Il est de bon ton de critiquer le gouvernement, sous nos cieux, quand on veut se faire connaître. On devient un bon client pour la presse. Cependant, cette pratique est associée aux politiciens et autres lobbyistes. Ce qui est surprenant dans cette affaire, c’est l’origine des accusations. Elles proviennent d’un jeune ingénieur-informaticien, qui est censé avoir la tête sur les épaules et le sens de la retenue. Offenser la Police n’est pas le meilleur moyen d’attirer l’attention de l’Etat du Sénégal sur ses propositions.
Désireux de vendre « son bébé », chose sur laquelle on reviendra, le jeune Doudou Mohamed Gaye est allé plus loin que les politiciens. En effet, il s’est, lui, frontalement attaqué à la Police nationale, pour vendre son projet. « Les gens s'arrangent avec 1 000 francs Cfa. Alors que cet argent devrait être versé dans les caisses de l’État, il finit dans les mains des policiers », a-t-il déclaré, dans un entretien accordé à rfiAfrique.com.
En plus simple, les policiers en charge de la circulation acceptent de se faire corrompre pour fermer les yeux sur les délits des automobilistes moyennant 1000 FCfa. Pis encore, selon ses affirmations, en plus d’accepter ces 1000 FCfa, les policiers ne versent pas cet argent comme il se doit au Trésor public, mais le mettent dans leur poche sans coup férir. C’est grave. C’est offensant.
Doudou Mohamed Gaye, espère qu’en prenant des précautions oratoires, il peut atténuer son offense à l’une des institutions les plus respectées au Sénégal. « Il ne s’agit pas d’un projet contre les agents de police. Dans la plupart des cas, ce sont les usagers qui proposent un arrangement, souligne-t-il. La sensibilisation, c’est des deux côtés. Le challenge, au niveau de la police, c’est d’essayer de les convaincre, essayer de les intégrer dans la solution, parce que nous ne sommes pas là pour les vexer ou les surveiller, mais pour les aider à mieux faire le travail et à gagner en crédibilité. »
Bonne chance à Doudou Mohamed Gaye, qui espère selon ses dires, sur le média français, pour pouvoir présenter son projet aux autorités, voire à d’autres pays.
Une solution déjà existante : quelle originalité ?
Un peu plus haut, on vous parlait de la paternité et de l’originalité de la création « E-contravention » ou « E-contreverse » devrait-on dire. Classé 3e au niveau national lors du Prix Orange de l’entrepreneuriat social, Afrique et au Moyen-Orient « POSEAM », l’application E-contravention est selon son co-fondateur, une solution qui vise à dématérialiser le processus de contravention.
Toutefois, une solution identique à « E-contravention » a été développée depuis 2017 et proposée à l’Etat du Sénégal, pour une première mise en service à la fin de 2022. Une solution développée et testée qui n’attend que le décaissement du financement pour son déploiement national. De fait, la start-up suscite quelques interrogations quant à la paternité de l’invention, mais surtout, à l’originalité de la solution, critère majeur de sa distinction au fameux concours. Le mot plagiat ne sera pas lâché, mais il est donc très surprenant qu’une « nouvelle solution » identique à la première soit mise sur la table et des mêmes propositions de partenariat soient évoquées, au moins de quelques mois de sa mise en pratique : certains parleront de coïncidence.
Rfi
Désireux de vendre « son bébé », chose sur laquelle on reviendra, le jeune Doudou Mohamed Gaye est allé plus loin que les politiciens. En effet, il s’est, lui, frontalement attaqué à la Police nationale, pour vendre son projet. « Les gens s'arrangent avec 1 000 francs Cfa. Alors que cet argent devrait être versé dans les caisses de l’État, il finit dans les mains des policiers », a-t-il déclaré, dans un entretien accordé à rfiAfrique.com.
En plus simple, les policiers en charge de la circulation acceptent de se faire corrompre pour fermer les yeux sur les délits des automobilistes moyennant 1000 FCfa. Pis encore, selon ses affirmations, en plus d’accepter ces 1000 FCfa, les policiers ne versent pas cet argent comme il se doit au Trésor public, mais le mettent dans leur poche sans coup férir. C’est grave. C’est offensant.
Doudou Mohamed Gaye, espère qu’en prenant des précautions oratoires, il peut atténuer son offense à l’une des institutions les plus respectées au Sénégal. « Il ne s’agit pas d’un projet contre les agents de police. Dans la plupart des cas, ce sont les usagers qui proposent un arrangement, souligne-t-il. La sensibilisation, c’est des deux côtés. Le challenge, au niveau de la police, c’est d’essayer de les convaincre, essayer de les intégrer dans la solution, parce que nous ne sommes pas là pour les vexer ou les surveiller, mais pour les aider à mieux faire le travail et à gagner en crédibilité. »
Bonne chance à Doudou Mohamed Gaye, qui espère selon ses dires, sur le média français, pour pouvoir présenter son projet aux autorités, voire à d’autres pays.
Une solution déjà existante : quelle originalité ?
Un peu plus haut, on vous parlait de la paternité et de l’originalité de la création « E-contravention » ou « E-contreverse » devrait-on dire. Classé 3e au niveau national lors du Prix Orange de l’entrepreneuriat social, Afrique et au Moyen-Orient « POSEAM », l’application E-contravention est selon son co-fondateur, une solution qui vise à dématérialiser le processus de contravention.
Toutefois, une solution identique à « E-contravention » a été développée depuis 2017 et proposée à l’Etat du Sénégal, pour une première mise en service à la fin de 2022. Une solution développée et testée qui n’attend que le décaissement du financement pour son déploiement national. De fait, la start-up suscite quelques interrogations quant à la paternité de l’invention, mais surtout, à l’originalité de la solution, critère majeur de sa distinction au fameux concours. Le mot plagiat ne sera pas lâché, mais il est donc très surprenant qu’une « nouvelle solution » identique à la première soit mise sur la table et des mêmes propositions de partenariat soient évoquées, au moins de quelques mois de sa mise en pratique : certains parleront de coïncidence.
Rfi