Un collège de La Réunion attaqué par des esprits
 
Depuis le 10 février, 25 élèves se disent prises de convulsions mystérieuses. Le principal a refusé d exorciser l établissement, mais une cellule de soutien psychologique a tout de même été mise en place.
 
Le corps agité de tremblements, les yeux révulsés, incapables de se tenir debout, 25 élèves d un collège de Saint-Louis, au sud de l île de La Réunion, se disent depuis quelques jours victimes d esprits . Des parents ont demandé à faire exorciser le collège, mais le principal de l établissement souligne que les pompiers n ont rien trouvé de tangible chez les élèves.
 
Une cellule de soutien a cependant été mise en place au collège, composée d une psychologue, d une infirmière et d une assistante sociale.
 
Les esprits se seraient manifestés pour la première fois le 10 février, mais les faits n ont été révélés que mardi par Le Journal de l Ile de La Réunion. Une première collégienne a commencé à trembler et à crier. D autres jeunes filles ont suivi. Le personnel du collège les a prises en charge et les pompiers sont intervenus.
 
Ils nous ont dit qu il n y avait rien de tangible pour eux et donc qu ils ne pouvaient rien faire médicalement, si ce n est les mettre au repos , a expliqué Gervais Fontaine, principal de l établissement, qui veut garder la tête froide.
 
Elles crient, elles hurlent
 
Des collégiens, soutenus par leurs parents, ont pour leur part très vite identifié les auteurs des maux: des esprits vengeurs se déchaînant sur les adolescentes, selon eux. Les jours suivants, d autres élèves ont été prises des mêmes symptômes.
 
Elles ne se contrôlent pas, elles ont des raideurs dans les membres, elles crient, hurlent , a raconté le principal, qui a été témoin de certaines de ces scènes. Selon le site ipreunion.com, vingt-cinq crises ont été dénombrées depuis le 10 février.
 
L administration nous dit que les filles font des crises d hystérie, mais ce n est pas vrai. Ce qui se passe ici est surnaturel, on l a vu , confie à l AFP une mère de famille. Ma fille a peur d aller à l école, je veux rencontrer le principal pour qu il me donne une explication logique , a exigé un autre parent.
 
Des esprits très attachés à l enceinte du collège
 
Les crises , qui n ont concerné que des jeunes filles, quasiment toutes originaires de Mayotte, île voisine de La Réunion, ont toujours eu lieu en public, généralement dans la cour de l établissement. Fait particulier, les esprits semblent peu enclins à quitter l enceinte du collège. Les crises cessent dès que les adolescentes ont franchi les grilles de l établissement.
 
Pour certains parents, une seule solution: il faut exorciser le lieu. Certains ont évoqué l idée de faire appel à un prêtre catholique ou un religieux hindou. Mardi, un couple se présentant comme des exorcistes musulmans a tenté d entrer au collège pour le bénir. Il en a été éconduit, non par les esprits , mais par le personnel de l établissement.
 
Nous sommes un établissement laïc, nous respectons les coutumes et les croyances mais cela ne doit pas empêcher ce collège de fonctionner sous les principes de la République , a rétorqué, intransigeant, le principal.