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ENTRE INTERPELLATION, DISCRIMINATION ET TENTATIVE DE CORRUPTION

Les misères des journalistes

Les misères des journalistes
Les reporters locaux sont interdits comme des malpropres d’accéder au premier étage du domicile où s’était retranché Macky Sall à son retour de la Sûreté urbaine. Pendant ce temps, des proches de l’ex-Premier se plient en quatre devant des confrères de la presse internationale pour satisfaire leurs moindres désirs. Auparavant, des éléments de la police se sont illustrés par leur jeu favori en transformant en punching-ball quelques journalistes avant d’en interpeller trois. Pour amener les journalistes à fermer les yeux sur ces nombreuses misères, une somme de 5.000F Cfa a été proposée à chacun d’entre eux. Suprême insulte !


Rédigé par leral.net le Jeudi 29 Janvier 2009 à 00:11 | | 0 commentaire(s)|

ENTRE INTERPELLATION, DISCRIMINATION ET TENTATIVE DE CORRUPTION
Dire que les journalistes de la presse nationale ont été scandalisés du comportement discriminatoire de l’entourage de Macky Sall constitue un doux euphémisme. On n’en revient pas encore du complexe de couleur dont ont fait montre certains proches de l’ancien président de l’Assemblée nationale. Voilà des gens qui, en dépit de la fin du colonialisme depuis plus d’un demi-siècle, n’en continuent pas moins à nourrir un complexe d’infériorité vis-à-vis de l’homme blanc. Pour preuve : hier, aux environs de 20h30, alors que Macky Sall qui avait déjà regagné sa villa se trouvait dans ses appartements du premier étage, un correspondant d’une célèbre radio étrangère, Babacar Fall, reporter à la Radio Futurs Médias et quelques autres confrères, prennent les escaliers pour rejoindre le maître de céans afin de lui soutirer quelques mots. Que se passe-t-il ? Un responsable de l’Apr/Yakaar bien connu dans la sphère politique se met en courbettes et déroule le tapis rouge au confrère étranger. Les pisse-copies de la presse locale sont, quant à eux, chassés comme des malpropres. Ils abdiquent et retournent dans le jardin de la villa où s’était massée une foule de curieux avec l’espoir d’approcher l’hôte des hommes du commissaire Modou Diagne de la Sûreté urbaine. Macky Sall parlera-t-il ou non à la presse ? Impossible d’avoir réponse à cette question. Car à l’exception de la très sympathique Seynabou Korr, les membres du staff de communication de l’ancien Premier ministre toisent à la limite les reporters. Notre confrère Mohamadou Abiboulah Fall qui sollicitait un des membres du staff de communication pour qu’il aide la presse à s’entretenir avec le natif de Fatick l’a appris à ses dépens. Et dire que ces gens ont fréquenté les rédactions ! Devant cette situation insoutenable, les journalistes qui n’en pouvaient plus de supporter ces misères ont provoqué un boucan monstre avant de menacer de boycotter si on ne leur accordait pas la considération qui sied. Finalement notre brave consœur Seynabou Korr (encore elle) et quelques éléments de la sécurité de Macky Sall ont usé de leurs talents de négociateurs pour ramener les protestataires à de meilleurs sentiments.

5.000F Cfa pour calmer la tempête

C’est quelques heures auparavant, aux alentours du commissariat central que les malheurs des reporters ont commencé. Comme il est de coutume à chaque audition d’une personnalité ou autre manifestation publique, les éléments de la police ne se sont pas montrés tendres avec la presse qui ne faisait que son travail. Le caméraman et le chauffeur de Canal Info ainsi que le photographe du site pressafrik.com ne nous démentiront point. Eux qui ont passé un sale quart d’heure entre les mains des policiers. Ils ont été transformés en punching-ball (surtout le chauffeur de Canal Info qui s’était retrouvé avec une blessure au niveau de la tête pour avoir reçu des coups de crosse) avant d’être arrêtés pour quelques minutes. Finalement, ils ont été relâchés, et le chauffeur évacué à l’hôpital pour des soins. Voulant manifestement amadouer les journalistes et les amener à se taire sur leurs nombreuses tracasseries dont les plus inacceptables sont la discrimination dont ils ont fait l’objet, certains, dans l’entourage de Macky Sall, n’ont trouvé rien de mieux à faire que de débloquer une enveloppe financière. Laquelle enveloppe devait être distribuée à la presse, à raison de 5.000F Cfa, pour chaque pisse-copie. C’est ainsi qu’un confrère d’un célèbre quotidien de la place s’est approché de Babacar Fall de la Rfm pour lui proposer 5.000F Cfa en guise de transport. Refus poli mais catégorique de ce dernier qui déclare à son obscur interlocuteur : « Je ne mange pas de ce pain-là ». C’était l’acte de trop. Pour ne pas dire une ultime insulte aux « `pauvres » reporters qui, toutefois, se sont drapés dans leur manteau de dignité. Folle, folle, la journée d’hier chez Macky Sall ! Triste également ! Journée à oublier.

Hawa BOUSSO L'as

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