantir la stabilité, les résultats du dialogue politique sont globalement positifs, même s’ils sont en retrait par rapport à ces objectifs sur certains aspects des points d’accord et, surtout aux désaccords. Voilà, un peu l’appréciation que je peux faire sur ce dialogue politique.
En quoi, selon vous, les résultats du dialogue sont en retrait par rapport aux objectifs visés ?
Il faut dire que par rapport aux objectifs dont je parlais tout à l’heure, qu’il n’y a pas de doute que ces résultats pourront contribuer effectivement à renforcer notre démocratie, à améliorer le processus électoral notamment, à fortifier dans une certaine mesure les institutions, la paix et la stabilité dans notre pays. Mais je vous disais également qu’il y a sur certains points d’accord, des résultats insatisfaisants, dans la mesure où ces résultats sont en retrait des objectifs fixés sur certains aspects des points d’accord mais surtout, par rapport aux désaccords qui concernent des questions majeures, toujours par rapport à ces objectifs visés. Car, bien que globalement satisfaisants, ces résultats ne sont pas de nature à renforcer notre démocratie et la paix. Tout simplement parce qu’ils sont en retrait par rapport à ces mêmes objectifs, sur certains aspects des accords et aussi des désaccords.
Pourriez-vous nous citer un point d’accord qui est en retrait par rapport à ces objectifs ?
Prenons le cas de l’accord trouvé sur le parrainage, je ne reviens pas sur les termes de cet accord que vous connaissez certainement très bien, je dirais qu’il y a un progrès certain par rapport au parrainage alternatif qui a été retenu. Mais, il reste que sur ce point-là, la question des doublons n’a pas été réglée. Le mode de contrôle ex post est toujours maintenu. Ce qui fait que malgré la mise en place prévue d’un organisme de vérification des signatures qui sera logé auprès du Conseil constitutionnel et dans lequel il y aura désormais la Cena, mais aussi des personnalités indépendantes, le maintien du mode de contrôle ex-post va faire revenir les doublons.
Je rappelle qu’en 2019, le candidat Boubacar Camara a été éliminé tout simplemen,t parce que sur 60 000 parrains qu’il a présentés, il y avait 40 000 doublons externes. Les doublons externes sont ceux que vous partagez avec les autres candidats qui vous ont devancés, qui sont passés avant vous. Autrement dit, si vous êtes à la 5e position après tirage, tous les parrains que vous partagez avec les 4 premiers, on ne les impute pas ni au 1er, au 2e, au 3e et ni au 4e mais c’est à vous, 5e, qu’on va les défalquer, ce qui constitue une véritable inégalité. Alors cette question-là ne peut être réglée que par un contrôle simultané et concomitant des parrains. Autrement dit, contrôler tout le monde en même temps.
Quelle est votre analyse sur les 4 points de désaccord par rapport à la situation actuelle ?
S’il y avait des accords sur ces 4 points de désaccord, cela pourrait peut-être agir sur la situation actuelle du pays pour l’apaiser carrément, mais malheureusement, ce n’est pas le cas. Donc, je pense que ces 4 points de désaccord risquent d’avoir un impact négatif dans la situation actuelle. Globalement, ces accords auront un impact certains sur le cours des événements dans une certaine mesure, mais ne pourront pas agir sur la situation actuelle au point de résoudre entièrement la tension que nous vivons.
Autrement, les résultats de ce dialogue permettront de fortifier notre démocratie, de renforcer dans une certaine mesure, la stabilité et la cohésion nationale dans plusieurs de ces segments. Mais encore, comme je l’ai dit un peu plus haut, ils (résultats) restent incomplets et insatisfaisants dans la mesure où par rapport à la crise actuelle que le pays traverse, ces résultats ne sont pas de nature à nous sortir de cette situation entièrement».
Entretien réalisé par Sud Quotidien