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ELECTRICITE - Pour une dette de 17 milliards : Le 31 décembre, Manantali déleste la Senelec

Les usagers d’électricité risquent de revivre encore des problèmes de délestage, du fait que la société de gestion du barrage de Manantali compte arrêter sa livraison d’électricité à la fin de cette année, car elle peine à recouvrer une facture de près de 30 milliards de francs, dont plus de 17 dus par la seule Senelec, reine des débitrices.


Rédigé par leral.net le Mardi 30 Décembre 2008 à 09:56 | | 0 commentaire(s)|

ELECTRICITE - Pour une dette de 17 milliards : Le 31 décembre, Manantali déleste la Senelec
Au moment où le prix du baril du pétrole prend une tendance vers la baisse, qui laisse les usagers de transport et les consommateurs d’électricité, espérer voir prochainement une certaine baisse de leur facture énergétique, les compagnies d’électricités du Mali, de la Mauritanie et du Sénégal, risquent bientôt de connaître des difficultés d’approvisionnement. La raison ? A partir du 1er janvier prochain, ces trois sociétés ne vont plus recevoir d’énergie électrique en provenance du barrage de Manantali. Or, même si elle est insuffisante, l’énergie qui vient du barrage de l’Omvs est d’un apport non négligeable. Pour le Sénégal, elle représente près de 20% de l’électricité produite par la Senelec.
Cependant, depuis un certain temps, la société de gestion du barrage de Manantali (Sogem) a des difficultés de recouvrer les arriérés de créances que lui doivent les sociétés d’exploitation de l’électricité de la région Omvs. Le conseil des ministres de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (Omvs), qui s’est ouvert hier, devait se pencher sur cette question, qui inhibe le développement des projets d’expansion en cours. Les experts qui s’étaient retrouvés en commission préparatoire de cette 60e session ministérielle, ont noté les plaintes de la Sogem, qui fait remarquer que «cette situation lui crée des difficultés de trésorerie, au point de l’empêcher d’honorer ses engagements à l’égard de ses créanciers et des bailleurs de fonds».
Les experts ont rappelé aux ministres qu’il existe une résolution du Conseil des ministres, ainsi qu’une décision du Conseil d’administration de la Sogem, qui visaient à amener les entreprises nationales à payer leurs factures d’électricité. Elles demandaient, notamment, pour un premier temps, la réduction de la quantité de fourniture d’énergie. Puisque le résultat attendu n’a pu être obtenu, «cette mesure de réduction sera suivie par un arrêt total de la fourniture à compter du 31 décembre 2008, conformément à la résolution 436 du Conseil des ministres relative aux arriérés de paiement dus par les sociétés d’électricité à la Sogem.»

Senelec, mauvais payeur
Le plus grand débiteur de tous à l’égard de la Sogem est la sénégalaise Senelec, dont l’ardoise à elle seule, représente près du double des montants dus par les deux autres sociétés réunies. La société sénégalaise de distribution électrique doit plus de 17,3 milliards de francs Cfa à la Sogem, qui se repartissent en 7,1 milliards pour l’énergie venant directement du barrage de Manatali, et 10,2 milliards en termes de solde dû à Aggreko. Dans le même temps, la Somelec mauritanienne a une ardoise globale de 6,8 millards de francs Cfa, et Electricité du Mali, doit à la société de gestion, la somme de 4,9 milliards de francs Cdfa.
Cependant, ces créances sont sources de contestations, et les ex-perts ont noté les objections de la compagnie malienne d’électricité sur plus de 4,5 milliards de francs, qui n’ont de ce fait, pas été inclus dans le montant non contesté. Ces 4,5 milliards se repartissent ainsi comme suit : «3,442 milliards de francs Cfa d’arriérés contestés par Edm-Sa au titre de l’énergie d’essai, dont le traitement fera l’objet d’une consultation indépendante ; et 1,19 milliards de francs Cfa soustraits des arriérés d’Edm Sa, représentant les Avis à tiers détenteur et qui sera traité dans le cadre du règlement par l’Omvs du régime fiscal applicable à l’Eem».
Au-delà de ces ennuis avec ses clients, la Sogem a d’autres difficultés avec son opérateur, la Sud-africaine Eskom. Ces relations sont si tendues que Eskom, qui n’est pas certaine de voir son contrat reconduit, n’a pas non plus finalisé de contrat de cession d’énergie avec les sociétés d’énergie. Et des inspections du matériel ont été conduites, et il faudrait un gros revirement afin qu’Eskom soit maintenu comme opérateur de Manatali.

BILAN - Les ministres satisfaits de l’organisation : Eloges pour l’Omvs

Au-delà des problèmes sérieux qui risquent de menacer la fourniture d’électricité, le Conseil des ministres de l’Omvs a voulu transmettre un message d’optimisme sur la santé de l’organisme de gestion des eaux du bassin du fleuve Sénégal. Outre l’adoption prochaine du Schéma directeur du transport et la distribution de l’électricité, pilier de la Politique énergétique commune, le ministre de l’énergie, Samuel Amète Sarr, qui représentait le Sénégal s’est félicité que «dans quelques jours, nous lancerons de grands projets dans le domaine hydroélectrique avec Félou, un projet environnemental avec la protection des berges de Kayes, et la lutte contre le typha pour 10,5 milliards de francs Cfa, qui appellent l’incitation d’initiatives locales, pour atténuer nos besoins de financement». Le président du Conseil d’administration de l’Omvs, le ministre d’Etat Habib Sy, s’est félicité des pas importants réalisés pour «donner corps à notre système de transport multimodal dont la dorsale fondamentale est la navigabilité pérenne du fleuve». La première phase du projet demande «environ 212 milliards de francs Cfa».
Les travaux de réalisation de la centrale de Félou devraient commencer courant 2009, après la signature du contrat en janvier, avec le constructeur choisi.
La santé des riverains du bassin du fleuve est également un élément important de la politique sociale de l’Omvs. Le ministre Habib Sy annonce que «25 milliards de francs Cfa sont en cours d’investissement pour lutter contre deux grandes pandémies : le paludisme et la bilharziose». Une opération qui va permettre de protéger 9 millions de personnes.

source le quotidien

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