• Il y a des préalables pour un nouveau parti
• La diversité de pensées est un signe de démocratie
• Nous pouvons gagner en 2012 si…
*Wade vient de vous recevoir. Qu’en est-il sorti ?
Le Président m’a reçu et je voudrais le remercier car il a pris de son temps alors qu’il avait beaucoup d’autres engagements. Mon compagnonnage avec Abdoulaye Wade, faut-il le rappeler, date de Mars 2000, il n’était pas encore Président de la République. Je fais partie de ceux qui ont voté et fait voter pour lui. Entre les deux tours, quand il fallait se déterminer pour aller renforcer le camp de Diouf ou celui de Wade avec le FAL, mes amis et moi avons choisi ce dernier, compte tenu de tout ce qui s’était passé entre nous et le P.S. Nous avons choisi d’aller avec le PDS pour changer. Quand il m’a reçu, on a rappelé cela. En 2007, il y a eu, comme tout le monde le sait, une brouille entre lui et moi.
Cette brouille a duré deux ans presque jour pour jour. En effet, il m’a reçu en 2007, pour me demander de passer la main, j’ai considéré que je ne pouvais pas le faire et cela a créé une brouille entre nous. Mais heureusement aujourd’hui, on a remis les pendules à l’heure comme a-t-on l’habitude de dire. Nous nous sommes parlés en hommes responsables, en adultes, et nous avons tourné la page pour pour continuer à cheminer ensemble, en fréres. Que dire d’autre sinon que notre entretien du 04 Août a été fructueux parce qu’ayant permis de lever toutes les équivoques, toutes les ambiguïtés, toutes les aspérités ? J’en remercie le bon Dieu et Serigne Bara. Car, ne l’oublions pas, c’est lui qui a été le premier à tenter la réconciliation entre Abdoulaye Wade et moi. Cela a été réalisé à 50% et aujourd’hui maintenant nous avons atteint les 100%
«Des préalables pour le nouveau parti»
Que pensez vous du projet du grand parti ?
Nous en avons parlé, cela va de soi. Et nous comptons jouer, mes amis et moi notre partition. Comme vous avez pu le constater en entrant ici, nos militants et militantes sont nombreux. Nous sommes tous dans le PDS depuis la fusion de 2002. Alors, nous comptons jouer un grand rôle dans ce nouveau parti qui sera un parti autre que le PDS. Nous comptons jouer notre partition, parce que comme je le disais dans une émission, nous sommes venus au PDS, non par adhésion, mais par fusion. Donc, nous avons notre autonomie de pensée, d’action, parce que nous sommes venus avec une certaine sensibilité, nous ne sommes pas des libéraux venus adhérer dans un parti libéral, nous sommes des socialistes venus faire la fusion avec un parti dit libéral. Quand nous irons au congrès et nous le souhaitons vivement, nous ferons la synthèse de tout cela car parmi les gens venus rejoindre Wade, il y a des socialistes, des communistes, des islamistes, des social-démocraties, des conservateurs. D’où la nécessité de faire une synthèse de tout cela.
Vous rejoignez Baldé qui disait, dans un journal de la place, qu’il faut plusieurs courants ?
Je n’ai pas lu l’article dont vous parlez. Vous savez, je n’ai pas forcément la même structure de pensée que Baldé mais ce dont je suis sûr en revanche, c’est que non seulement, je suis plus ancien que lui en politique mais j’ai un très grand avantage sur les hommes politiques en activité, celui d’avoir vécu des événements éxéptionnels. Allant du Congrès de Louga de 1954 à nos jours en passant par celui de Cotonou et j’en passe. Comme je me plais à le dire, j’ai toujours été élu, jamais nommé. Nous, nous ne parlerons pas de courants. En revanche, il faut régler la question de l’appellation. Nous sommes venus au PDS et le PDS doit faire sa mue, et il va changer. J’ai même fait une contribution dans un journal de la place dans laquelle j’expliquais les raisons de ce changement. Mais d’abord il y a l’appellation. Est -ce que ce sera le PDS/L ou autre chose ? Le Président national du parti donnera les raisons pour lesquelles il veut que le parti s’appelle comme çà. Là, il y aura des discussions démocratiques et le congrès tranchera. Je pense qu’il y a là, un débat intéressant. Je rappelle également, que partout où je suis passé, chaque fois qu’il y a eu fusion avec d’autres partis, le nom a changé. Ainsi, l’UDS/RDA a changé pour donner le BPS. Quand il y a eu d’autres fusions comme le BPS, avec le PSS de Lamine Guèye, il en a été de même, avant de déboucher sur le PS. Si nous voulons respecter les normes démocratiques et politiques dans le monde entier, nous ferons pareil. Mais il faut au préalable aller au congrès pour entendre toutes les propositions. Un parti qui change de nom, d’appellation qui veut changer de structures, de mode de fonctionnement doit aller au congrès
*Est-ce que vous pensez que ce parti pourra être opérationnel d’ici 2012 ?
On fera une marche forcée vers un meilleur engagement des responsabilités du PDS sur le chemin de 2012. Il faudra, en même temps, plus de force morale pour changer les choses si nous voulons gagner 2012. Le PDS a une obligation de changement. Avec toutes les forces politiques qui seront avec lui, il devra impérativement changer. C’est une loi de la nature, un parti qui a plus de trente ans d’âge qui a le même mode de fonctionnement, les mêmes structures, il faut qu’il change, cela va de soi. Cela, si on ne le comprend pas, on va droit dans le mur, alors qu’il est hors de question de se planter à pareil moment. Abdoulaye Wade a tellement de projets, d’idées, tellement de choses qu’il veut réaliser pour ce pays, qu’il faut aussi qu’il ait l’outil politique, le schéma politique, pour le faire. Pour cela il lui faut un parti vaillant.
Comment comptez-vous mettre tout cela en œuvre ?
C’est très simple. Actuellement, le PDS a un certain nombre de visions, de responsables et d’idées. C’est le parti au pouvoir. S’il veut conserver le pouvoir, il doit faire de sorte que dans chaque ville, dans chaque village, qu’il ait un digne représentant, pour que les populations se sentent concernées par la ligne que doit opérer le PDS. Il faut des hommes qui le comprennent, pour pouvoir le faire ou le faire faire. Prenons Rufisque que je connais mieux que toutes les autres villes du Sénégal : il n’y a pas d’activités politiques au sein du PDS et cela pas seulement depuis les élections. Et on trouve cela presque naturel…
La tâche sera-t-elle facile, avec Wade qui semble accaparer tout le parti ?
Au fond, moi, j’ai toujours connu des partis avec un seul chef, un seul homme. Léopold Senghor, c’était notre patron, le patron de tout le monde. Il était reconnu et accepté comme l’est aujourd’hui Abdoulaye Wade. Accepté et reconnu de tous. Mais il faut aussi savoir déconcentrer, déléguer, c’est important. Il faut dans chaque ville du Sénégal, dans chaque département un homme fort politiquement, moralement, socialement. Un vrai représentant du PDS qui soit le bras et la voix du secrétaire général du parti qui est Abdoulaye Wade. Vous savez, à l’époque, il y avait des hommes comme Moustapha Cissé à Louga, Ousmane Ngom à Thiès, Samba Guèye à Dakar, Alioune Badara Mbengue à Rufisque …. Et c’était très bien comme ça. Là, on savait, que dans tel secteur, on avait telle personne. Par exemple, à Bambey c’était Pierre Senghor. Mais on savait aussi qu’à Diourbel, nous avions René Louis Legrand et Sidy Guissé qui se battaient pour le leadership. Mais ce sont les militants qui départageaient démocratiquement les candidats. Après, on disait : tel, est le patron local, tel, est son second…..A mon avis, il faudra arriver de nouveau à ça. C’est-à-dire au renouvellement des instances du parti.
Quel profil, pour ce genre de délégué ?
Il faut un grand bonhomme qu’on écoute, qui a en charge aussi les questions sociales parce que nous sommes au Sénégal et qu’il y a nos réalités africaines. Par exemple, quand je sors, je mets dans ma poche gauche des billets de 1000f tout neufs et dans l’autre, d’autres billets de plus grande importance. Je dois être à même de régler les problèmes de ceux qui viennent me solliciter, par ce qu’ils ont des besoins cruciaux et ne comptent que sur moi. Mais il y a un préalable à tout ça. C’est la foi en ce qu’on fait. Il faut aimer le parti et le faire aimer. Surtout le faire aimer. Au-delà de la personne morale que représente Abdoulaye Wade qui est le dénominateur commun, le premier responsable, celui qui porte le présent et l’avenir du parti. Mais il ne doit pas être seul. Il doit être entouré d’hommes et de femmes, capables d’impulser l’action pour que les militants et les sénégalais de manière générale, adhèrent à ce parti-là. C’est ensuite à ceux-là qui adhèrent et qui mouillent le maillot, avec la conscience de devoir quelque chose au parti, d’en attendre en retour. Il faut vraiment de très bonnes volontés pour faire aimer le parti, mais aussi, pour le massifier. On doit se battre en tant que militant de la base pour recruter. Le recrutement est important de même que la vente des cartes. C’est aussi important que les renouvellements.
Et la Génération du concret dans tout cela ?
C’est là tout l’intérêt du congrès qui reste une option pertinente. Aujourd’hui, nous sommes en face d’une multitude de sensibilités. Il y a la génération du concret, les jeunesses wadistes, les mouvements de soutien, etc. Tout se trouve à la périphérie du parti mais le congrès doit permettre que toutes ces instances intègrent le parti. C’est là où réside l’intérêt de ce qu’a dit Abdoulaye Baldé, c'est-à-dire les courants de pensée. Il faut que le nouveau parti en gestation qui s’appellera autrement, consacre la naissance de courants de pensée en son sein. Il faut que le parti l’accepte et cela ne peut se faire qu’à la suite d’un congrès. Consacrer les droits de pensée, c'est-à-dire accepter qu’il existe différentes sensibilités selon les partis qui soutiennent le PDS. Et, il faut reconnaître à chacun d’eux sa spécificité. Mais c’est seulement à travers un congrès, qu’on pourra agréger tout cela, et c’est cette agrégation de toutes ces sensibilités dans le parti, qui enfantera d’un PDS new look. Les gens pourront s’exprimer dans le PDS librement, avec leurs courants de pensée.
Optimiste pour 2012 ?
Oui, à condition que nous nous y mettions tous, à condition qu’il n’y ait pas de discrimination en Pds première classe, deuxième ou troisième classe dans un même wagon. Comme j’aime le rappeler, «les militants sont d’égale dignité», parce que chacun a sa carte d’adhérant et d’électeur et c’est le parti qui fait arriver au pouvoir, il faut respecter l’Etat mais il faut aimer le parti parce que c’est le parti qui permet d’arriver au pouvoir. Cet amour-là il faut qu’on le crée.
Pourquoi ce tir nourri sur l’opposition ?
Pour des négociations, il y a d’abord, un principe générale d’administration publique ou de science politique, peu importe, qui fait que personne ne peut nier que Abdoulaye Wade a été élu par les sénégalais sur la base d’un programme qu’il a présenté pour un temps déterminé. Et d’ici la fin de son mandat, il doit appliquer le programme pour lequel il a été élu. S’il l’applique, tant mieux. Les sénégalais le reconduiront. Sinon, ils se débarrasseront de lui. C’est comme ça. Entre-temps, le rôle de l’opposition n’est pas de lui faire changer de programme : «vous allez adopter tel ou tel comportement, vous allez faire cela. L’opposition n’est pas le peuple souverain qui a donné un mandat de 5 ans à Abdoulaye Wade. Dès lors, qu’elle veuille dialoguer pour maintenir un climat apaisé, c’est bien pour la démocratie. Mais autrement, il peut gouverner jusqu’à la fin de son mandat. Le dialogue politique dans un Etat de droit où le Président est élu démocratiquement n’est pas une voie obligée, ni un droit pour l’opposition. Vous ne verrez pas en France Sarkozy inviter les partis d’opposition pour un dialogue. Et sur quoi d’ailleurs vont-ils dialoguer ? Il peut terminer son programme et le peuple le jugera.
Pour revenir à 2012, nous pouvons gagner et je souhaite que nous gagnions. Le Président me le rappelait : C’est en cette période incertaine de 2000 où Wade avait 31% et Abdou Diouf 42%, et était donc à quelques encablures seulement de la victoire que j’ai choisi de rompre les amarres. Tout cela pour dire que nous avons cause commune. Je souhaite qu’en 2012, nous gagnions. Mais il y a des conditions que le parti doit remplir, c’est le parti qui va aux élections c’est pas l’Etat, c’est le parti qui est comptable de l’action politique, de la parole et de toutes les procédures du gouvernement réalisées ou non réalisées, ce parti-là doit être un parti largement ouvert, non sectaire, un parti où les gens se sentiront responsables et concernés. A partir de ce moment, nous gagnerons. Sinon, nous fonçons vers un échec et moi je suis de ceux qui n’aiment pas les échecs
Rewmi
• La diversité de pensées est un signe de démocratie
• Nous pouvons gagner en 2012 si…
*Wade vient de vous recevoir. Qu’en est-il sorti ?
Le Président m’a reçu et je voudrais le remercier car il a pris de son temps alors qu’il avait beaucoup d’autres engagements. Mon compagnonnage avec Abdoulaye Wade, faut-il le rappeler, date de Mars 2000, il n’était pas encore Président de la République. Je fais partie de ceux qui ont voté et fait voter pour lui. Entre les deux tours, quand il fallait se déterminer pour aller renforcer le camp de Diouf ou celui de Wade avec le FAL, mes amis et moi avons choisi ce dernier, compte tenu de tout ce qui s’était passé entre nous et le P.S. Nous avons choisi d’aller avec le PDS pour changer. Quand il m’a reçu, on a rappelé cela. En 2007, il y a eu, comme tout le monde le sait, une brouille entre lui et moi.
Cette brouille a duré deux ans presque jour pour jour. En effet, il m’a reçu en 2007, pour me demander de passer la main, j’ai considéré que je ne pouvais pas le faire et cela a créé une brouille entre nous. Mais heureusement aujourd’hui, on a remis les pendules à l’heure comme a-t-on l’habitude de dire. Nous nous sommes parlés en hommes responsables, en adultes, et nous avons tourné la page pour pour continuer à cheminer ensemble, en fréres. Que dire d’autre sinon que notre entretien du 04 Août a été fructueux parce qu’ayant permis de lever toutes les équivoques, toutes les ambiguïtés, toutes les aspérités ? J’en remercie le bon Dieu et Serigne Bara. Car, ne l’oublions pas, c’est lui qui a été le premier à tenter la réconciliation entre Abdoulaye Wade et moi. Cela a été réalisé à 50% et aujourd’hui maintenant nous avons atteint les 100%
«Des préalables pour le nouveau parti»
Que pensez vous du projet du grand parti ?
Nous en avons parlé, cela va de soi. Et nous comptons jouer, mes amis et moi notre partition. Comme vous avez pu le constater en entrant ici, nos militants et militantes sont nombreux. Nous sommes tous dans le PDS depuis la fusion de 2002. Alors, nous comptons jouer un grand rôle dans ce nouveau parti qui sera un parti autre que le PDS. Nous comptons jouer notre partition, parce que comme je le disais dans une émission, nous sommes venus au PDS, non par adhésion, mais par fusion. Donc, nous avons notre autonomie de pensée, d’action, parce que nous sommes venus avec une certaine sensibilité, nous ne sommes pas des libéraux venus adhérer dans un parti libéral, nous sommes des socialistes venus faire la fusion avec un parti dit libéral. Quand nous irons au congrès et nous le souhaitons vivement, nous ferons la synthèse de tout cela car parmi les gens venus rejoindre Wade, il y a des socialistes, des communistes, des islamistes, des social-démocraties, des conservateurs. D’où la nécessité de faire une synthèse de tout cela.
Vous rejoignez Baldé qui disait, dans un journal de la place, qu’il faut plusieurs courants ?
Je n’ai pas lu l’article dont vous parlez. Vous savez, je n’ai pas forcément la même structure de pensée que Baldé mais ce dont je suis sûr en revanche, c’est que non seulement, je suis plus ancien que lui en politique mais j’ai un très grand avantage sur les hommes politiques en activité, celui d’avoir vécu des événements éxéptionnels. Allant du Congrès de Louga de 1954 à nos jours en passant par celui de Cotonou et j’en passe. Comme je me plais à le dire, j’ai toujours été élu, jamais nommé. Nous, nous ne parlerons pas de courants. En revanche, il faut régler la question de l’appellation. Nous sommes venus au PDS et le PDS doit faire sa mue, et il va changer. J’ai même fait une contribution dans un journal de la place dans laquelle j’expliquais les raisons de ce changement. Mais d’abord il y a l’appellation. Est -ce que ce sera le PDS/L ou autre chose ? Le Président national du parti donnera les raisons pour lesquelles il veut que le parti s’appelle comme çà. Là, il y aura des discussions démocratiques et le congrès tranchera. Je pense qu’il y a là, un débat intéressant. Je rappelle également, que partout où je suis passé, chaque fois qu’il y a eu fusion avec d’autres partis, le nom a changé. Ainsi, l’UDS/RDA a changé pour donner le BPS. Quand il y a eu d’autres fusions comme le BPS, avec le PSS de Lamine Guèye, il en a été de même, avant de déboucher sur le PS. Si nous voulons respecter les normes démocratiques et politiques dans le monde entier, nous ferons pareil. Mais il faut au préalable aller au congrès pour entendre toutes les propositions. Un parti qui change de nom, d’appellation qui veut changer de structures, de mode de fonctionnement doit aller au congrès
*Est-ce que vous pensez que ce parti pourra être opérationnel d’ici 2012 ?
On fera une marche forcée vers un meilleur engagement des responsabilités du PDS sur le chemin de 2012. Il faudra, en même temps, plus de force morale pour changer les choses si nous voulons gagner 2012. Le PDS a une obligation de changement. Avec toutes les forces politiques qui seront avec lui, il devra impérativement changer. C’est une loi de la nature, un parti qui a plus de trente ans d’âge qui a le même mode de fonctionnement, les mêmes structures, il faut qu’il change, cela va de soi. Cela, si on ne le comprend pas, on va droit dans le mur, alors qu’il est hors de question de se planter à pareil moment. Abdoulaye Wade a tellement de projets, d’idées, tellement de choses qu’il veut réaliser pour ce pays, qu’il faut aussi qu’il ait l’outil politique, le schéma politique, pour le faire. Pour cela il lui faut un parti vaillant.
Comment comptez-vous mettre tout cela en œuvre ?
C’est très simple. Actuellement, le PDS a un certain nombre de visions, de responsables et d’idées. C’est le parti au pouvoir. S’il veut conserver le pouvoir, il doit faire de sorte que dans chaque ville, dans chaque village, qu’il ait un digne représentant, pour que les populations se sentent concernées par la ligne que doit opérer le PDS. Il faut des hommes qui le comprennent, pour pouvoir le faire ou le faire faire. Prenons Rufisque que je connais mieux que toutes les autres villes du Sénégal : il n’y a pas d’activités politiques au sein du PDS et cela pas seulement depuis les élections. Et on trouve cela presque naturel…
La tâche sera-t-elle facile, avec Wade qui semble accaparer tout le parti ?
Au fond, moi, j’ai toujours connu des partis avec un seul chef, un seul homme. Léopold Senghor, c’était notre patron, le patron de tout le monde. Il était reconnu et accepté comme l’est aujourd’hui Abdoulaye Wade. Accepté et reconnu de tous. Mais il faut aussi savoir déconcentrer, déléguer, c’est important. Il faut dans chaque ville du Sénégal, dans chaque département un homme fort politiquement, moralement, socialement. Un vrai représentant du PDS qui soit le bras et la voix du secrétaire général du parti qui est Abdoulaye Wade. Vous savez, à l’époque, il y avait des hommes comme Moustapha Cissé à Louga, Ousmane Ngom à Thiès, Samba Guèye à Dakar, Alioune Badara Mbengue à Rufisque …. Et c’était très bien comme ça. Là, on savait, que dans tel secteur, on avait telle personne. Par exemple, à Bambey c’était Pierre Senghor. Mais on savait aussi qu’à Diourbel, nous avions René Louis Legrand et Sidy Guissé qui se battaient pour le leadership. Mais ce sont les militants qui départageaient démocratiquement les candidats. Après, on disait : tel, est le patron local, tel, est son second…..A mon avis, il faudra arriver de nouveau à ça. C’est-à-dire au renouvellement des instances du parti.
Quel profil, pour ce genre de délégué ?
Il faut un grand bonhomme qu’on écoute, qui a en charge aussi les questions sociales parce que nous sommes au Sénégal et qu’il y a nos réalités africaines. Par exemple, quand je sors, je mets dans ma poche gauche des billets de 1000f tout neufs et dans l’autre, d’autres billets de plus grande importance. Je dois être à même de régler les problèmes de ceux qui viennent me solliciter, par ce qu’ils ont des besoins cruciaux et ne comptent que sur moi. Mais il y a un préalable à tout ça. C’est la foi en ce qu’on fait. Il faut aimer le parti et le faire aimer. Surtout le faire aimer. Au-delà de la personne morale que représente Abdoulaye Wade qui est le dénominateur commun, le premier responsable, celui qui porte le présent et l’avenir du parti. Mais il ne doit pas être seul. Il doit être entouré d’hommes et de femmes, capables d’impulser l’action pour que les militants et les sénégalais de manière générale, adhèrent à ce parti-là. C’est ensuite à ceux-là qui adhèrent et qui mouillent le maillot, avec la conscience de devoir quelque chose au parti, d’en attendre en retour. Il faut vraiment de très bonnes volontés pour faire aimer le parti, mais aussi, pour le massifier. On doit se battre en tant que militant de la base pour recruter. Le recrutement est important de même que la vente des cartes. C’est aussi important que les renouvellements.
Et la Génération du concret dans tout cela ?
C’est là tout l’intérêt du congrès qui reste une option pertinente. Aujourd’hui, nous sommes en face d’une multitude de sensibilités. Il y a la génération du concret, les jeunesses wadistes, les mouvements de soutien, etc. Tout se trouve à la périphérie du parti mais le congrès doit permettre que toutes ces instances intègrent le parti. C’est là où réside l’intérêt de ce qu’a dit Abdoulaye Baldé, c'est-à-dire les courants de pensée. Il faut que le nouveau parti en gestation qui s’appellera autrement, consacre la naissance de courants de pensée en son sein. Il faut que le parti l’accepte et cela ne peut se faire qu’à la suite d’un congrès. Consacrer les droits de pensée, c'est-à-dire accepter qu’il existe différentes sensibilités selon les partis qui soutiennent le PDS. Et, il faut reconnaître à chacun d’eux sa spécificité. Mais c’est seulement à travers un congrès, qu’on pourra agréger tout cela, et c’est cette agrégation de toutes ces sensibilités dans le parti, qui enfantera d’un PDS new look. Les gens pourront s’exprimer dans le PDS librement, avec leurs courants de pensée.
Optimiste pour 2012 ?
Oui, à condition que nous nous y mettions tous, à condition qu’il n’y ait pas de discrimination en Pds première classe, deuxième ou troisième classe dans un même wagon. Comme j’aime le rappeler, «les militants sont d’égale dignité», parce que chacun a sa carte d’adhérant et d’électeur et c’est le parti qui fait arriver au pouvoir, il faut respecter l’Etat mais il faut aimer le parti parce que c’est le parti qui permet d’arriver au pouvoir. Cet amour-là il faut qu’on le crée.
Pourquoi ce tir nourri sur l’opposition ?
Pour des négociations, il y a d’abord, un principe générale d’administration publique ou de science politique, peu importe, qui fait que personne ne peut nier que Abdoulaye Wade a été élu par les sénégalais sur la base d’un programme qu’il a présenté pour un temps déterminé. Et d’ici la fin de son mandat, il doit appliquer le programme pour lequel il a été élu. S’il l’applique, tant mieux. Les sénégalais le reconduiront. Sinon, ils se débarrasseront de lui. C’est comme ça. Entre-temps, le rôle de l’opposition n’est pas de lui faire changer de programme : «vous allez adopter tel ou tel comportement, vous allez faire cela. L’opposition n’est pas le peuple souverain qui a donné un mandat de 5 ans à Abdoulaye Wade. Dès lors, qu’elle veuille dialoguer pour maintenir un climat apaisé, c’est bien pour la démocratie. Mais autrement, il peut gouverner jusqu’à la fin de son mandat. Le dialogue politique dans un Etat de droit où le Président est élu démocratiquement n’est pas une voie obligée, ni un droit pour l’opposition. Vous ne verrez pas en France Sarkozy inviter les partis d’opposition pour un dialogue. Et sur quoi d’ailleurs vont-ils dialoguer ? Il peut terminer son programme et le peuple le jugera.
Pour revenir à 2012, nous pouvons gagner et je souhaite que nous gagnions. Le Président me le rappelait : C’est en cette période incertaine de 2000 où Wade avait 31% et Abdou Diouf 42%, et était donc à quelques encablures seulement de la victoire que j’ai choisi de rompre les amarres. Tout cela pour dire que nous avons cause commune. Je souhaite qu’en 2012, nous gagnions. Mais il y a des conditions que le parti doit remplir, c’est le parti qui va aux élections c’est pas l’Etat, c’est le parti qui est comptable de l’action politique, de la parole et de toutes les procédures du gouvernement réalisées ou non réalisées, ce parti-là doit être un parti largement ouvert, non sectaire, un parti où les gens se sentiront responsables et concernés. A partir de ce moment, nous gagnerons. Sinon, nous fonçons vers un échec et moi je suis de ceux qui n’aiment pas les échecs
Rewmi