Dans toutes les mairies de la grande banlieue de Dakar, il est opéré une distribution de riz aux populations. Les militants libéraux en priorité, les résidents, de manière générale, ont droit à des kilos de riz qui, leur dit-on, sont «un soutien de l’Etat» aux ménages. Depuis plus de deux semaines maintenant, les mairies ne désemplissent plus et ceux qui étaient sceptiques au départ, ont eu une idée de l’ampleur de cette action «humanitaire». En réalité, les responsables libéraux préparent activement la visite du président de la République, en rapport avec son fameux Programme d’emploi pour les jeunes de la banlieue. Depuis qu’il a annoncé une visite dans cette zone devenue hostile aux visiteurs….politiques, maires, conseillers municipaux, les responsables libéraux mènent un lobbying intense pour lui baliser le terrain.
Gorgui Ndiaye, «responsable politique» à Guédiawaye est catégorique : «C’est Awa Ndiaye (ministre de la Famille, Ndlr) qui inonde la banlieue en riz.» Apparemment très en colère à la vue des femmes qui se querellent pour juste quelques kilos de cette céréale, il prévient : «S’ils (les Libéraux) pensent que c’est ça qui va empêcher un accueil glacial à Wade, ils se trompent lourdement.» Des propos corroborés par Ndèye Ndour, trouvée dans la queue devant la mairie de Pikine-Est. Après avoir dit ignorer les raisons de cette «subite bonté» de son maire, elle a sursauté quand elle a été mise au parfum que ce geste est juste entrepris pour les soudoyer avant la visite de Me Wade dans la banlieue. «Mais, il (Me Wade) n’a pas besoin de faire ça, parce qu’entre lui et nous, c’est fini. Nous sommes trop fâchés contre lui, après ce qu’il nous a fait lors des inondations, pour pouvoir nous calmer avec 25 kilos de riz», râle-t-elle.
Seulement, le plus déplaisant dans cette opération, c’est que le riz lui-même est de «très mauvaise qualité», affirment plusieurs femmes de plusieurs localités. Selon elles, ce riz provient de la vallée du fleuve Sénégal, et n’est pas encore très propre à la consommation. D’autres iront plus loin en disant que c’est le riz destiné aux chevaux que l’on distribue aux habitants de la banlieue depuis un certain temps. Mais tous sont unanimes : le riz n’est pas bon.
De quoi susciter encore des rancœurs chez certains jeunes de Yeumbeul, qui refusent de constituer «un bétail électoral» bon à désaltérer juste le temps d’une visite présidentielle. Egalement gênés de voir leurs familles faire la queue pour du riz de piètre qualité, ils s’insurgent contre la «pratique malsaine des seconds couteaux de Wade». Pour eux, c’est clair que les édiles de la banlieue leur manquent de respect. Cela se voit d’ailleurs par la manière dont le riz est distribué.
Des chefs de quartier sont mobilisés pour faire le tour des ménages, où ils récoltent les cartes d’électeur, qu’ils vont présenter aux différentes mairies. En retour, les chefs de familles reçoivent chacun un bon pour retirer un sac de 25 kgs de riz pour leur foyer. Cela ajoute encore à cette frustration, qui se nourrit des dernières inondations et du manque d’appui quasi-total que les zones insalubres ont connues. «Jusqu’à présent, une bonne partie de nos familles est encore dans les eaux et pourtant aucun maire n’est venu nous remettre ne serait-ce qu’un moustiquaire», assène Younouss Mbaye, un habitant de Yeumbeul-Nord. Une brèche ouverte pour ses compagnons qui se sont lâchés dans une logorrhée dont la teneur indexait Me Wade et son régime. D’ailleurs, contrairement aux femmes, les jeunes disent ne pas avoir besoin de ce riz pour survivre.
La majorité des jeunes de la banlieue s’accorde à dire que le régime en place considère les banlieusards comme du bétail électoral, tellement les actes de bienfaisances déployés dans cette vaste zone surviennent toujours dans un contexte bien particulier.
A la question de savoir s’ils sont prêts à recevoir Me Wade, certains disent être dans les dispositions de l’écouter, tandis que d’autres promettent de brandir des brassards rouges pour lui montrer «qu’il n’a plus la côte ici».
source le quotidien
Gorgui Ndiaye, «responsable politique» à Guédiawaye est catégorique : «C’est Awa Ndiaye (ministre de la Famille, Ndlr) qui inonde la banlieue en riz.» Apparemment très en colère à la vue des femmes qui se querellent pour juste quelques kilos de cette céréale, il prévient : «S’ils (les Libéraux) pensent que c’est ça qui va empêcher un accueil glacial à Wade, ils se trompent lourdement.» Des propos corroborés par Ndèye Ndour, trouvée dans la queue devant la mairie de Pikine-Est. Après avoir dit ignorer les raisons de cette «subite bonté» de son maire, elle a sursauté quand elle a été mise au parfum que ce geste est juste entrepris pour les soudoyer avant la visite de Me Wade dans la banlieue. «Mais, il (Me Wade) n’a pas besoin de faire ça, parce qu’entre lui et nous, c’est fini. Nous sommes trop fâchés contre lui, après ce qu’il nous a fait lors des inondations, pour pouvoir nous calmer avec 25 kilos de riz», râle-t-elle.
Seulement, le plus déplaisant dans cette opération, c’est que le riz lui-même est de «très mauvaise qualité», affirment plusieurs femmes de plusieurs localités. Selon elles, ce riz provient de la vallée du fleuve Sénégal, et n’est pas encore très propre à la consommation. D’autres iront plus loin en disant que c’est le riz destiné aux chevaux que l’on distribue aux habitants de la banlieue depuis un certain temps. Mais tous sont unanimes : le riz n’est pas bon.
De quoi susciter encore des rancœurs chez certains jeunes de Yeumbeul, qui refusent de constituer «un bétail électoral» bon à désaltérer juste le temps d’une visite présidentielle. Egalement gênés de voir leurs familles faire la queue pour du riz de piètre qualité, ils s’insurgent contre la «pratique malsaine des seconds couteaux de Wade». Pour eux, c’est clair que les édiles de la banlieue leur manquent de respect. Cela se voit d’ailleurs par la manière dont le riz est distribué.
Des chefs de quartier sont mobilisés pour faire le tour des ménages, où ils récoltent les cartes d’électeur, qu’ils vont présenter aux différentes mairies. En retour, les chefs de familles reçoivent chacun un bon pour retirer un sac de 25 kgs de riz pour leur foyer. Cela ajoute encore à cette frustration, qui se nourrit des dernières inondations et du manque d’appui quasi-total que les zones insalubres ont connues. «Jusqu’à présent, une bonne partie de nos familles est encore dans les eaux et pourtant aucun maire n’est venu nous remettre ne serait-ce qu’un moustiquaire», assène Younouss Mbaye, un habitant de Yeumbeul-Nord. Une brèche ouverte pour ses compagnons qui se sont lâchés dans une logorrhée dont la teneur indexait Me Wade et son régime. D’ailleurs, contrairement aux femmes, les jeunes disent ne pas avoir besoin de ce riz pour survivre.
La majorité des jeunes de la banlieue s’accorde à dire que le régime en place considère les banlieusards comme du bétail électoral, tellement les actes de bienfaisances déployés dans cette vaste zone surviennent toujours dans un contexte bien particulier.
A la question de savoir s’ils sont prêts à recevoir Me Wade, certains disent être dans les dispositions de l’écouter, tandis que d’autres promettent de brandir des brassards rouges pour lui montrer «qu’il n’a plus la côte ici».
source le quotidien