LERAL.NET : Nous allons vers un match important devant opposer le Sénégal au Cameroun dans le cadre des éliminatoires de la Can 2012, en tant que reporter sportif rompu à la tâche, pouvez-vous nous dire, les forces et faiblesses des deux équipes ?
Abdoulaye Diaw: Avant tout, permettez-moi d’adresser mes remerciements à vos visiteurs. S’agissant de ce match capital, la force de l’équipe nationale du Sénégal réside dans son attaque. Tous les avant-centres sénégalais se valent. L’illustration que je peux vous en donner, c’est lors du match aller qui s’est tenu chez nous, les attaquants (Issiar Dia et Demba Bâ) qui ont décanté la situation sont venus du banc. Nous avons des attaquons de valeur qui ont envie de prouver. J’ai été témoin de toutes les générations mais je peux dire sans me tromper qu’aucune de ces dernières n’a eu plus de capacités que l’actuelle génération. En sus des attaquants, c’est tout l’effectif qui est riche. Maintenant il faudra tout le bien qu’on pense d’eux sur le terrain.
La force des camerounais, c’est leur mental. Aucun adversaire n’est invulnérable pour le camerounais. D’ailleurs, il est inconcevable pour eux de manquer le rendez-vous de 2012 dans la mesure où une coupe d’Afrique sans le Cameroun, c’est comme un mondial sans le Brésil. Avec une telle conviction, les camerounais sont revigorés. C’est d’ailleurs la raison pourquoi après avoir concédé une défaite, ils restent hébétés. Ils croient en eux. C’est leur force principale. Imaginez qu’un jeune joueur arrive dans la tanière et trouve un palmarès aussi riche que celui de l’équipe du Cameroun, tout ce qu’il peut faire, c’est contribuer à enrichir ce palmarès. Dans ce sillage, je dirai que le complexe de supériorité est mieux que le complexe d’infériorité qui ne constitue qu’un blocage. Et les camerounais ont un complexe de supériorité. C’est ce qui leur a permis d’ailleurs de battre le Nigéria en Finale de la Coupe d’Afrique des nations au Nigéria (en 2000). C’est de la même manière qu’ils ont pris le dessus sur les égyptiens lors de Caire 86. Et vous savez quoi ? Aucune équipe ne gagner la Can sans pour autant croiser ravir la vedette à ces trois équipes : le Cameroun, le Nigéria et l’Egypte. Et les camerounais ont eu le privilège de remporter les finales contre les deux dernières équipes. S’ils n’avaient pas cru en eux, ils ne pourraient pas réaliser cette prouesse.
Pour les faiblesses des lions de la Téranga, je ne les appellerai pas ainsi. J’utiliserai plutôt le terme de manque. C’est la force des camerounais qui constitue un manque chez les sénégalais. Les footballeurs sénégalais n’ont pas encore affirmé toute leur personnalité chez l’adversaire. Par conséquent, une occasion leur est donnée dans le match à venir pour s’affirmer. Le match aller qui s’est soldé par la victoire du Sénégal sur le Cameroun était sur la marque d’un but à zéro était psychologiquement plus difficile car ils n’avaient pas droit à l’erreur mais ils s’en sont sortis. S’ils tiennent en échec les camerounais chez eux, ils auront donné l’impression qu’ils veulent s’affirmer. Ce qui est une bonne chose. Les camerounais étaient à Dakar pour empocher le maximum de points en mettant un système de jeu en conséquence. Malheureusement pour eux, le Sénégal a pris les trois points et veut en cas de pépin prendre le point à Yaoundé. Nous allons au Cameroun fort de 5 points d’avance et s’il nous arrivait de perdre ce match, nous serons encore son ainé de 2 ans. Tout ce qui reste à faire, c’est de s’armer psychologiquement d’autant plus que le désert est derrière nous.
Eto’o (Samuel Eto’o Fils, international camerounais jouant pour l’Inter de Milan) est la faiblesse du Cameroun. Je vais m’expliquer : Eto’o est la tête et la jambe du Cameroun. Quand il n’est pas là, tout est grippé. Un élément de comparaison : si vous enlevez en même temps Eto’o du Cameroun et Moussa Sow ou Mamadou Niang du Sénégal, c’est le Cameroun qui serait la plus diminuée. En termes clairs, si Eto’o est absent de la sélection camerounaise, celle-ci est diminuée. Ce qui ne sera pas le cas du Sénégal si toutefois Mamadou Niang venait à être indisponible. Pour vous dire que le Cameroun sans Eto’o perd à peu près 40% de ses moyens. Ce qui est très grave pour une équipe qui doit jouer les grands rôles. C’est à croire que le Cameroun peut se poser cette question : quel Cameroun après Eto’o qui est déjà trentenaire? Il suffit juste que l’équipe adverse mettre en place un plan anti-Eto’o pour que le Cameroun soit paralysé.
A vous entendre parler, on peut en déduire que le Sénégal a plus de chance que le Cameroun ?
Oui…sur l’ensemble des deux matches, le Sénégal devrait bénéficier du maximum de points. Ce, à quoi il faut s’attendre, c’est que le Cameroun prendra des initiatives chez lui. Maintenant reste à savoir si ces tentatives seront suivies de succès. Mais aucun analyste ne peut vous donner de plan avant d’avoir observés les deux équipes pendant au moins 10, 15 ou 20 minutes sinon tout pronostic serait hasardeux. Toutefois, je mise sur l’équipe nationale parce que sur le plan tactique, le match de samedi prochain (l’entretien a été réalisé le lundi 30 mai 2011) sera plus abordable que celui de Dakar.
Suivez la première partie de l’entretien en audio
Par Abdou K Cissé
Abdoulaye Diaw: Avant tout, permettez-moi d’adresser mes remerciements à vos visiteurs. S’agissant de ce match capital, la force de l’équipe nationale du Sénégal réside dans son attaque. Tous les avant-centres sénégalais se valent. L’illustration que je peux vous en donner, c’est lors du match aller qui s’est tenu chez nous, les attaquants (Issiar Dia et Demba Bâ) qui ont décanté la situation sont venus du banc. Nous avons des attaquons de valeur qui ont envie de prouver. J’ai été témoin de toutes les générations mais je peux dire sans me tromper qu’aucune de ces dernières n’a eu plus de capacités que l’actuelle génération. En sus des attaquants, c’est tout l’effectif qui est riche. Maintenant il faudra tout le bien qu’on pense d’eux sur le terrain.
La force des camerounais, c’est leur mental. Aucun adversaire n’est invulnérable pour le camerounais. D’ailleurs, il est inconcevable pour eux de manquer le rendez-vous de 2012 dans la mesure où une coupe d’Afrique sans le Cameroun, c’est comme un mondial sans le Brésil. Avec une telle conviction, les camerounais sont revigorés. C’est d’ailleurs la raison pourquoi après avoir concédé une défaite, ils restent hébétés. Ils croient en eux. C’est leur force principale. Imaginez qu’un jeune joueur arrive dans la tanière et trouve un palmarès aussi riche que celui de l’équipe du Cameroun, tout ce qu’il peut faire, c’est contribuer à enrichir ce palmarès. Dans ce sillage, je dirai que le complexe de supériorité est mieux que le complexe d’infériorité qui ne constitue qu’un blocage. Et les camerounais ont un complexe de supériorité. C’est ce qui leur a permis d’ailleurs de battre le Nigéria en Finale de la Coupe d’Afrique des nations au Nigéria (en 2000). C’est de la même manière qu’ils ont pris le dessus sur les égyptiens lors de Caire 86. Et vous savez quoi ? Aucune équipe ne gagner la Can sans pour autant croiser ravir la vedette à ces trois équipes : le Cameroun, le Nigéria et l’Egypte. Et les camerounais ont eu le privilège de remporter les finales contre les deux dernières équipes. S’ils n’avaient pas cru en eux, ils ne pourraient pas réaliser cette prouesse.
Pour les faiblesses des lions de la Téranga, je ne les appellerai pas ainsi. J’utiliserai plutôt le terme de manque. C’est la force des camerounais qui constitue un manque chez les sénégalais. Les footballeurs sénégalais n’ont pas encore affirmé toute leur personnalité chez l’adversaire. Par conséquent, une occasion leur est donnée dans le match à venir pour s’affirmer. Le match aller qui s’est soldé par la victoire du Sénégal sur le Cameroun était sur la marque d’un but à zéro était psychologiquement plus difficile car ils n’avaient pas droit à l’erreur mais ils s’en sont sortis. S’ils tiennent en échec les camerounais chez eux, ils auront donné l’impression qu’ils veulent s’affirmer. Ce qui est une bonne chose. Les camerounais étaient à Dakar pour empocher le maximum de points en mettant un système de jeu en conséquence. Malheureusement pour eux, le Sénégal a pris les trois points et veut en cas de pépin prendre le point à Yaoundé. Nous allons au Cameroun fort de 5 points d’avance et s’il nous arrivait de perdre ce match, nous serons encore son ainé de 2 ans. Tout ce qui reste à faire, c’est de s’armer psychologiquement d’autant plus que le désert est derrière nous.
Eto’o (Samuel Eto’o Fils, international camerounais jouant pour l’Inter de Milan) est la faiblesse du Cameroun. Je vais m’expliquer : Eto’o est la tête et la jambe du Cameroun. Quand il n’est pas là, tout est grippé. Un élément de comparaison : si vous enlevez en même temps Eto’o du Cameroun et Moussa Sow ou Mamadou Niang du Sénégal, c’est le Cameroun qui serait la plus diminuée. En termes clairs, si Eto’o est absent de la sélection camerounaise, celle-ci est diminuée. Ce qui ne sera pas le cas du Sénégal si toutefois Mamadou Niang venait à être indisponible. Pour vous dire que le Cameroun sans Eto’o perd à peu près 40% de ses moyens. Ce qui est très grave pour une équipe qui doit jouer les grands rôles. C’est à croire que le Cameroun peut se poser cette question : quel Cameroun après Eto’o qui est déjà trentenaire? Il suffit juste que l’équipe adverse mettre en place un plan anti-Eto’o pour que le Cameroun soit paralysé.
A vous entendre parler, on peut en déduire que le Sénégal a plus de chance que le Cameroun ?
Oui…sur l’ensemble des deux matches, le Sénégal devrait bénéficier du maximum de points. Ce, à quoi il faut s’attendre, c’est que le Cameroun prendra des initiatives chez lui. Maintenant reste à savoir si ces tentatives seront suivies de succès. Mais aucun analyste ne peut vous donner de plan avant d’avoir observés les deux équipes pendant au moins 10, 15 ou 20 minutes sinon tout pronostic serait hasardeux. Toutefois, je mise sur l’équipe nationale parce que sur le plan tactique, le match de samedi prochain (l’entretien a été réalisé le lundi 30 mai 2011) sera plus abordable que celui de Dakar.
Suivez la première partie de l’entretien en audio
Par Abdou K Cissé