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Dossier Mame Mbaye Niang-Ousmane Sonko en mode fast-track : Pourtant, des scandales à milliards attendent d’être élucidés…

En quoi l’affaire opposant Mame Mbaye Niang Sonko est-elle plus importante et pressante que les nombreux scandales à milliards décelés par les corps de contrôle mais restés sans suite à ce jour ? Une question qui s’impose, car au moment où la justice accélère la cadence pour vider le dossier qui oppose Ousmane Sonko à Mame Mbaye Niang, elle traîne le pas pour faire la lumière sur les nombreux scandales à milliards éventés par les corps de contrôle, dont le dernier en date est celui des 1000 milliards du Covid. Pourtant des plaintes ont été déposées mais, sans suite…


Rédigé par leral.net le Vendredi 12 Mai 2023 à 10:34 | | 0 commentaire(s)|

« Autant est noble et haute l'acceptation du sort en ce qui ne dépend pas de nous, autant est injustifiable la résignation et la souffrance quand la cause de cette résignation est dans l'iniquité ou dans l'abus de pouvoir».
Ces propos de Victor Hugo semblent coller à l'actualité du pays, tellement les populations, ballottées entre iniquité et impunité, ne savent plus où donner de la tête.

Car, au moment où la justice a instruit en mode fast-track l’affaire opposant Mame Mbaye Niang à Ousmane Sonko, il y a énormément de dossiers à milliards appartenant au contribuable qui auraient été détournés mais qui dorment dans les tiroirs. Et d’ailleurs, en quoi l’affaire de diffamation opposant Mame Mbaye Niang-Sonko, qui est du domaine privé, est-elle plus importante pour la République, au point de mériter une telle diligence ?

Alors qu’il y a eu des plaintes qui, pourtant, ont été déposées au tribunal par de hautes personnalités de ce pays, pour élucider des scandales à milliards du contribuable qui auraient été détournés. Parmi ces scandales, on peut citer les 1000 milliards du Covid, les 6000 milliards de Petrotim, les 94 milliards de Mamour Diallo.

Concernant les milliards du Fonds Covid, un collectif d’une quarantaine d’organisations s'est porté au tribunal de Dakar, pour demander à la justice de se saisir de l’affaire après la publication du rapport de la Cour des Comptes. Ainsi, une plainte avait été déposée le 6 février 2023 par un collectif de citoyens et d’organisations de la société civile, à l’origine de cette plainte citoyenne.

Dans le document, ils dénonçaient, entre autres, le détournement de fonds publics, la mise en danger de personnes, et le «génocide économique». Avant cette plainte, il y avait celle de Guy Marius Sagna déposée à l’Ofnac contre Mansour Faye et Diop Sy, pour «conflits d'intérêts et délits de favoritisme». Mais à ce jour, rien, nada !

Face au manque de réaction de la justice qui traînait les pieds, Abdoul Mbaye et cie étaient revenus à la charge le 11 janvier 2021 et avaient interpellé le Doyen des juges d’instruction, feu Samba Sall, pour exiger plus de célérité dans le traitement de la plainte déposée avec constitution de partie civile, auprès du Premier Cabinet d’Instruction près le Tribunal de Grande Instance de Dakar. Ceci, pour faux et usage de faux en écriture publique contre X, faux et usage de faux contre Franck Vasile Timis, Wong Joon Kwang, Aliou Sall, détournement de deniers publics contre Franck Vasile Timis, Wong Joon Kwang et pour complicité de détournement contre Aliou Sall et contre toute personne que l’information révélera comme ayant commis les infractions susvisées.

Malheureusement, à ce jour, les populations ne savent toujours pas ce qui s’est réellement passé et où sont passés les 6 000 milliards FCfa, alors que les ressources supposées avoir été bradées, leur appartiennent selon la Constitution en son article 25-1.

Concernant le scandale des 94 milliards aussi, Ousmane Sonko avait déposé une plainte contre Mamour Diallo. Pourtant, l’ex-inspecteur des Impôts avait déclaré détenir par devers lui toutes les preuves de ses accusations. Pourquoi n’y a-t-il pas eu suite judiciaire ? Pourquoi cette affaire a-telle été classée sans suite comme les précédentes ?

Pourtant, aussi bien Abdoul Mbaye, Ousmane Sonko, Thierno Alassane Sall, Mld, sont des personnalités comme Mame Mbaye Niang, car ils ont eu à exercer de hautes fonctions dans le pays. Donc, ne serait-ce que pour cela, leurs propos devraient être pris au sérieux et leurs plaintes diligentées ; et ces scandales élucidés.

Pourtant, les tenants du régime crient à tout bout de champ, que nous sommes dans un pays de droit. En tout cas, ce qui est sûr et certain, c’est que dans un pays où les institutions fonctionnent normalement, ces affaires auraient eu une suite judiciaire. Mais ce à quoi on assiste aujourd'hui, dans ce pays, est indigne d'un «Sénégal de tous pour tous».

Parce que nul n'est au-dessus de la loi, et laisser perdurer de tels agissements, c'est mettre la paix et la stabilité du pays en danger. Parce que dans un pays où l’injustice et l’impunité sont érigées en mode de gouvernement, il y a des raisons de se faire du souci.

Et d’ailleurs, aujourd’hui, le procès qui oppose Mame Mbaye Niang à Ousmane Sonko n’est rien d’autre que le procès de la gabegie et de la mal gouvernance. Car si le scandale du Prodac avait été élucidé, nul doute qu’on n'en serait pas là. Pourquoi le pouvoir n’a rien fait pour éclairer la lanterne des populations alors que le Pm Amadou Bâ, de même que l’ancien ministre, avaient reconnu l’existence d’un rapport ?

Y a-t-il derrière cette affaire des desseins inavoués ?

Quoi qu’il en soit, aujourd’hui, les ingrédients d’un cocktail explosif sont réunis. Plus explosif que les cocktails Molotov. Parce que si les cocktails Molotov ont la puissance d’une grenade, l’injustice et l’impunité ont, elles, la puissance d’une bombe atomique, partout où elles sont érigées en mode de gouvernance.

Comme le disait Robespierre aux législateurs, «souvenez-vous que vous n’êtes point les représentants d’une caste privilégiée, mais ceux du peuple ! N’oubliez pas que la source de l’ordre, c’est la justice, que le plus sûr garant de la tranquillité publique, c’est le bonheur des citoyens, et que les longues convulsions qui déchirent les États, ne sont que le combat des préjugés contre les principes, de l’égoïsme contre l’intérêt général ; de l’orgueil et des passions des hommes puissants contre les droits et contre les besoins des faibles». À méditer...





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