Au Sahel, désormais, les beaux jours marquent presque chaque année le début de la saison de la faim. Plus de 15 millions d'habitants de la région sont aujourd'hui confrontés à une grave crise alimentaire. Comme en 2005, 2008 et 2010, sécheresse, récoltes insuffisantes et pauvreté chronique se conjuguent. Les ONG craignent le déclenchement d'une famine.
Il y a deux ans,la crise avait déjà été extrêmement sévère. Rien qu'au Niger, 330.000 enfants avaient été soignés pour malnutrition aiguë sévère, selon Médecins sans frontières (MSF). En 2011, pourtant qualifiée de «bonne année» agricole, ils étaient 307.000. La situation est donc récurrente. Cette année, «il est trop tôt pour connaître l'ampleur de la crise nutritionnelle annoncée», explique Stéphane Doyon, responsable de la campagne «Malnutrition» à MSF. Mais les mois les plus durs sont encore à venir, entre mai et juillet: c'est la période dite «de soudure», quand les récoltes de l'année précédente sont épuisées et qu'il faut attendre les suivantes. «Dans le meilleur des cas, nous nous attendons à ce que plus de 1 million d'enfants soient traités dans des centres de récupération nutritionnelle au cours des six prochains mois», estime le directeur régional de l'Unicef, David Gressly.
Une insécurité aggravante
Ce n'est pourtant pas faute d'avoir anticipé. Dans son appel à l'aide, l'Unicef indique qu'elle se prépare depuis déjà sept mois à cette crise prévisible. Mais, à l'heure actuelle, sur les quelque 555 millions d'euros d'aides que les Nations unies estiment nécessaires aux populations du Sahel, seuls 40% ont été financés, indique leur directeur des affaires humanitaires, John Ging. «Nous sommes dans une course contre la montre. (…) C'est une question de vie ou de mort pour les millions de personnes menacées», a-t-il lancé la semaine dernière. L'an dernier, en Afrique de l'Est, le retard à l'allumage des pays donateurs avait causé, selon Oxfam, la mort de milliers de personnes. Les ONG lancent donc un appel aux dons pour faire face à l'urgence.
Comme la Somalie, le Sahel souffre d'une circonstance aggravante: la région est minée par une insécurité qui rend difficile l'intervention des organisations internationales. Au Mali, complètement désorganisé par un coup d'État, plus de 200.000 personnes ont fui depuis janvier les combats dans le Nord, où sévissent une rébellion touareg et des mouvements islamistes. Dans les villes prises la semaine dernière par les rebelles, les dépôts du Programme alimentaire mondial ont été pillés. «Les opérations sont totalement à l'arrêt. On ne peut rien faire, compte tenu de l'instabilité, et je ne crois pas que quiconque ait actuellement accès aux populations locales», explique le commissaire européen au Développement, Adris Piebalgs. Et les autres régions du Sahel ne sont pas à l'abri d'une extension du conflit.
Il y a deux ans,la crise avait déjà été extrêmement sévère. Rien qu'au Niger, 330.000 enfants avaient été soignés pour malnutrition aiguë sévère, selon Médecins sans frontières (MSF). En 2011, pourtant qualifiée de «bonne année» agricole, ils étaient 307.000. La situation est donc récurrente. Cette année, «il est trop tôt pour connaître l'ampleur de la crise nutritionnelle annoncée», explique Stéphane Doyon, responsable de la campagne «Malnutrition» à MSF. Mais les mois les plus durs sont encore à venir, entre mai et juillet: c'est la période dite «de soudure», quand les récoltes de l'année précédente sont épuisées et qu'il faut attendre les suivantes. «Dans le meilleur des cas, nous nous attendons à ce que plus de 1 million d'enfants soient traités dans des centres de récupération nutritionnelle au cours des six prochains mois», estime le directeur régional de l'Unicef, David Gressly.
Une insécurité aggravante
Ce n'est pourtant pas faute d'avoir anticipé. Dans son appel à l'aide, l'Unicef indique qu'elle se prépare depuis déjà sept mois à cette crise prévisible. Mais, à l'heure actuelle, sur les quelque 555 millions d'euros d'aides que les Nations unies estiment nécessaires aux populations du Sahel, seuls 40% ont été financés, indique leur directeur des affaires humanitaires, John Ging. «Nous sommes dans une course contre la montre. (…) C'est une question de vie ou de mort pour les millions de personnes menacées», a-t-il lancé la semaine dernière. L'an dernier, en Afrique de l'Est, le retard à l'allumage des pays donateurs avait causé, selon Oxfam, la mort de milliers de personnes. Les ONG lancent donc un appel aux dons pour faire face à l'urgence.
Comme la Somalie, le Sahel souffre d'une circonstance aggravante: la région est minée par une insécurité qui rend difficile l'intervention des organisations internationales. Au Mali, complètement désorganisé par un coup d'État, plus de 200.000 personnes ont fui depuis janvier les combats dans le Nord, où sévissent une rébellion touareg et des mouvements islamistes. Dans les villes prises la semaine dernière par les rebelles, les dépôts du Programme alimentaire mondial ont été pillés. «Les opérations sont totalement à l'arrêt. On ne peut rien faire, compte tenu de l'instabilité, et je ne crois pas que quiconque ait actuellement accès aux populations locales», explique le commissaire européen au Développement, Adris Piebalgs. Et les autres régions du Sahel ne sont pas à l'abri d'une extension du conflit.