Thierno Lô a démissionné de la Convergence démocratique Bokk Gis Gis. Comment le parti a accueilli cette défection ?
Le parti n’a pas encore statué sur cette situation mais nous prenons acte. C’est par courrier daté du 04 juin 2013 qu’on nous a fait part du départ matérialisé par une lettre de démission du camarade Thierno Lô du parti. N’ayant pas avancé de raisons motivant son départ, on ne saurait pas trop s’y avancer. On a juste constaté que quelqu’un qui était dans le parti a démissionné. L’adhésion ou la démission est un acte volontaire. Ce qui est sûr c’est que le Bokk Gis-Gis qui était à sa création demeure. On est, dans l’état embryonnaire, en train d’installer les structures et les cartes. Le parti prend forme. C’est comme un train qui arrive à la gare, certains descendent, d’autres montent. Nous constatons juste son départ en attendant que l’intéressé donne les motifs de son départ du parti.
Est-ce que la démission d’un si haut responsable comme Thierno Lô ne va pas affaiblir ce jeune parti qu’est la Convergence démocratique Bokk Gis-Gis ?
Ç’aurait été d’autres partis, oui. Chez nous, le responsable, c’est le militant. Le parti n’a encore qu’un seul responsable, c’est le Président Pape Diop et ce n’est que provisoire. Que vous soyez ministre ou député, vous avez la même valeur politique que le responsable des étudiants ou un simple militant. Parce qu’à l’heure où je vous parle, personne n’est encore rien. Il n’y a que Pape Diop qui a été élu de manière provisoire pour administrer le parti. A chaque fois qu’il y a départ, on le regrette parce que la politique est une logique d’addition. Mais, nous ne nous focaliserons pas sur les titres de ceux-là qui les animent. Ce qui est important et juste c’est que c’est sur des principes qu’on s’est accordé. C’est-à-dire laisser les militants vendre les cartes et les laisser choisir celles et ceux qui vont les diriger au niveau des structures de ce parti. A chaque fois qu’il y a défection, on regrette mais cela ne nous empêchera pas de continuer à travailler pour la massification du parti. A chaque démission, il y a douze adhésions. Ce qui est important c’est que les raisons pour lesquelles on démissionne ne viennent pas du parti ou du moins ne soient pas des raisons qui vont perturber la charte démocratique dans laquelle le parti s’est installé depuis sa création.
Comment se porte le parti quelques mois après sa création ?
Comme une belle mariée prête à aller à la réception ! Le parti est convoité par tous les Sénégalais parce qu’ayant imprimé une rupture dans sa méthode de faire et sa manière de gérer.
Quelle est cette rupture ?
C’est de responsabiliser le militant, c’est de dire la vérité, c’est de s’extirper de tout ce qui est arrogance et insolence. Cela est porté par un homme dont les qualités ne sont plus à démontrer. Nous avons compris qu’aujourd’hui, pour faire de la politique, il faut dire la vérité aux Sénégalais. Il faut proposer des solutions. Nous ne sommes pas dans une opposition nihiliste. Nous nous voulons comme opposition de contribution. L’autre disait : « Si ce que vous dites n’est pas plus beau que le silence alors taisez-vous ». Nous, nous proposons des solutions et sous peu vous les verrez. Sur l’éducation, sur les denrées de première nécessité, nos experts y travaillent pour apporter des solutions. Actuellement, nous sommes l’une des formations politiques les plus présentes sur le territoire national et pas au plan médiatique. Nous pensons que ceux qui crient n’ont pas de base et c’est pour cela qu’ils font du tapage médiatique. Bokk Gis-Gis est présent dans les 14 régions, dans les 45 départements et dans les 546 collectivités locales du Sénégal. Aux élections locales, vous verrez que le parti a pris de l’aile et se comptera parmi les meilleures formations sinon la plus grande force politique de ce pays.
Où en êtes-vous avec la vente des cartes ?
Présentement, pour ce qui est de la région de Dakar, nous sommes à plus de 70 mille cartes placées. Au niveau national, nous avons déjà placé 300 mille cartes. Notre objectif n’est pas de travailler dans le ‘nombrisme’ parce que si vous prenez une formation politique comme l’Ump (Ndlr : Union pour un mouvement populaire, parti de la droite française) qui ne fait même pas 500 mille adhérents mais qui, aux élections, cristallise plus des millions d’électeurs. Nous, nous sommes dans la quête de valeurs. Nous souhaitons s’accompagner avec des gens qui répondent aux critères de Bokk Gis-Gis. Donc, ce n’est pas le nombre de militants qui importe mais la valeur de ceux-là qui portent le drapeau de Bokk Gis-Gis. A ce niveau, nous nous en réjouissons parce que, dans toutes les couches sociales, nous voyons des gens qui adoptent le projet de notre parti et qui souhaitent nous accompagner. Il s’agit pour nous de faire la politique autrement. Nous sommes dans cette logique et je vous donne rendez-vous au soir du 16 mars 2014 (Ndlr : date des prochaines Locales). Vous verrez que nous sommes l’une des plus grandes forces politiques du pays.
Justement parlant des prochaines locales, comment comptez-vous y aller ?
Les seuls critères de notre parti c’est que nous irons aux Locales de 2014 avec la bannière Convergence démocratique Bokk Gis Gis. Ensuite, nous y allons avec un pourcentage de 50% de jeunes dans nos listes pour permettre à la jeunesse de gérer. Maintenant, pour ce qui est des élections locales, les réalités diffèrent d’une localité à une autre. Nous laissons nos responsables au niveau de chaque localité de travailler certainement dans des logiques d’alliances. Comme nous l’avions fait aux dernières Législatives, en proposant aux Sénégalais un contrat de législature, nous souhaiterons proposer, pour ces Locales, un contrat de municipalité axé sur des performances et sur des objectifs. Ce qui fera que nous serons avec des associations et tous ceux qui pensent qu’ils peuvent s’allier avec nous dans une logique d’améliorer le vécu des Sénégalais au niveau des localités. Notre parti sera partout, aura une liste dans chaque collectivité locale.
Bokk Gis Gis a l’intention de conquérir le pouvoir…
(Il coupe) Tout à fait !
Pape Diop est-il candidat pour la Présidentielle de 2017 ?
En tout cas, nous en faisons notre candidat. Nous ne faisons que réitérer les propos des étudiants, des jeunes, des femmes. 2014 n’est qu’une étape. Notre vrai combat, c’est de confier ce pays à un homme d’affaires, quelqu’un qui, avant la politique, a déjà réussi à faire quelque chose. C’est ça la rupture. Tous ceux qui ont été présidents de la République de ce pays en commençant par le grand grammairien Léopold Sédar Senghor, le grand administrateur Abdou Diouf, le grand visionnaire Abdoulaye Wade et le petit ingénieur Macky Sall, qu’est-ce qu’ils avaient fait, en tant qu’hommes du privé, pour le Sénégal ? Absolument rien. Le Président Pape Diop est un homme du privé affirmé qui s’est engagé dans la politique en imprimant cette réussite du privé dans la gestion des affaires publiques. On veut faire de cet homme d’affaires le prochain président de la République parce que, dans ce pays, on a plus besoin de quelqu’un capable de booster le secteur privé pour amasser de l’emploi à travers les entreprises. Nous faisons de Pape Diop notre candidat qu’il le veuille ou pas. Il est le candidat de la jeunesse, des étudiants et des femmes de Bokk Gis-Gis. Qui aurait un homme comme Pape Diop et ne pas le présenter comme candidat ? Tout ce qu’on lui souhaite c’est que Dieu lui accorde une longue vie et une bonne santé pour qu’en 2017, après être maire de Dakar en 2014, qu’il soit élu président de la République. Macky Sall n’est qu’un Président par défaut, Pape Diop sera le vrai Président. Il a été président de l’Assemblée nationale et du Sénat, il est le président de la Convergence démocratique Bokk Gis-Gis et il sera le prochain président de la République du Sénégal.
Vous dites que Pape Diop est un homme du privé qui a réussi à avoir quelque chose avant l’Alternance de 2000. Il ne s’est donc pas enrichi avec le pouvoir ?
Je ne le pense aucunement. Etre dans un pouvoir et bénéficier des positions de privilèges, peut-être. Mais, c’est un secret de polichinelle de dire que Pape Diop était riche. Tous ceux qui étaient au Parti démocratique sénégalais avec lui savent que l’homme s’était fait avant de venir au pouvoir. Et c’est des types de cette nature qu’il faut aux Sénégalais parce que la politique est maintenant parasitée par des opportunistes et des gens qui cherchent des ascensions sociales. Il faut que le nouveau type de leader sénégalais soit affranchi intellectuellement et financièrement pour éviter de tomber dans des gabegies ou dans ce qu’on appelle les biens mal acquis. Pape Diop était un homme du privé qui avait déjà réalisé beaucoup de choses, ce qui lui vaut aujourd’hui cette quiétude. Au moment où bon nombre de leaders ont perdu le sommeil, Pape Diop, lui, se la coule douce dans sa paisible villa des Almadies. Il est quelqu’un de droit, de juste et d’honnête et il l’a montré au niveau de toutes les structures où il est passé. Ces opposants l’ont même reconnu : Khalifa Sall qui est son challenger et Macky Sall lui-même. Quoi de plus palpables comme preuves pour prouver que l’homme, partout où il est passé, n’a fait que du bien.
Dans la traque des biens supposés mal acquis, Pape Diop n’est pas inquiété. Certains soupçonnent un deal entre lui et le nouveau régime.
Ça c’est de la mauvaise foi. La première autorité à être convoquée pendant qu’elle était encore en fonction, c’est le Président Pape Diop. Je vous le rappelle, il était la deuxième personnalité de l’Etat. Il est allé répondre. Seulement, nous ne faisons pas comme tout le monde. Quand vous êtes sur la voie de la vérité, vous n’avez pas besoin de crier. Pape Diop est allé répondre sans tambour ni trompette. Et quand la justice du pays a besoin de lui, il ira répondre. Mais, Macky Sall lui-même sait qu’il n’est pas dans ces problèmes-là. Ceux qui y sont le sont par manque ou par besoin. Pape Diop en avait avant d’y être. Il n’est pas inquiété parce tout simplement il a les mains toutes propres. Pape Diop est une exception ; il n’est pas un homme politique mais un homme d’affaires. Pape Diop est un leader et un créateur. Quand quelqu’un est aussi taciturne comme lui, avec un calme olympien et une droiture de cette nature, il mérite des égards et des considérations. Pape Diop a repris ses affaires quand il a fini sa mission au Sénat. Qui de ces hommes politiques s’active pour le bien du Sénégal ? Ils mangent tous sur le dos de l’Etat et ne sont plus actifs au plan professionnel. Pape Diop a repris ses affaires jusqu’au jour où les Sénégalais lui feront confiance et feront de lui le prochain président de la République.
Comment comprenez-vous que les autorités refusent de renouveler le Passeport diplomatique de Pape Diop qui a été président de l’Assemblée nationale et du Sénat ?
Avec indifférence. C’est dire que c’est des gens qui ne comprennent pas la République. Pendant qu’on accorde à des bonnes des Passeports diplomatiques, on en retire à des gens qui ont eu des postures au sommet de l’Etat. C’est manquer d’égard à la République et à l’Etat. Mais s’ils l’ont fait pour pousser Pape Diop à parler, qu’ils se détrompent. Personne ne le détournera de son objectif. Au moment où je vous parle, Pape Diop est en Italie, invité par des dahiras mourides. Pendant que certains disent qu’on en octroie à des homosexuels, on en refuse à des marabouts et à des dignitaires de l’ancien régime de la dimension de Pape Diop. Les Sénégalais apprécieront. Une chose est sûre, cette situation n’empêchera pas à Pape Diop de prendre son Passeport ordinaire qui date de 2009 pour aller rencontrer les Sénégalais partout où ils se trouvent pour discuter avec eux sur un projet de société. On ne répondra pas à ces provocations. On est intéressé par le Sénégal par conséquent nous ne parlons que de choses sérieuses. Qu’ils gardent ce passeport, on n'en veut plus.
Dernièrement, certains agitent l’idée d’une possible réunification de la grande famille libérale. Qu’en pense Bokk Gis Gis ?
Il faut d’abord travailler à identifier et à catégoriser les forces. Si on arrive à résoudre cette équation, ce problème de positionnement ne se posera point. Forcément, on va vers des ensembles. Mais que vaut chacun ? Nous, nous sommes dans une logique d’asseoir un parti, d’avoir une représentation, de savoir ce que nous valons. Après, on discutera d’éventuelles retrouvailles. S’empresser c’est forcément parce que nous n’avons pas la base qui sied. Tous ceux qui en parlent ont-ils une base leur permettant de s’en occuper ? Si c’est la représentativité qui guide les positions, que chacun aille se compter. Qu’on aille aux élections et forcément ceux-là qui pensent de la même manière vont se retrouver parce nous sommes à l’ère des grands ensembles.
Le débat aujourd’hui c’est aussi la durée du mandat du président de l’Assemblée nationale. Pourquoi, selon vous, la Loi ‘Sada Ndiaye’ tarde à être abrogée ?
Parce qu’il y a des calculs politiques derrière. Les leaders de Benno Bokk Yakaar sont victimes de leur propre jeu. Moustapha Niasse n’a jamais cru en Macky Sall, tous ceux qui l’accompagnent l’ont dit ouvertement. Les gens sont dans des jeux de réflexe : l’Alliance pour la République voudrait récupérer le perchoir de l’Assemblée. Mais, comment comprenez-vous que Macky Sall lui-même disait que la Loi ‘Sada Ndiaye’ a été orchestrée pour le combattre, une fois au pouvoir, ne s’en occupe pas ? Où était l’urgence de supprimer le Sénat ? Où était l’urgence de créer le Conseil économique, social et environnemental ? Je pense qu’il appartient aux députés d’être responsables parce qu’avant tout c’est aux parlementaires de régler le problème. Malheureusement, on a l’impression qu’il n’y a pas de rupture. Le bouton de commande se trouve au Palais, c’est Macky, selon des humeurs, qui y travaille. Le mandat d’un an, c’est pour tenir en otage le président de l’Assemblée nationale comme disait l’autre : « Qui te prête ses lunettes te demande où regarder ». Je pense que pour des institutions fortes, le président de l’Assemblée nationale, qui est habilité à assurer le dauphinat institutionnel, mérite un mandat de cinq ans. Il faut qu’on stabilise nos institutions. On ne doit pas les perturber pour des humeurs de X ou Y. Bokk Gis-Gis veut aussi qu’on limite le nombre de mandats des députés, des maires et tous les postes électifs. Pourquoi dit-on qu’un Président ne fait que dix ans ? Un maire aussi, après dix ans, doit céder le plancher pour qu’on puisse renouveler la classe politique. Il faut qu’on permette à la jeune génération de s’occuper de la gestion des affaires publiques. J’espère que la Commission chargée des réflexions sur les institutions prendra acte de ce fait. Mais, pour le mandat de Niasse, tout le monde sait que c’est une affaire de « je t’aime moi non plus ». Cela traduit le malaise au sein de la coalition au pouvoir. Espérons qu’ils vont finir par s’entendre parce que ce qui nous intéresse, c’est la stabilité de ce pays. Et le premier rôle doit être joué par les députés qui doivent taper sur la table pour que ce problème soit évacué très rapidement. Les urgences sont ailleurs et ce pays tarde à décoller. Rien ne bouge. Depuis l’accession de Macky Sall au pouvoir, aucun investisseur n’est venu dans ce pays. L’emploi est plombé, la campagne agricole risque d’être hypothéquée à cause de l’augmentation du prix des semences.
Entretien réalisé par Serigne Diaw (www.leral.net)
Le parti n’a pas encore statué sur cette situation mais nous prenons acte. C’est par courrier daté du 04 juin 2013 qu’on nous a fait part du départ matérialisé par une lettre de démission du camarade Thierno Lô du parti. N’ayant pas avancé de raisons motivant son départ, on ne saurait pas trop s’y avancer. On a juste constaté que quelqu’un qui était dans le parti a démissionné. L’adhésion ou la démission est un acte volontaire. Ce qui est sûr c’est que le Bokk Gis-Gis qui était à sa création demeure. On est, dans l’état embryonnaire, en train d’installer les structures et les cartes. Le parti prend forme. C’est comme un train qui arrive à la gare, certains descendent, d’autres montent. Nous constatons juste son départ en attendant que l’intéressé donne les motifs de son départ du parti.
Est-ce que la démission d’un si haut responsable comme Thierno Lô ne va pas affaiblir ce jeune parti qu’est la Convergence démocratique Bokk Gis-Gis ?
Ç’aurait été d’autres partis, oui. Chez nous, le responsable, c’est le militant. Le parti n’a encore qu’un seul responsable, c’est le Président Pape Diop et ce n’est que provisoire. Que vous soyez ministre ou député, vous avez la même valeur politique que le responsable des étudiants ou un simple militant. Parce qu’à l’heure où je vous parle, personne n’est encore rien. Il n’y a que Pape Diop qui a été élu de manière provisoire pour administrer le parti. A chaque fois qu’il y a départ, on le regrette parce que la politique est une logique d’addition. Mais, nous ne nous focaliserons pas sur les titres de ceux-là qui les animent. Ce qui est important et juste c’est que c’est sur des principes qu’on s’est accordé. C’est-à-dire laisser les militants vendre les cartes et les laisser choisir celles et ceux qui vont les diriger au niveau des structures de ce parti. A chaque fois qu’il y a défection, on regrette mais cela ne nous empêchera pas de continuer à travailler pour la massification du parti. A chaque démission, il y a douze adhésions. Ce qui est important c’est que les raisons pour lesquelles on démissionne ne viennent pas du parti ou du moins ne soient pas des raisons qui vont perturber la charte démocratique dans laquelle le parti s’est installé depuis sa création.
Comment se porte le parti quelques mois après sa création ?
Comme une belle mariée prête à aller à la réception ! Le parti est convoité par tous les Sénégalais parce qu’ayant imprimé une rupture dans sa méthode de faire et sa manière de gérer.
Quelle est cette rupture ?
C’est de responsabiliser le militant, c’est de dire la vérité, c’est de s’extirper de tout ce qui est arrogance et insolence. Cela est porté par un homme dont les qualités ne sont plus à démontrer. Nous avons compris qu’aujourd’hui, pour faire de la politique, il faut dire la vérité aux Sénégalais. Il faut proposer des solutions. Nous ne sommes pas dans une opposition nihiliste. Nous nous voulons comme opposition de contribution. L’autre disait : « Si ce que vous dites n’est pas plus beau que le silence alors taisez-vous ». Nous, nous proposons des solutions et sous peu vous les verrez. Sur l’éducation, sur les denrées de première nécessité, nos experts y travaillent pour apporter des solutions. Actuellement, nous sommes l’une des formations politiques les plus présentes sur le territoire national et pas au plan médiatique. Nous pensons que ceux qui crient n’ont pas de base et c’est pour cela qu’ils font du tapage médiatique. Bokk Gis-Gis est présent dans les 14 régions, dans les 45 départements et dans les 546 collectivités locales du Sénégal. Aux élections locales, vous verrez que le parti a pris de l’aile et se comptera parmi les meilleures formations sinon la plus grande force politique de ce pays.
Où en êtes-vous avec la vente des cartes ?
Présentement, pour ce qui est de la région de Dakar, nous sommes à plus de 70 mille cartes placées. Au niveau national, nous avons déjà placé 300 mille cartes. Notre objectif n’est pas de travailler dans le ‘nombrisme’ parce que si vous prenez une formation politique comme l’Ump (Ndlr : Union pour un mouvement populaire, parti de la droite française) qui ne fait même pas 500 mille adhérents mais qui, aux élections, cristallise plus des millions d’électeurs. Nous, nous sommes dans la quête de valeurs. Nous souhaitons s’accompagner avec des gens qui répondent aux critères de Bokk Gis-Gis. Donc, ce n’est pas le nombre de militants qui importe mais la valeur de ceux-là qui portent le drapeau de Bokk Gis-Gis. A ce niveau, nous nous en réjouissons parce que, dans toutes les couches sociales, nous voyons des gens qui adoptent le projet de notre parti et qui souhaitent nous accompagner. Il s’agit pour nous de faire la politique autrement. Nous sommes dans cette logique et je vous donne rendez-vous au soir du 16 mars 2014 (Ndlr : date des prochaines Locales). Vous verrez que nous sommes l’une des plus grandes forces politiques du pays.
Justement parlant des prochaines locales, comment comptez-vous y aller ?
Les seuls critères de notre parti c’est que nous irons aux Locales de 2014 avec la bannière Convergence démocratique Bokk Gis Gis. Ensuite, nous y allons avec un pourcentage de 50% de jeunes dans nos listes pour permettre à la jeunesse de gérer. Maintenant, pour ce qui est des élections locales, les réalités diffèrent d’une localité à une autre. Nous laissons nos responsables au niveau de chaque localité de travailler certainement dans des logiques d’alliances. Comme nous l’avions fait aux dernières Législatives, en proposant aux Sénégalais un contrat de législature, nous souhaiterons proposer, pour ces Locales, un contrat de municipalité axé sur des performances et sur des objectifs. Ce qui fera que nous serons avec des associations et tous ceux qui pensent qu’ils peuvent s’allier avec nous dans une logique d’améliorer le vécu des Sénégalais au niveau des localités. Notre parti sera partout, aura une liste dans chaque collectivité locale.
Bokk Gis Gis a l’intention de conquérir le pouvoir…
(Il coupe) Tout à fait !
Pape Diop est-il candidat pour la Présidentielle de 2017 ?
En tout cas, nous en faisons notre candidat. Nous ne faisons que réitérer les propos des étudiants, des jeunes, des femmes. 2014 n’est qu’une étape. Notre vrai combat, c’est de confier ce pays à un homme d’affaires, quelqu’un qui, avant la politique, a déjà réussi à faire quelque chose. C’est ça la rupture. Tous ceux qui ont été présidents de la République de ce pays en commençant par le grand grammairien Léopold Sédar Senghor, le grand administrateur Abdou Diouf, le grand visionnaire Abdoulaye Wade et le petit ingénieur Macky Sall, qu’est-ce qu’ils avaient fait, en tant qu’hommes du privé, pour le Sénégal ? Absolument rien. Le Président Pape Diop est un homme du privé affirmé qui s’est engagé dans la politique en imprimant cette réussite du privé dans la gestion des affaires publiques. On veut faire de cet homme d’affaires le prochain président de la République parce que, dans ce pays, on a plus besoin de quelqu’un capable de booster le secteur privé pour amasser de l’emploi à travers les entreprises. Nous faisons de Pape Diop notre candidat qu’il le veuille ou pas. Il est le candidat de la jeunesse, des étudiants et des femmes de Bokk Gis-Gis. Qui aurait un homme comme Pape Diop et ne pas le présenter comme candidat ? Tout ce qu’on lui souhaite c’est que Dieu lui accorde une longue vie et une bonne santé pour qu’en 2017, après être maire de Dakar en 2014, qu’il soit élu président de la République. Macky Sall n’est qu’un Président par défaut, Pape Diop sera le vrai Président. Il a été président de l’Assemblée nationale et du Sénat, il est le président de la Convergence démocratique Bokk Gis-Gis et il sera le prochain président de la République du Sénégal.
Vous dites que Pape Diop est un homme du privé qui a réussi à avoir quelque chose avant l’Alternance de 2000. Il ne s’est donc pas enrichi avec le pouvoir ?
Je ne le pense aucunement. Etre dans un pouvoir et bénéficier des positions de privilèges, peut-être. Mais, c’est un secret de polichinelle de dire que Pape Diop était riche. Tous ceux qui étaient au Parti démocratique sénégalais avec lui savent que l’homme s’était fait avant de venir au pouvoir. Et c’est des types de cette nature qu’il faut aux Sénégalais parce que la politique est maintenant parasitée par des opportunistes et des gens qui cherchent des ascensions sociales. Il faut que le nouveau type de leader sénégalais soit affranchi intellectuellement et financièrement pour éviter de tomber dans des gabegies ou dans ce qu’on appelle les biens mal acquis. Pape Diop était un homme du privé qui avait déjà réalisé beaucoup de choses, ce qui lui vaut aujourd’hui cette quiétude. Au moment où bon nombre de leaders ont perdu le sommeil, Pape Diop, lui, se la coule douce dans sa paisible villa des Almadies. Il est quelqu’un de droit, de juste et d’honnête et il l’a montré au niveau de toutes les structures où il est passé. Ces opposants l’ont même reconnu : Khalifa Sall qui est son challenger et Macky Sall lui-même. Quoi de plus palpables comme preuves pour prouver que l’homme, partout où il est passé, n’a fait que du bien.
Dans la traque des biens supposés mal acquis, Pape Diop n’est pas inquiété. Certains soupçonnent un deal entre lui et le nouveau régime.
Ça c’est de la mauvaise foi. La première autorité à être convoquée pendant qu’elle était encore en fonction, c’est le Président Pape Diop. Je vous le rappelle, il était la deuxième personnalité de l’Etat. Il est allé répondre. Seulement, nous ne faisons pas comme tout le monde. Quand vous êtes sur la voie de la vérité, vous n’avez pas besoin de crier. Pape Diop est allé répondre sans tambour ni trompette. Et quand la justice du pays a besoin de lui, il ira répondre. Mais, Macky Sall lui-même sait qu’il n’est pas dans ces problèmes-là. Ceux qui y sont le sont par manque ou par besoin. Pape Diop en avait avant d’y être. Il n’est pas inquiété parce tout simplement il a les mains toutes propres. Pape Diop est une exception ; il n’est pas un homme politique mais un homme d’affaires. Pape Diop est un leader et un créateur. Quand quelqu’un est aussi taciturne comme lui, avec un calme olympien et une droiture de cette nature, il mérite des égards et des considérations. Pape Diop a repris ses affaires quand il a fini sa mission au Sénat. Qui de ces hommes politiques s’active pour le bien du Sénégal ? Ils mangent tous sur le dos de l’Etat et ne sont plus actifs au plan professionnel. Pape Diop a repris ses affaires jusqu’au jour où les Sénégalais lui feront confiance et feront de lui le prochain président de la République.
Comment comprenez-vous que les autorités refusent de renouveler le Passeport diplomatique de Pape Diop qui a été président de l’Assemblée nationale et du Sénat ?
Avec indifférence. C’est dire que c’est des gens qui ne comprennent pas la République. Pendant qu’on accorde à des bonnes des Passeports diplomatiques, on en retire à des gens qui ont eu des postures au sommet de l’Etat. C’est manquer d’égard à la République et à l’Etat. Mais s’ils l’ont fait pour pousser Pape Diop à parler, qu’ils se détrompent. Personne ne le détournera de son objectif. Au moment où je vous parle, Pape Diop est en Italie, invité par des dahiras mourides. Pendant que certains disent qu’on en octroie à des homosexuels, on en refuse à des marabouts et à des dignitaires de l’ancien régime de la dimension de Pape Diop. Les Sénégalais apprécieront. Une chose est sûre, cette situation n’empêchera pas à Pape Diop de prendre son Passeport ordinaire qui date de 2009 pour aller rencontrer les Sénégalais partout où ils se trouvent pour discuter avec eux sur un projet de société. On ne répondra pas à ces provocations. On est intéressé par le Sénégal par conséquent nous ne parlons que de choses sérieuses. Qu’ils gardent ce passeport, on n'en veut plus.
Dernièrement, certains agitent l’idée d’une possible réunification de la grande famille libérale. Qu’en pense Bokk Gis Gis ?
Il faut d’abord travailler à identifier et à catégoriser les forces. Si on arrive à résoudre cette équation, ce problème de positionnement ne se posera point. Forcément, on va vers des ensembles. Mais que vaut chacun ? Nous, nous sommes dans une logique d’asseoir un parti, d’avoir une représentation, de savoir ce que nous valons. Après, on discutera d’éventuelles retrouvailles. S’empresser c’est forcément parce que nous n’avons pas la base qui sied. Tous ceux qui en parlent ont-ils une base leur permettant de s’en occuper ? Si c’est la représentativité qui guide les positions, que chacun aille se compter. Qu’on aille aux élections et forcément ceux-là qui pensent de la même manière vont se retrouver parce nous sommes à l’ère des grands ensembles.
Le débat aujourd’hui c’est aussi la durée du mandat du président de l’Assemblée nationale. Pourquoi, selon vous, la Loi ‘Sada Ndiaye’ tarde à être abrogée ?
Parce qu’il y a des calculs politiques derrière. Les leaders de Benno Bokk Yakaar sont victimes de leur propre jeu. Moustapha Niasse n’a jamais cru en Macky Sall, tous ceux qui l’accompagnent l’ont dit ouvertement. Les gens sont dans des jeux de réflexe : l’Alliance pour la République voudrait récupérer le perchoir de l’Assemblée. Mais, comment comprenez-vous que Macky Sall lui-même disait que la Loi ‘Sada Ndiaye’ a été orchestrée pour le combattre, une fois au pouvoir, ne s’en occupe pas ? Où était l’urgence de supprimer le Sénat ? Où était l’urgence de créer le Conseil économique, social et environnemental ? Je pense qu’il appartient aux députés d’être responsables parce qu’avant tout c’est aux parlementaires de régler le problème. Malheureusement, on a l’impression qu’il n’y a pas de rupture. Le bouton de commande se trouve au Palais, c’est Macky, selon des humeurs, qui y travaille. Le mandat d’un an, c’est pour tenir en otage le président de l’Assemblée nationale comme disait l’autre : « Qui te prête ses lunettes te demande où regarder ». Je pense que pour des institutions fortes, le président de l’Assemblée nationale, qui est habilité à assurer le dauphinat institutionnel, mérite un mandat de cinq ans. Il faut qu’on stabilise nos institutions. On ne doit pas les perturber pour des humeurs de X ou Y. Bokk Gis-Gis veut aussi qu’on limite le nombre de mandats des députés, des maires et tous les postes électifs. Pourquoi dit-on qu’un Président ne fait que dix ans ? Un maire aussi, après dix ans, doit céder le plancher pour qu’on puisse renouveler la classe politique. Il faut qu’on permette à la jeune génération de s’occuper de la gestion des affaires publiques. J’espère que la Commission chargée des réflexions sur les institutions prendra acte de ce fait. Mais, pour le mandat de Niasse, tout le monde sait que c’est une affaire de « je t’aime moi non plus ». Cela traduit le malaise au sein de la coalition au pouvoir. Espérons qu’ils vont finir par s’entendre parce que ce qui nous intéresse, c’est la stabilité de ce pays. Et le premier rôle doit être joué par les députés qui doivent taper sur la table pour que ce problème soit évacué très rapidement. Les urgences sont ailleurs et ce pays tarde à décoller. Rien ne bouge. Depuis l’accession de Macky Sall au pouvoir, aucun investisseur n’est venu dans ce pays. L’emploi est plombé, la campagne agricole risque d’être hypothéquée à cause de l’augmentation du prix des semences.
Entretien réalisé par Serigne Diaw (www.leral.net)