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ELECTIONS LOCALES - Rencontre partis politiques / Ministère de l’Intérieur : L’Etat inscrit le flou

Ils sont environ un million de Sénégalais concernés par le chamboulement de la carte électorale avec le nouveau découpage administratif opéré unilatéralement. A moins de cinq mois des élections locales, l’opposition dénonce cette politique «du fait accompli».


Rédigé par leral.net le Mercredi 29 Octobre 2008 à 05:00 | | 0 commentaire(s)|

ELECTIONS LOCALES - Rencontre partis politiques / Ministère de l’Intérieur : L’Etat inscrit le flou
Chamboulement de la carte électorale. A moins de cinq mois des élections locales et municipales, la carte électorale vient de connaître un bouleversement sans précédent : le Sénégal passe de onze à quatorze régions, de 441 à 528 Collectivités locales. C’est hier, au cours d’une rencontre entre le ministère de l’Intérieur et les 144 partis politiques légalement constitués, que ces chiffres ont été annoncés par le Directeur général des élections, Cheikh Guèye. En effet, Kaffrine, Sédhiou et Kédougou ont été consacrés chacune région par le nouveau découpage du territoire, promulgué depuis le 10 septembre dernier.


ImageToutefois, l’érection de ces nouvelles régions va, du coup, secouer la carte électorale qui se retrouve «complètement» défigurée. Selon, Cheikh Guèye, déjà, «il y a près d’un million de cartes d’électeurs à rééditer. Cela concerne notamment les populations des nouvelles Collectivités locales qui vont devoir retourner au niveau des commissions d’inscriptions pour la réédition de leurs cartes». En guise d’exemple, un électeur, habitant de Kaffrine n’est plus considéré dans la population électorale de la région de Kaolack où il était enregistré. Il se voit obligé de se réinscrire à nouveau pour être pris en compte dans le nouveau fichier électoral. Les autorités du ministère de l’Intérieur, comme l’annonce M.Guèye, ne sont pas aujourd’hui en mesure de donner le nombre de citoyens concernés par ce nouveau découpage. Tout comme il est incapable, à ce jour, de chiffrer le coût de ces opérations. Cheikh Guèye avance, cependant, que ces opérations vont être prises en compte dans le budget global de la réforme estimé à 22 milliards.


Devant cette situation, les partis politiques de l’opposition estiment qu’ils ont été pris de court. D’après Ousmane Badiane, chargé des élections de la Ligue démocratique/Mouvement pour le parti du travail (Ld/Mpt), «c’est une politique du fait accompli». Il explique que les autorités «ont pris les mesures administratives, installé les préfets, les sous-préfets» et ce n’est qu’au dernier moment qu’ils ont informé les partis politiques. «Finalement à quoi vont nous servir ces informations», se demande-t-il. Pour M. Badiane, les autorités auraient dû, «dès le début du processus, faire une note d’information aux partis, les informer sur les impacts démographiques, économiques et sociales de cette réforme pour en discuter et voir ensemble quelle mesure prendre». Pour lui, les règles d’égalité et d’équité devant le processus électoral ont été faussées.


Un avis battu en brèche par le ministre de la Décentralisation et des Collectivités locales, Ousmane Masseck Ndiaye. «Il y a un Code des Collectivités locales qui a été voté en 1996. Les textes de loi et décret ont été respectés pour le nouveau découpage administratif. Les ministères concernés ont saisi l’administration territoriale qui a mené des enquêtes sur le terrain. C’est à partir de ces résultats que nous avons mené le découpage.» Il soutient également que les partis politiques ne peuvent pas être impliqués dans ce découpage, car «les textes ne le disent pas». Pour le ministre, c’est aux formations politiques de s’organiser pour avoir la bonne information.
source le quotidien

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